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Trajet Phoenix-Curepipe: les Curepipiens et Vacoassiens affichent leur impatience
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Trajet Phoenix-Curepipe: les Curepipiens et Vacoassiens affichent leur impatience
Depuis 10 heures, Anil s’est posté à l’intersection D’Épinay/Sauzier/ Abbé Laval à Curepipe Road. Il attend le passage du LRV. «Je n’ai pas eu l’occasion de voyager par le train quand j’étais enfant. Et demain, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Ce sont les raisons qui m’ont poussé à venir aujourd’hui regarder le métro traverser notre région.» Et, comme lui, plus d’une vingtaine de personnes emmitouflées dans de gros pulls et bonnets en laine sur la tête sont en mode attente. Sa voisine, Meela, l’interroge déjà sur l’arrêt sur lequel il compte prendre le métro pour ses sorties. «On a deux options : soit on le prend ici à cette intersection ou on le prend à Floréal, non loin de la station d’essence.»
En tout cas, les discussions se poursuivent, surtout que le LRV se fait, lui, désirer. Une heure après, l’on apprend par les ouvriers de la compagnie Larsen & Toubro que l’engin est arrivé à la gare de Vacoas. Ces derniers sont scotchés à leur téléphone, discutant avec leurs compatriotes qui se trouvent à quelques kilomètres de là. Vers 11 h 30, c’est au tour du maire de la ville lumière, Hans Marguerite, de faire son entrée. Il se dirige vers la plateforme, tout en discutant avec des policiers stationnés à cette intersection. Et sa patience allait être mise à rude épreuve. Car ce n’est que 30 minutes plus tard que le klaxon du LRV se fait entendre. «Li pe vini», lâche une femme qui se précipite vers la plateforme. Elle sera suivie d’une dizaine de badauds, tous téléphone en main, immortalisant cet instant. Le véhicule s’arrête et le maire s’y engouffre tout souriant.
Et la traversée dura encore une quinzaine de minutes, avant que le tram ne rejoigne la gare de Curepipe où, malgré les vents glaciaux, petits et grands n’ont cessé de lever la tête pour l’apercevoir. S’il est arrivé à bon port, une question trotte dans la tête de plusieurs. Auront-ils suffisamment les moyens pour effectuer les allées et venues au quotidien ? LL, qui est pourtant retraité, s’interroge sur la question. «Le ticket du bus quittant Curepipe pour Port-Louis coûte Rs 44. Le métro prendra certes plus. Est-ce que l’on est assuré que les compagnies, surtout du secteur privé, accepteront de payer plus de Rs 110 au quotidien pour un employé ?»
De son côté, Rohuneesingh Singh, gérante d’un petit magasin à côté de la gare, ne peut s’empêcher de souligner le travail effectué par les travailleurs étrangers sur le sentier. Elle est même en admiration du courage de ces derniers. «Non seulement ils sont respectueux, mais ils travaillent beaucoup, sans se plaindre.» Toutefois, elle se demande ce que la mairie compte faire des emplacements qu’elle et ses confrères occupent. «Depuis que les travaux ont commencé, il y a deux ans, nous avons vu notre chiffre d’affaires être à la baisse. Car les clients ne circulent pas de ce côté comme avant. Nous espérons qu’avec le projet de l’Urban Terminal, nous pourrons obtenir le même emplacement. Car j’ai trop de bons souvenirs de mon lieu de travail.» Toutefois, comme plusieurs autres personnes interrogées, l’arrivée du métro à Curepipe ne peut qu’être une bonne affaire.
Alan Ganoo : «It’s a dream come true»
<p>C’est le rêve de tous les Mauriciens qui est devenu une réalité. Selon le ministre du Transport, la boucle est maintenant bouclée. <em>«C’est un jour historique. Quand nous avons pris le métro de Phoenix à Curepipe, nous avons réalisé le travail qui a été fait. Je tiens à remercier tous ceux qui sont impliqués dans ce projet, le Premier ministre et aussi le Premier ministre indien. Qui nous a permis de réaliser ce rêve.»</em></p>
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