Publicité
Législatives françaises: Amélia Lakrafi en pole position à Maurice
Par
Partager cet article
Législatives françaises: Amélia Lakrafi en pole position à Maurice
Cette Française, née au Maroc, du mouvement Ensemble !, avec l’imprimatur de La République en marche d’Emmanuel Macron, est arrivée en tête dans la circonscription n°10 des Français établis hors de France, qui inclut Maurice, lors du premier tour des législatives. Ces citoyens étaient appelés aux urnes le 5 juin. Amélia Lakrafi, députée sortante, a devancé Chantal Moussa du groupe NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale, regroupant les écolos, socialistes et surtout la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon).
Sur un total de 20 360 votants et 104 303 inscrits, Amélia Lakrafi a recueilli 6 558 voix soit 32 %, et Chantal Moussa 4 513 voix (22 %). Le second tour aura lieu dimanche prochain. Globalement, pour la plupart des circonscriptions de la diaspora française, ce sera un duel Ensemble !/ NUPES.
Pourquoi les Français établis hors de France ont-ils voté pour le premier tour une semaine avant les Français de Métropole, qui l’ont fait hier ? C’est «afin de faciliter l’acheminement du matériel électoral à destination des électrices et des électeurs pour le second tour, et pour que les candidates élues et les candidats élus pour le deuxième tour disposent d’une période de deux semaines pour pouvoir faire campagne», explique le site France Diplomatie.
De plus, les Français se trouvant à l’étranger peuvent voter par internet, s’ils ne le font pas à l’urne. D’ailleurs, 12 869 des 20 360 électeurs de la circonscription n°10 l’ont fait pour le premier tour, soit 63 %. Le portail de vote par internet pour le premier tour était ouvert du 27 mai au 1er juin et, pour le second tour, il s’est ouvert vendredi et fermera le mercredi 15 juin. Les électeurs inscrits dans les différents consulats reçoivent un identifiant par e-mail et un mot de passe par SMS, différents pour les deux scrutins. Cette facilité de vote par internet n’est pas disponible aux métropolitains qui doivent le faire en glissant leur bulletin dans l’urne.
Il y a 9 664 Français inscrits à Maurice. Dans la circonscription n°10 des Français de l’étranger qui inclut les États du Proche-Orient et la majeure partie de l’Afrique (Afrique centrale, orientale et australe et quatre pays d’Afrique de l’Ouest), Maurice occupe la quatrième place sur 47 avec la plus forte concentration de Français. Au Liban, il y a 18 139 Français, aux Émirats arabes unis 13 190 et à Madagascar, 12 853.
Cependant, au premier tour du 5 juin, sur ces 9 664 inscrits à Maurice, seuls 1 992 ont voté soit 20 %, malgré la facilité qu’offre le vote par internet. De ces 1 992, 688 ont voté pour Amélia Lakrafi et 326 pour Chantal Moussa. C’est dire qu’à Maurice, les Français préfèrent le regroupement de Macron. Georges Azar, le candidat d’Eric Zemmour, est cependant arrivé troisième avec 263 voix.
Toutefois, le second tour peut toujours réserver des surprises que ce soit à Maurice, dans la circonscription n°10 en entier et les autres, aussi bien qu’en France métropolitaine. Les voix du Rassemblement national de Marine Le Pen pèseront, à moins que ce soient les candidats de ce regroupement qui passent au second tour. Dans ce cas, les voix de la gauche compteront.
Scrutin uninominal majoritaire à deux tours
<p>En attendant une réforme électorale à Maurice pour l’introduction d’une dose de proportionnelle, réforme qui n’est pas passée en 2018 par la faute et du gouvernement et de l’opposition qui s’en mord maintenant les doigts, on fait avec le système <em>«First Past The Post»</em>. En France, même s’il n’existe pas de système proportionnel, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours permet un adoucissement du scrutin majoritaire, dit <em>«First past the post» </em>à Maurice. En France, pour être député ou président, le candidat doit obtenir, <em>«au premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre égal au quart du nombre des électeurs inscrits».</em> Ce qui est assez difficile en pratique. C’est pourquoi, pour se présenter au second tour de scrutin, le candidat doit avoir recueilli un nombre de voix d’au moins 12,5 % du nombre d’électeurs inscrits. À ce second tour, la majorité relative suffit entre les deux arrivés en tête. Si la France a adopté ce système, disait le politologue Pascal Perrineau au journal <em>«Ouest-France»</em> le 8 juin, l’expérience a en effet <em>«laissé l’impression à ceux qui, en 1958, ont réfléchi au mode de scrutin de la Ve République que la proportionnelle était synonyme d’instabilité car elle donnait le pouvoir aux petits partis charnières qui, s’ils tombaient à droite à gauche, faisaient basculer la majorité».</em> Le choix donc de scrutin majoritaire à deux tours permet, dit-il, «la synthèse entre le système majoritaire à un tour et le système proportionnel, en s’arrogeant les bons aspects de chacun tout en tentant d’en délaisser les mauvais». Le politologue ne manquait pas de souligner qu’<em>«une proportionnelle représente bien la diversité des électeurs mais accouche mal d’une majorité».</em> En revanche, dans un scrutin majoritaire à un tour,<em> «les minorités ne sont pas représentées»</em>, mais le vote<em> «accouche à tous les coups d’une majorité claire pour gouverner»</em>. Maurice fait l’expérience en ce moment d’une <em>«majorité claire»</em>, même trop claire, dont la dérive fait penser à une dictature. De la majorité s’entend, même si elle n’est que de 37 %.</p>
Publicité
Les plus récents