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Accusé d’avoir abusé des élèves sourds-muets: la face cachée de l’orthophoniste Sorefan
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Accusé d’avoir abusé des élèves sourds-muets: la face cachée de l’orthophoniste Sorefan
Depuis le début de la semaine, des parents d’enfants fréquentant l’École des sourds à Beau-Bassin ne décolèrent pas contre l’orthophoniste Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan, accusé par une quinzaine d’enfants de cette institution de leur avoir fait subir des attouchements sexuels. L’express tente de le percer à jour.
Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan, 24 ans, est détenteur d’un Bachelor of Science en Speech language pathology, rehabilitation and therapeutic profession de l’université de Cape Town, où il a étudié de 2017 à 2021 avant de rentrer au pays. Il a aussi fait des études de Foot and Ear Reflexology Oriental Medicine au RWO-SHUR Health Institute International en Malaisie.
Depuis janvier 2022, il officie comme speech therapist et foot reflexologist et a intégré un groupe de médecins et thérapeutes, qui font du bénévolat. Il y a un mois, il a rejoint l’École des sourds à Beau-Bassin comme orthophoniste à temps partiel. Cet habitant de Highlands, issu d’une famille bourgeoise, fait la une des journaux depuis le début de la semaine. Il est provisoirement accusé d’avoir abusé sexuellement de plusieurs élèves sourds-muets dans son rôle d’orthophoniste.
L’affaire a éclaté lundi. Lorsque l’orthophoniste est venu récupérer un élève pour sa session de thérapie, dès qu’il est parti, un autre élève s’est caché sous la table. Interpellée par cette réaction, son enseignante l’a questionné et l’enfant a tout déballé. Ce dernier a expliqué, en langue des signes, que l’orthophoniste l’aurait forcé à visionner des vidéos pornographiques et lui aurait aussi fait des attouchements. D’autres élèves se sont ensuite mis à cracher le morceau.
Devant l’ampleur que prenait cette affaire, la direction de l’école a informé les parents des élèves qui ont, à leur tour, interrogé leurs enfants. Pour l’instant, une quinzaine d’élèves auraient été victimes du thérapeute. La police de Barkly, qui a appréhendé Ibrahim Sorefan, mercredi, alors qu’il se presentait à l’école pour ses sessions de thérapie, demande aux parents dont les enfants ont été victimes de l’orthophoniste, de venir de l’avant pour porter plainte. L’enquête est menée par le chef inspecteur Rajesh Moorghen et ses hommes du poste de Barkly.
Cinq élèves, quatre garçons et une fille, ont été examinés par le médecin légiste, jeudi, pour déterminer s’il y a eu abus. Une source proche des enquêteurs soutient que les enfants ont bel et bien été abusés. Ibrahim Sorefan a comparu au tribunal de Rose-Hill, jeudi et vendredi, sous une accusation provisoire de causing child to be sexually abused. La police a objecté à sa remise en liberté et il a été reconduit en cellule. Ses proches lui ont retenu les services d’un homme de loi. Il n’a pas encore donné sa version des faits. Une perquisition a eu lieu à son domicile où son laptop, son téléphone et une clé USB, ont été saisis et seront examinés par la police.
À vendredi, sept victimes, âgées de six à 14 ans, ont pu donner leur version à la police en présence d’un fonctionnaire de la Child Development Unit, d’un interprète en langue des signes et d’un officier de la Brigade pour la protection de la famille. D’autres victimes devront faire de même dans les jours qui viennent. Une reconstitution des faits a eu lieu avec les petites victimes hier matin.
Dans la localité où il est né et où il a grandi, les habitants sont troublés. Certains ne croient pas Ibrahim Sorefan capable de telles atrocités en avançant qu’il a eu la meilleure éducation possible. «Se bann dimounn bien respectab, pa trouv zot mem lor chemin. Garson là inn bien aprann. Difisil pou kroir ki linn fer sa», lâche un habitant de la localité.
Ceux qui le côtoient sont aussi bouleversés. «Se enn garcon extra trankil ek timid sa. Li renferme. Li pa koze mem. Li pa sorti li res zis dan so lasam.» Son père, un professionnel à la retraite, et sa mère, une fonctionnaire, sont, selon un proche, convaincus de l’innocence de leur fils.
Des amis de l’orthophoniste dépeignent sa face cachée. «Ibrahim a toujours été bizarre. Il est un adepte de films pornographiques et quand il s’enferme dans sa chambre, c’est pour les regarder. On s’est toujours demandé s’il n’a pas été victime d’abus dans son enfance car il a une certaine froideur dans le regard que nous, ses amis, nous n’arrivons pas à percer», soutient un de ses proches. Ibrahim Sorefan a confirmé à la police qu’il regardait des films pornographiques lors de son interrogatoire préliminaire. Mais il a réfuté les allégations d’abus portés contre lui et a soutenu qu’il passe son temps libre à visionner des films pornographiques.
Selon des recoupements d’informations, le jeune homme a intégré l’École des Sourds après avoir fait un bref passage dans une école des basses Plaines-Wilhems. La direction lui aurait demandé de partir après avoir constaté que son comportement laissait à désirer.
L’orthophoniste n’est pas enregistré auprès de la Special Education Need Authority, selon le directeur de cet organisme.
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