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L’Espérance-Trébuchet: un adolescent de 17 ans enfermé et mal nourri
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L’Espérance-Trébuchet: un adolescent de 17 ans enfermé et mal nourri
Le jeune mineur a été pris en charge par la «Child Delopment Unit» (CDU) après qu’un appel anonyme a donné l’alerte. De son côté, la mère évoque des difficultés financières pour expliquer l’état de son fils.
La CDU de Goodlands et la police de Piton ont ouvert une enquête pour maltraitance infantile après avoir reçu un appel anonyme, le 27 mai. Une personne a signalé le cas d’un adolescent de 17 ans dénutri qui était enfermé par sa propre mère dans leur maison, à l’Espérance-Trébuchet, dans le nord du pays.
Le 6 juin, une représentante de la CDU s’est rendue sur les lieux pour une visite et a effectivement découvert le jeune homme de 17 ans qui souffrait de malnutrition et était négligé, enfermé dans la maison par sa mère. Par la suite, le 9 juin, la victime a été retirée de la garde de sa mère par la CDU grâce à un emergency protection order, et a été admise à l’hôpital du nord. Dans le village, les voisins de l’adolescent ont été consternés quand ils ont appris ce qui se passait dans cette maison. «Nous ne les connaissons pas bien. Mère et fils ne sont pas d’ici. Ils viennent d’aménager et on ne les voit même pas», ont confié certains interrogés à ce sujet, jeudi.
Selon d’autres, le facteur desservant la région avait un petit doute depuis quelque temps. «Le facteur nous disait qu’il sentait qu’il y avait quelque chose de louche avec cette famille. Les lettres qu’il délivrait restaient durant des jours, voire des semaines à l’extérieur. Comme si personne n’habitait là.» Si la mère, explique-t-on, a fait quelques brèves apparitions dans le quartier, le fils pas du tout. «Nous ne l’avons jamais vu. La mère, quelques rares fois. Mais elle semble être antisociale, elle ne parle à personne, elle ne lève même pas la tête pour saluer ses voisins. Elle est réservée.»
Ce serait, selon les dires, un voisin qui aurait donné l’alerte. Car il y avait une odeur nauséabonde qui émanait de la maison et ils croyaient qu’il y avait pire dans cette maison. «Boukou pa ti koné mem ki ena enn zanfan dan sa lakaz-la. Enn lot vvazin kinn dir ki li abitié trouv enn garson laba. Lerla mem zot inn désid koz ek lapolis.» D’ailleurs il n’y a qu’à voir l’état de la cour de cette maison pour savoir dans quelle situation l’adolescent vivait, ajoute un habitant. La maison se situe au fond d’une ruelle, des herbes et autres broussailles ont envahi la cour. Devant la porte, plusieurs détritus et des insectes par centaines qui vous rongent.
Nous avons pu nous entretenir avec la mère. Elle n’a pas voulu parler de cette affaire. «Mo pou vinn rakont ou seki finn arivé ek mo garson, sa pou fer mwa regagn mo garson?» Selon elle, son fils avait arrêté l’école faute de moyens financiers et elle se débattait pour pouvoir le nourrir convenablement. «Les lapolis fer so lanket aster», s’est-elle contentée de dire.
L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, déclare que l’adolescent bénéficiera d’un suivi psychologique et que la CDU s’occupe de ce cas. Elle explique que les cas de malnutrition sont courants mais les séquestrations pas vraiment.
Il y a sept ans, les enfants du couple Teeroovengadum
Où sont passés Kevin et Yovam Teeroovengadum? L’histoire de ce jeune de l’Espérance-Trébuchet fait surtout rappeler celle des deux frères enfermés dans leur maison à Mont-Roches. Cette affaire avait été révélée par l’express, en avril 2015. Les deux frères avaient été admis à l’hôpital et après plusieurs traitements, ils ont rejoint leurs parents. Il s’avère que les habitants de la localité n’ont plus de nouvelles d’eux mais un proche qui habite les hautes Plaines-Wilhems avance, lui, que les garçons âgés maintenant de 32 et 27 ans vont bien. Leur maison qui, depuis, est à l’abandon est un refuge pour les toxicomanes de la localité.
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