Les droits d’accises sur la cigarette et les boissons alcoolisées ont augmenté de 10 %. Si les hausses de prix successives n’ont pas découragé fumeurs et amateurs de grogs jusqu’ici, est-ce le cas depuis quelques jours ? Les ventes ont-elles chuté ?

En tout cas, le Health Statistics Report 2020 indique, à partir des données de la Mauritius Revenue Authority que le nombre de cigarettes importées a augmenté à 1 069 millions en 2020. Il est aussi démontré que le nombre de litres de boissons alcoolisées, importées ou produites localement, a continuellement augmenté de 53 millions en 2015 à 62 millions en 2019. Toutefois, en 2020, le chiffre était de 59 millions en raison de la fermeture des frontières due à la crise sanitaire.

Qui plus est, deux semaines avant le Budget, craignant une hausse des prix, les clients se sont rués vers leurs précieux paquets et bouteilles ; une forte demande a dès lors été notée. La cadence a cependant ralenti depuis l’annonce de cette hausse, pourtant attendue.

L’impact se fait sentir, notamment au niveau des boutiques du coin. Sutcheedanand Dussoye, vice-président de la Shop Owners Association, note que «la demande pour les boissons alcoolisées a baissé depuis quelques jours. Les clients marmonnent que c’est cher. En ce qui concerne la cigarette, certains se rabattent sur d’autres marques qui coûtent moins cher. C’est la tendance depuis le 8 juin. Reste à voir si cette elle perdurera dans les semaines à venir».

Uttam Sumaroo, de Masters Express, remarque que pour la cigarette, la demande est plus ou moins pareille. En revanche, au niveau des boissons alcoolisées, la réticence par rapport au prix est bien là. «C’est comme cela à chaque fois que le prix augmente. D’habitude, cela devrait retourner à la normale dans un mois ou deux.»

Dans un point de vente à Bambous, le revendeur ne note pas de grande différence au niveau de la demande bien que les consommateurs se plaignent de l’augmentation des prix. «Les prix ont augmenté certes mais il est difficile de combattre l’addiction… Zot plegné mé zot asté mem. Dimounn bizin déstresé...»