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Tourisme: peu de réservations pour les grandes vacances

29 juin 2022, 17:00

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Tourisme: peu de réservations pour les grandes vacances

Plus que quelques jours avant le début des vacances d’été en Europe. Et beaucoup ont déjà préparé et ficelé leurs valises pour une destination de rêve pour quelque temps. À Maurice, on s’interroge et on scrute les réservations qui restent faibles à ce jour. Les acteurs de ce secteur espèrent un sursaut des vacanciers étrangers. 

Selon les données de Statistics Mauritius, en juillet 2019, soit deux ans avant le début de la pandémie du Covid-19, pendant la période des grandes vacances, Maurice a accueilli 115 448 touristes. Aujourd’hui, pour le mois de mai, 70 462 touristes ont fait le déplacement pour notre île, contre 96 814 en 2019. Au niveau des grands groupes hôteliers, on attend l’arrivée des étrangers. Le président de la Hotel & Restaurant Employees Union, Preetam Bhuglooa, constate que le Covid-19 a fait beaucoup de mal à ce secteur, et continue à lui en faire. «Certes, nous ne sommes pas encore entrés dans la haute saison. Les week-ends, ce sont surtout les Mauriciens qui viennent à l’hôtel. Mais nous ne pensons pas que nous accueillerons beaucoup de touristes durant les prochains mois.» 

Hormis le Covid-19, d’autres facteurs contribuent à cette baisse dans les réservations. «Le prix des billets est cher. Parmi nos clients réguliers, certains sont même décédés. D’autres préfèrent rester dans leur pays et optent pour visiter les villages.» Preetam Bhuglooa a même compris que plusieurs Français ont mis leurs camping car en état pour aller faire un tour de France. 

C’est le même constat que fait Ashna Beemut, responsable de Coral Apartments in Mauritius, qui n’arrive même pas à trouver un juste milieu dans les prochaines arrivées. «Il est très difficile de se projeter dans l’avenir pour le moment.» Son entreprise peut néanmoins compter sur la présence des clients locaux pour survivre. «À l’ouverture des frontières, nous avons eu des touristes, mais ce n’est pas le même flot habituel. On espère qu’avec le temps, cela changera.» 

Du côté de Fazz Holiday Tours Mauritius, la faute viendrait aussi de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Sa responsable, Fatimah Hosany-Jungal, ajoute qu’elle compte parmi sa clientèle plusieurs touristes venant de la Pologne, ou encore de la République tchèque. «Mais depuis le conflit, ce marché est mort. Certains Allemands ont opté pour le pays mais ce secteur aussi commence à diminuer.» 

Toutefois, elle peut compter sur les marchés arabe et indien qui semblent reprendre du poil de la bête. Autre facteur qui pèse lourd dans la balance, c’est le nombre d’annulations auquel elle doit faire face. Elle s’explique. «Je travaille avec des groupes étrangers comme booking.com. Et les touristes s’enregistrent sur ces sites pour faire leur réservation. Toutefois, à la toute dernière minute, ils annulent tout. Et cela, sans donner aucune explication. Non seulement nous perdons ces clients mais d’autres aussi qui auraient pu réserver à la même période.» 

Notre interlocutrice ajoute également que les touristes procèdent différemment pour leurs réservations. «Ils peuvent rester pendant deux, voire trois jours chez moi, puis ils vont chercher un autre appartement à louer pour deux/trois jours dans la région de l’Ouest ou dans le Nord. Ainsi, ils font le tour du pays.» Mais ce qui est sûr, l’inflation a aussi contribué à freiner l’envie d’évasion de certaines personnes. «Les billets d’avion sont chers.» Et alors que la haute saison se profile, les tarifs doublent, de quoi ralentir le mouvement entre les pays. Dans ce contexte, il semblerait que l’objectif du million de touristes sera difficilement réalisable cette année.