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Portrait: L’histoire du «misié kontroler» qui a payé le trajet d’une passagère
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Portrait: L’histoire du «misié kontroler» qui a payé le trajet d’une passagère
Cette histoire d’une jeune femme, ‘sauvée’ d’un retard au travail grâce à la générosité d’un receveur d’autobus, a fait le tour de la Toile et mis un réel baume au cœur des Mauriciens, bercés par des scandales et la hausse des prix…
Le visage derrière cet acte d’extrême gentillesse est celui de Leckrajsingh Bheenick, âgé de 51 ans. Receveur d’autobus de Rose-Hill Transport (RHT)depuis cinq ans et demi, il avoue qu’il ne s’attendait pas une seconde à cette popularité et les applaudissements que son geste a recueillis, car «[je] n’ai fait que ce qui me semblait juste à ce moment précis; [je] ne m’attendais pas à ce que la dame écrive un courriel au CEO», explique ce dernier avec humilité
Son geste, explique-t-il, n’est que le reflet de l’acte de gentillesse d’un inconnu «kinn tir li dan enn trez» lorsqu’il était petit. «Kan mo ti éna 9-an, enn fwa mo ti pé bizin al asté medsinn pou mo frer ki ti malad. Monn pran bis pou al lafarmasi mé mo pa finn pran larzan sifizaman e enn misié ki ti pé asiz kot mwa ti pey mo bis, sa lépok-la ti ankor pé pey trazé 50 sou», se rappelle Leckrajsingh Bheenick.
Quand cette jeune femme est entrée dans le bus le 5 juillet, à Plaisance, et a commencé à paniquer en ouvrant son sac et en réalisant que son portefeuille n’y était pas, Leckrajsingh Bheenick confie qu’il était inconcevable pour lui de la faire descendre du bus. «Je me suis automatiquement rappelé de cet homme qui m’avait aidé et j’ai pris des sous de ma poche pour l’aider à mon tour. Et demain, même si cette jeune femme revient pour me rendre l’argent, je n’accepterai pas car je l’ai fait sincèrement avec le cœur sans attendre à aucun moment à être applaudi.» L’ancien salesman, fan de romans de Jeffrey Archer et de foot, confie qu’il aime beaucoup son travail.
Certes, ce n’est pas toujours facile. Il doit souvent faire face à des passagers pas très avenants, voire dans certains cas violents, mais en se lançant dans cette carrière, il ne s’attendait pas à apprendre autant de la vie. «Je prends la route à 4 h 45 tous les matins quand je travaille. Je rencontre tous les jours de nouvelles personnes et je me suis aussi lié d’amitié avec des passagers habituels. Il faut aussi dire que la compagnie RHT est un endroit très serein pour travailler. En nous apprenant le métier, on nous apprend aussi là-bas à faire de notre travail une passion et je le fais tous les jours.»
Sourire et mettre un sourire sur le visage des passagers, c’est sa devise. «Et cela me fait plaisir de savoir que j’ai égayé la journée de cette jeune femme.» Au niveau de RHT, l’acte de générosité de Leckrajsingh Bheenick fait honneur à la compagnie. Le CEO, le Dr. Sidharth Sharma, l’a invité à une rencontre autour d’un café pour qu’il raconte son histoire et pour lui dire à quel point son geste a été apprécié.
Un exemple à suivre.
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