Déboussolés et livrés à eux-mêmes. C’est l’état dans lequel se trouvent une quinzaine de passagers, en route pour Maurice, coincés à l’aéroport international Jomo-Kenyatta à Nairobi, depuis 9 h 35 en ce vendredi 1er juillet.

Arrivés de Paris sur le vol KQ 115 de Kenya Airways après plus de trois heures de retard, à mettre au compte de la compagnie aérienne, ils sont tombés des nues en apprenant qu’ils n’auront pas de vol pour Maurice avant 48 heures.

Une représentante de Kenya Airways sur place leur a seulement offert d’aller dans un hôtel qu’ils ne pourront quitter avant dimanche en raison de «l’insécurité dans le pays», ont-ils appris. Une proposition que les passagers digèrent mal pour des raisons distinctes. 

Leurs différentes tentatives pour que Kenya Airways trouve une solution afin de les faire regagner Maurice au plus vite sont restées vaines pour le moment.

Parmi les passagers, dont une dizaine de Mauriciens, des étudiants qui viennent retrouver leur famille, un couple de Français en voyage de noces et un père de famille qui a fait le déplacement de Londres depuis jeudi pour venir célébrer l’anniversaire de son fils à Maurice, demain.

Ils témoignent : 
Mélanie Ithier, qui vient de compléter son année universitaire, pensait pouvoir enfin profiter de ses vacances avec sa famille dans son pays natal. Elle, qui s’est pliée aux directives de Kenya Airways en arrivant à l’aéroport quatre heures avant l’heure programmé du départ, se retrouve, comme les autres passagers coincés à Nairobi. Mais, surtout, à devoir subir les conséquences d’un retard qui n’est pas du tout de leur ressort. 
«Le vol a décollé de Paris avec trois heures de retard alors que tous les passagers étaient à l’heure et une fois ici qu’on nous a informés que le prochain vol pour Maurice est dans deux jours. Pourtant c’est précisé que c’est le même avion qui devait nous emmener à Maurice. Il y a des Mauriciens dont ceux qui doivent rentrer travailler et des touristes. Nous sommes perdus», témoigne Mélanie Ithier.
Une autre passagère du groupe n’est pas restée les bras croisés. Un préposé de Rogers Aviation qui représentante Kenya Airways à Maurice qu’elle a joint au téléphone n’a rien pu faire, sauf lui demander d’aller voir le Duty Manager à l’aéroport Jomo-Kenyatta.
«Tout le monde joue aux abonnés absents. Ils sont mal tombés. Nous les Mauriciens, on ne va rester sans rien faire. Ils faut gueuler sinon ils nous entubent».
Le jeune couple Patrick et Etholia Ndoulou marié depuis le 11 décembre, qui comptait se la couler douce avec un voyage de noces de rêve à l’île Maurice, est hors de lui. L’époux de nationalité congolaise, confie avoir déboursé plus de 3 700 euros pour ces vacances à l’hôtel Intercontinental.
«J’ai archi appelé sur un numéro qu’ils m’ont donné mais en vain. Les hôtesses ne sont pas très accueillantes non plus. C’est comme s’ils n’ont rien à f… de nous. Nous avons un bébé de 18 mois à Paris chez ma tante et ma femme est enceinte de quatre mois. Je travaille dans le froid et ma femme, infirmière de service 12 heures au quotidien, avons bossé dur et mis de l’argent de côté pour ce voyage et maintenant ils veulent que nous dormions dans un hôtel ici jusqu’à dimanche. C’est pathétique, hallucinant!», s’exclame-t-il
Akshaye n’en revient toujours pas. Lui, qui a quitté son domicile à Londres depuis jeudi pour pouvoir être aux côtés de son fils qui célèbre ses 10 ans à Maurice aujourd’hui, est plongé dans le désarroi. 
«Pa koné ki pou arivé ek si mo pou réssi trouv mo zanfan. Mo koné ki zot pa pou met 15 passazer dan enn avion pou avoy Moris mé sé faute Kenya Airways si nou tou inn rat nou konexion ek zot bizin trouv enn solisyon pou amenn nou Moris o pli vit», fait-il valoir, le ton ferme.