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Débats budgétaires: «Trop peu, trop tard» dit Xavier Duval
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Débats budgétaires: «Trop peu, trop tard» dit Xavier Duval
Pendant 55 minutes, Xavier-Luc Duval a relevé des «faussetés, des désinformations et des exagérations» lors du discours de Renganaden Padayachy sur le Budget. Pour les mesures annoncées, comme l’augmentation de la pension de vieillesse, le leader de l’opposition estime que c’est «trop peu, trop tard».
D’emblée, Xavier-Luc Duval a dédié son discours à ceux qui ne mangent pas à leur faim, les chômeurs et ceux qui attendent un logement. La première «fausseté» relevée dans le Budget, selon le leader de l’opposition, concerne les fonds spéciaux. Pour lui, au lieu de Rs 16 milliards, le ministre des Finances possède un «trésor de guerre» estimé à Rs 30 milliards. Il a affirmé que le déficit budgétaire et la dette publique sont plus forts que ce qu’a annoncé Renganaden Padayachy. Il prévoit une baisse de notation par Moody’s et il est fort probable, selon lui, que les banques soient classées dans la catégorie des «déchets».
Par ailleurs, Xavier-Luc Duval souligne que les voitures électriques sont déjà détaxées à Maurice, alors que le ministre a reçu des applaudissements quand il a annoncé des voitures électriques «duty free». Le leader de l’opposition s’est dit sceptique concernant la vente de la National Investment Corporation et de la MauBank qui, selon lui, sont deux canards boiteux.
Parlant de désinformation, il a fait état de l’annonce qui veut que 32 % du Produit intérieur brut (PIB) aient été utilisés pour combattre le Covid. «On n’a pas dépassé 16 % du PIB.» Il a aussi déclaré qu’il y a eu de fausses informations concernant le nombre de décès liées au Covid. Il a porté ses critiques sur le ministre de la Santé en affirmant qu’il y a eu au moins 2 000 décès, alors que le ministre de la Santé n’en a annoncé que la moitié.
Au niveau de l’inflation, Xavier-Luc prévoit un taux de 15 % dans les mois à venir. Depuis 2014, estime-t-il, la roupie s’est dépréciée de 40 %. Qui plus est, les personnes âgées n’ont pas obtenu une augmentation de Rs 1 000 ou de Rs 2 000, mais un rattrapage de leur pouvoir d’achat, dit-il. C’est sous la pression de l’opposition que le gouvernement a dû proposer ces sommes additionnelles sur les pensions et il les trouve malgré tout insuffisantes. Car ces Rs 1 000 ne représentent que «quatre paquets de lait».
Le leader de l’opposition trouve également dommage que le gouvernement n’ait pas cru bon de revoir le salaire minimum et, surtout, enlever des taxes sur le carburant. «Partout ailleurs, les gouvernements ont réduit des taxes sur le carburant mais ici, le gouvernement continue à percevoir gros sur les augmentations.» A titre d’exemple, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui rapportait Rs 6 par litre d’essence, rapporte maintenant Rs 10. Il critique la décision de la State Trading Corporation d’importer du riz Basmati à Rs 332 le sachet de 5 kilos, alors qu’on peut en trouver à meilleur marché dans des supermarchés.
Au niveau du secteur agricole, Xavier-Luc Duval regrette le fait qu’aujourd’hui, l'on ne récolte que 63 tonnes de cannes par hectare alors que des pays comme la Tanzanie et le Swaziland font mieux que Maurice, autrefois reconnue pour sa production.
En ce qui concerne le tourisme, il est d’avis qu’on est encore loin du chiffre de 2019. D’autres pays de la région font mieux que Maurice. Il ne croit pas que le secteur pharmaceutique décollera, surtout avec un ministre qu’il a qualifié de «cocorico» et de «cow-boy».
Xavier-Luc Duval a souligné que le Budget ne fait aucune mention du combat contre la corruption qui, selon lui, est généralisée. Pas de démarche non plus pour mettre fin aux tortures policières. Il a réclamé une fois de plus une commission d’enquête présidée par un ancien chef juge sur ces actes barbares. «Je n’ai rien entendu sur les écoles secondaires privées non plus», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l’abolition de la taxe municipale, il s’est demandé comment le gouvernement comblera ce manque à gagner des mairies. Il a réclamé que les restrictions sanitaires soient enlevées. Porter des masques est devenu une mesure politique, selon lui. «On est en train d’étouffer la voix de la population.» Il a réclamé la tenue des élections municipales au plus vite.
Xavier Duval estime en outre que «la crise internationale n’a fait que commencer». Il prévoit la présentation d’un mini-Budget d’ici octobre.
Sunil Bholah: «Le leader de l’opposition est mal à l’aise»
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<p>Le ministre des Coopératives et de l’Industrie, Sunil Bholah, a été appelé à donner la réplique au leader de l’opposition. Il est d’avis que Xavier Duval, par manque d’arguments, s’est adonné à un exercice truffé de répétitions.<em> «Il est mal à l’aise avec ce Budget.»</em> Répondant aux critiques du leader de l’opposition au sujet de l’inflation, Sunil Bholah a indiqué que c’est un phénomène mondial. <em>«Les États-Unis connaissent actuellement un taux d’inflation de 8.6 %, soit le plus fort depuis 40 ans et le Royaume-Uni, lui, a un taux d’inflation de 9 %.» </em>Sunil Bholah a affirmé que contrairement à plusieurs pays dont le Sri Lanka, Maurice n’a que des dettes extérieures de l’ordre de 24 %, <em>«ce qui n’est pas dramatique»</em>… Le ministre a qui plus est longuement énuméré ce qui a été accompli au niveau des petites et moyennes entreprises. <em>«C’est un secteur en plein essor qui crée beaucoup d’emplois et qui contribue beaucoup à l’économie mauricienne»</em>, a-t-il déclaré. Il estime que ce secteur se relève lentement mais sûrement et qu’avec les mesures annoncées, tant sur le plan des coopératives, industriel, agricole et de la pêche, de beaux jours sont à prévoir.</p>
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