Publicité
Œufs, saucisses, poulet: le porte-monnaie plumé
Par
Partager cet article
Œufs, saucisses, poulet: le porte-monnaie plumé
Poulet, œufs, saucisses, burgers, boissons gazeuses. Des hausses sont une nouvelle fois au menu depuis vendredi et risquent encore de mettre le pied dans le plat d’ici mardi. Le porte-monnaie déguste une nouvelle fois. Pour le ménager, les Mauriciens ont recours au système D et aux économies.
Les coups durs s’enchaînent pour les consommateurs. Le porte-monnaie reçoit chaque semaine un uppercut. Hausses des prix tous azimuts, fin des subsides, c’est la fin des haricots pour le porte-monnaie.
Si le ministre Bobby Hurreeram peut se permettre des omelettes, pour le commun des mortels, difficile de pondre un miroir dans l’assiette. Le prix des œufs passe en effet à environ Rs 250 la barquette de 30, le poulet a augmenté de Rs 30 en moyenne depuis le début de l’année, idem pour les produits dérivés. Les «sosis» si chères à nos parlementaires coûtent désormais plus de Rs 70… Au niveau des revendeurs, les ventes ont chuté. Les clients sont à l’affût des prix les plus bas. Difficile pour les ménages de gérer la flambée des commodités. La fin des subsides et la marge de profits fixée à 20-25 % ont ajouté de l’huile sur le feu.
Une mère de famille, habitant Batimarais, n’arrive plus à faire bouillir correctement la marmite. Elle aura beau se priver, se contenter du nécessaire, difficile pour elle de se passer de lait ou de tirer un trait sur l’huile. «Je réduis le panier comme je peux. Par exemple, j’achète moins de grains secs.» Impossible cependant, de faire des saucisses, des œufs et du poulet, que consomment ses enfants.
«Acheter au détail»
«Je vais peut-être changer de marque, acheter au détail, que saisje. Ce sont des produits très utilisés. Ou manz enn dizef dan minn, kan péna kari, kan laviann tro ser. Bé la ki pou fer? Manz zis féyaz? Sa ousi ser mem.» D’ajouter que l’allocation de Rs 1 000 de la Contribution sociale généralisée n’est pas suffisante pour compenser toutes ces hausses. Cette maman «traser», adepte du système D, compte aussi revenir au temps du confinement… «Je vais faire plus de choses moi-même au lieu de les acheter, pour économiser là où je peux…»
Avec la hausse du prix du poulet, notamment, il n’est plus aussi évident de s’offrir un plat au restaurant. Bundheea Tariq, gérant de Tariq Snack, affirme d’ailleurs que d’autres hausses sont au menu. «Nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés de passer le coût au consommateur. L’huile comestible, le poulet, l’œuf, les saucisses, les épices, tous les prix des ingrédients que nous utilisons le plus ont augmenté.» Le briyani passera de Rs 145 à Rs 170. Des mines frites poulet-oeuf à Rs 140, avec crevettes dans les Rs 200.
Tariq broie du noir aussi, car la clientèle a baissé, comme prévu. «Les Mauriciens doivent déjà payer le double pour les produits essentiels, une sortie au restaurant est considérée comme superflue. Avec la hausse du prix des carburants, c’est pire. J’avais des clients fidèles d’autres endroits qui venaient manger à Triolet, mais ils ne viennent plus aussi souvent…»
Lait et huile moins chers à Rodrigues
Si les prix sont amers à Maurice, à Rodrigues, ils sont plutôt aigres-doux. La raison étant qu’avec la fin des subsides, un«maximum retail price»est déjà appliqué, indique Christiane Agathe, la commissaire des «Consumer Affairs», sur sa page Facebook. De ce fait, le prix de certaines marques de produits est moindre comparativement à Maurice. À l’instar du lait Farmland d’un kilo qui se vend à Rs 226,50 à Rodrigues contre Rs 277,40 à Maurice, l’huile comestible de la marque Rani en sachet d’un litre à Rs 57,85 à Rodrigues et Rs 108 à Maurice…
Gazeuses : on boit la tasse
Les boissons non alcoolisées ne sont pas épargnées. Des hausses de prix prendront effet à partir du mardi 12 juillet. C’est ce que craignaient les commerces depuis quelque temps. D’autant que, comme l’affirme le propriétaire d’une boutique sise à Bambous, les ventes ont chuté en raison des températures hivernales. Le chiffre d’affaires risque de s’enrhumer davantage avec ces hausses.
Des vouchers pour les familles vulnérables
Face à la situation désespérée de certaines familles, le ministère du Commerce envisage d’offrir des vouchers à celles qui sont les plus impactées par les augmentations. Ceci concernera des produits spécifiques comme l’huile comestible et le lait. Le ministère travaille actuellement sur la formule, indique-t-on.
Publicité
Les plus récents