Publicité
Saga Sherry Singh: Révélations accablantes contre le Premier ministre
Par
Partager cet article
Saga Sherry Singh: Révélations accablantes contre le Premier ministre
Plusieurs révélations ont été faites dans l’émission «La vérité sur Baie-Jacotet» sur la page Facebook du Défimedia Group, hier. C’était à l’occasion de la troisième apparition de Sherry Singh, l’ex-CEO de Mauritius Telecom (MT), dans les médias. Il s’agit d’un rapport technique qu’aurait soumis l’ex-CTO Girish Guddoy, le 12 juillet, à l’Acting CEO de Mauritius Telecom, Michel Degland. D’après ce rapport, il y a bel et bien eu «sniffing». Une vidéo attestant de la présence des techniciens indiens à Baie-Jacotet le 15 avril a aussi été diffusée. Sherry Singh a également réitéré avec force, preuve à l’appui, qu’il n’a jamais reçu de lettre le 12 avril.
Le rapport qui incrimine le Premier ministre Ce rapport, rédigé par Girish Guddoy le 12 juillet et remis à Michel Degland, qui était le CEO par intérim après la démission de Sherry Singh, prend à contre-pied les déclarations du Premier ministre au Parlement mardi dernier. Pour rappel, il avait dit qu’il n’existait pas de rapport.
«The survey was carried using their tools whereby they connected to several internet links that we have on the safe cable and they did a two-minute data capture on each of those links. Once the data was captured, the tools were removed.» C’est ce que Girish Guddoy, qui était présent à Baie-Jacotet le jour du survey, a écrit dans son rapport.
Dans le document, Girish Guddoy confirme ce que Sherry Singh a dit jusqu’ici sur une rencontre le 14 avril, en présence d’un étranger, soit qu’un survey avait été évoqué. Les Indiens voulaient avoir des détails sur le type de trafic internet à Maurice, ce à quoi Girish Guddoy avait répondu qu’il était similaire à tous les trafics à travers le monde. C’est à ce moment-là que l’étranger, M. Moustache, a fait savoir qu’il souhaitait faire du «data capture» pendant deux minutes. Sherry Singh lui a dit que ce n’était pas possible et la réunion a pris fin. Le CTO explique que le lendemain, il a eu un appel de Sherry Singh lui demandant d’accompagner une équipe à Baie-Jacotet.
La lettre du 12 avril destinée à Sherry Singh, une fabrication?
Pravind Jugnauth a fait mention d’une lettre datée du 12 avril 2022, au Parlement mardi, lors de la PNQ du leader de l’opposition, Xavier Duval. Le Premier ministre a alors indiqué que la lettre était adressée à Sherry Singh et contiendrait les mots «survey mission». Or, l’ex CEO de MT a réfuté ces propos en assurant qu’il n’a jamais réceptionné cette lettre. Cela, preuve à l’appui. Sherry Singh a expliqué que toutes les lettres importantes, surtout venant du bureau du Premier ministre (PMO), doivent consignées dans le «registry book». Il a présenté sur le plateau de l’émission de Nawaz Noorbux toutes les entrées dans ce livret du 11 au 15 avril, et celle censée provenir du PMO n’y figure pas. Pour Sherry Singh, il y a deux possibilités: soit la lettre en question n’a jamais été envoyée, soit il s’agit d’une fabrication. Par contre, il confirme qu’il y a eu un appel de Nayen Koomar Ballah, le 13 avril, pour lui dire qu’il devrait recevoir une délégation de techniciens indiens le 14 avril.
Zoom sur «Misié Moustas»
Des images CCTV à BaieJacotet ont egalement été diffusées. Celles-ci montrent l’arrivée des Indiens à la Landing Station, à 12 h 59 et leur départ à 18 h 52. L’on peut non seulement voir le fameux Misié Moustas (ci-contre) qui, selon Sherry Singh, était le Team Leader de l’équipe technique d’un pays étranger mais il est aussi accompagné de deux autres personnes de son équipe, de l’ex-CTO de MT, Girish Guddoy, et un technicien de MT. Deux des étrangers avaient en leur possession des ordinateurs portables et des équippements, selon Sherry Singh.
Le «sniffing» expliqué Selon Sherry Singh, deux tentatives de sniffing ont échoué avant la bonne. La première fois, ils ont tenté de se connecter directement sur l’équipement connecté au câble du consortium. La deuxième fois, ils ont encore tenté de se connecter au réseau au même endroit en changeant d’appareil, mais encore une fois, cela n’a pas été possible. À la troisième tentative, l’appareil a été connecté au point où les câbles de SAFE rejoignent ceux de MT et c’est à ce moment que les données ont été «captured».
“What next” pour Sherry Singh?
<p>“... Ariv se ki ariv... Mo pou fight pou mo péi. Je descendrai (sur le terrain) pour comprendre ce dont le peuple a envie... si je trouve que le peuple n’a pas envie et qu’il est ‘’happy’’, péna problem mo pou al fer ot soz, for probab mo pou parti.”</p>
Arvin Boolell, député du Parti travailliste :
«Pravind Jugnauth a menti» «J’avais dit, mardi dernier, que Pravind Jugnauth a menti. Des documents étaient en circulation et j’avais dit qu’il avait menti et que Sherry Singh disait toute la vérité. Je salue le courage de Girish Guddoy. Il y a certes des dispositions légales telles que l’article 32 ou 46 de l’Information and Communication Technology Act que l’on peut évoquer comme justificatifs. Mais il fallait demander des autorisations, même si cela tombait sous laPrevention Of Terrorism Act. Politiquement et légalement, Pravind Jugnauth est en chute libre. Il n’est pas digne de rester Premier ministre et la prochaine étape c’est un départ. He has to go. Un Premier ministre ne peut pas mentir et induire délibérément le Parlement en erreur. Je me demande si on est bien un état de droit car il y a une violation des droits. On ne peut pas contourner les dispositions légales en évoquant un problème de sécurité. Au-delà d’un départ de sa part, la police doit ouvrir une enquête sur le fait qu’un Premier ministre a donné l’autorisation à un pays étranger pour commettre un complot et avoir accès à un lieu sensible.»
Ashok Radhakissoon, avocat et ancien président de l’ICTA :
«C’est une opération illégale» «Il y a eu data capture avec des équipements d’interception installés sans aucune autorisation. C’est une opération illégale. On ne sait pas dans quel but il y a eu capture sur un réseau ultra protégé, mais c’est très grave. Je pense qu’il faut une bonne enquête dans cette affaire; par qui, je ne sais pas. En revanche, il faut des mesures conservatoires. Le système à Baie-Jacotet est faillible. Cette affaire aura des répercussions alors que Maurice a des ambitions pour le secteur financier et le secteur BPO.»
La ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo:
«Je n’ai pas eu l’occasion d’écouter l’interview jusqu’ici; donc je ne peux pas me prononcer.»
Publicité
Les plus récents