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Madagascar: arrestation de membres de l'opposition pendant une manifestation contre la vie chère

24 juillet 2022, 07:59

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Madagascar: arrestation de membres de l'opposition pendant une manifestation contre la vie chère

La police à Madagascar a arrêté samedi le 23 juillet, les retenant pendant quelques heures, deux figures du principal parti d'opposition au cours d'une manifestation à Antananarivo contre la hausse du coût de la vie et les difficultés économiques.

Plusieurs centaines de manifestants antigouvernementaux s'étaient rassemblés samedi matin dans le centre de la capitale de cette île de l'Océan indien, sous une étroite surveillance policière et militaire.

La police a dit avoir interpellé Rina Randriamasinoro, le secrétaire général du parti d'opposition Tiako I Madagasikara (TIM), et son coordinateur national Jean-Claude Rakotonirina, à la suite de tensions entre manifestants et forces de sécurité.

«Ils ont été arrêtés et placés en garde à vue parce qu’ils ont tenu des propos incitant à la haine et aux troubles publics», a déclaré à l'AFP le préfet d'Antananarivo, Angelo Ravelonarivo.

Les organisateurs de la manifestation voulaient se rassembler à l'intérieur d'un bâtiment appartenant au chef de l'opposition Marc Ravalomanana, mais lorsque les manifestants sont arrivés, les forces de sécurité en bloquaient les accès. Ils ont alors fait un sit-in juste à l'extérieur.

«Le rassemblement a été autorisé hier par le préfet puis ce matin nous découvrons les forces de l’ordre devant le portail», s'est insurgé un membre de l'opposition, Fetra Ralambozafimbololona.

«Nous nous rassemblons pour manifester contre le pouvoir d'achat et la vie chère», a expliqué Samuel Ravelarison, un manifestant de 63 ans. «On ne peut plus rien dire», a-t-il déploré.

Les deux membres de l'opposition ont finalement été libérés dans la soirée, a annoncé un porte-parole de la police, ajoutant que les autorités devaient encore décider s'ils seraient poursuivis.

Les manifestations sont rares dans ce pays où l'opposition et les groupes de défense des droits de l'homme accusent le gouvernement du président Andy Rajoelina de museler les voix critiques.

Le préfet a souligné qu'il n'avait pas interdit la manifestation mais qu'il avait suggéré un autre lieu de rassemblement loin du centre de la capitale.

Pays parmi les plus pauvres du monde, Madagascar continue de subir les effets économiques de la pandémie de Covid-19 et souffre d'une accélération de l'inflation liée à la guerre en Ukraine.

L'île a aussi subi des phénomènes climatiques. Des tempêtes tropicales et des cyclones s'y sont abattus cette année, faisant plus de 200 morts. Parallèlement, une sévère sécheresse ravage sa partie méridionale, entraînant malnutrition et poches de famine.