«Le pain maison est certainement ce que l’on trouve dans toutes les maisons mauriciennes. Nous nous engageons à maintenir son prix de détail à Rs 2,60», a annoncé Renganaden Padayachy, le ministre des Finances lors de son discours budgétaire, le 7 juin. Pour ce faire, il a été souligné que les boulangers continueront à payer le sac de farine de 25 kg à Rs 108,75 au lieu de Rs 700.

Pour l’Association des propriétaires de boulangeries, il n’y a pas de nouvelles annonces dans le Budget pour soulager les boulangers car la subvention sur la farine avait déjà été annoncée bien avant. Compte tenu des difficultés auxquelles le secteur fait face, l’Association a envoyé une lettre au ministre du Commerce et au Premier ministre, samedi et lundi dernier, respectivement, pour faire état de la situation. L’Association est intransigeante sur une hausse de Rs 1,50 sur chaque unité de 100 g.

«Rien n’a été annoncé pour les boulangers. Le prix du pain n’a pas observé de hausse depuis 2012. Depuis, nous subissons toutes les hausses, incluant dix compensations salariales. (…) Nous avons donc pris la décision de cesser de produire les scheduled breads (Rs 2,60 pour le pain maison de 100 g, Rs 5,40 et Rs 10,80 pour la baguette de 200 g et de 400 g respectivement), à partir du 30 juin et de produire d’autres types de pain. Sauf s’il y a une rencontre pour discuter de la situation et que des mesures sont annoncées pour nous soutenir», déclare Nasser Moraby, le président de l’Association. Il indique que les autres boulangeries – par exemple celles des supermarchés – ne souffrent pas autant car leurs produits sont vendus à un meilleur prix, ce qui leur permet de couvrir les frais.

Déformé

De l’autre côté, le produit fini laisse à désirer. Un chargé de cours d’une institution publique a eu la désagréable surprise mardi lorsqu’il a découvert le pain distribué aux élèves d’une école primaire du Sud. «J’ai été choqué en voyant le pain maison distribué à mon fils dans son école. Le pire ce n’est pas la première fois. C’est devenu fréquent», déplore ce père de famille. Il nous montre un pain bombé, déformé à la limite grossier, alors que le pain maison doit être présentable avec un poids conforme à la réglementation. Il trouve déplorable que l’Association des propriétaires de boulangeries menace de faire une grève pour une hausse du prix du pain alors que le pain maison offert aux élèves ne respecte même pas les spécifications.

À ce propos, Nasser Moraby a tenu à faire ressortir que «malgré toutes les difficultés auxquelles les boulangeries font face, tous les règlements que le ministère a mis en place sont respectés. Que ce soit au niveau du poids ou de la qualité».