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La semaine décryptée

31 juillet 2022, 11:50

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La semaine décryptée

Lundi 25 juillet

L’inflation frappe aussi les «animal-lovers»

Selon l’express du lundi 22 juillet, les organisations œuvrant pour le bien-être des chiens et chats errants assistent à un tarissement de l’aide qu’elles reçoivent en raison de la montée des prix.

Maurice serait probablement le seul pays au monde qui fait face depuis des générations au problème des chiens errants. Les chats libres de tout contrôle humain sont moins envahissants que les chiens. Avec les contrariétés que rencontrent les exportateurs de singes, il se peut que dans quelques années, les grands centres commerciaux soient envahis par des clients d’un genre nouveau et portant une queue. Les Mauriciens dans le passé avaient un moyen de contrôler l’expansion de la population de singes mais le processus d’embourgeoisement et le rehaussement du niveau de vie ont contribué à ôter un danger qui planait sur ces animaux.

Maurice est heureusement loin des pays où on réserve un traitement gastronomique tout spécial aux animaux errants. Sinon, alors que le pays importe du gandia, on aurait assisté en contrepartie au kidnapping et à l’exportation de ces animaux que les Mauriciens adorent tellement.

Les ONG mauriciennes sont heureusement soutenues par des mouvements de défense d’animaux à l’étranger. Ne faudrait-il pas lancer un grand mouvement d’adoption d’animaux mauriciens par des étrangers ? Si ces centaines de millions d’amoureux des animaux en Europe et en Amérique du Nord se mettaient à adopter des chiens et chats mauriciens, le problème serait vite résolu. Et autant que les compagnies aériennes étrangères soient réticentes à transporter des singes mauriciens vers les États-Unis principalement, elles seraient enchantées d’accueillir nos ambassadeurs à quatre pattes dans leur soute à bagages.

Mardi 26 juillet

L’efficacité du tandem PKJ-speaker

Ce mardi 26 juillet, encore une fois, le Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) et le speaker Sooroojdev Phokeer se sont montrés très efficaces en désorganisant totalement l’opposition au Parlement. Pour une fois, on aura vu que même le fusible du cool, affable et charmant Mahend Gungapersad a sauté.

En pondant deux énormes faussetés, à savoir qu’il avait reçu un appel de Veena Ramgoolam et que Patrick Assirvaden était présent lors d’une rencontre à la clinique Wellkin, PKJ a fait littéralement exploser Shakeel Mohamed, Patrick Assirvaden et Mahend Gunga- persad, qui n’ont pu retenir leur extrême colère et indignation. Le speaker, tel un bouncer de discothèque recevant des directives du gérant, a fait expulser les Travaillistes bruyants. À moins de présenter des excuses au bouncer, ces députés vont rater des séances après la rentrée parlementaires en octobre 2022.

En tentant de gérer un problème immédiat, c’est-à-dire, désarticuler les opposants durant une séance parlementaire, PKJ pourrait perdre politiquement dans le long terme en tentant d’entraîner Veena Ramgoolam dans la boue. L’épouse de l’ancien Premier ministre est reconnue et respectée pour avoir toujours adopté une attitude de réserve et de dignité dans sa vie de tous les jours. Par exemple, au super- marché, même au temps où son mari était Premier ministre, elle fait la queue comme tout le monde à la caisse et refuse tout traitement de faveur. Des Travaillistes qui étaient convaincus que leur parti et le MSM faisaient face à un «ennemi commun» pourraient maintenant changer d’avis.

Mercredi 27 juillet

Mais où sont les caméras ?

Une touriste française a vécu la cauchemardesque aventure de se faire voler son sac à Trou-aux-Biches le mercredi 27 juillet.

Une fois sur le territoire mauricien, nombre de touristes se croient descendus au paradis. Donc, faute de pouvoir voler avec des ailes, la touriste française a entamé une petite marche pour aller rencontrer quelqu’un à 100 mètres de son hôtel. Mais voilà qu’on lui enlève un sac à main contenant argent, portables et notepad.

Ce qui est surprenant dans toute cette affaire, c’est que le lieu où le vol s’est déroulé n’est pas couvert par des caméras de surveillance. À 100 mètres d’un hôtel dans un lieu à forte densité touristique qu’est Trou-aux-Biches, pas de caméras ? Mais où alors sont déployées les 4 000 caméras de surveillance vidéo-intelligente au coût de Rs 19 milliards?

Chaque touriste volé, attaqué, escroqué, c’est autant de tort immense qu’on cause à la réputation de Maurice comme île paradisiaque. A-t-on eu value for money avec ces investissements de Rs 19 milliards ?

Jeudi 28 juillet

Agaléga pour les Indiens et Diego pour les Chinois ?

L’express du jeudi 28 juillet consacre un minidossier à la présence indienne à Agalega. En effet, de plus en plus de gens sont convaincus que les Indiens y construisent une base aéronavale.

Si les gouvernements indien et mauricien insistent que les travaux de construction d’une piste aérienne, de hangars et d’une jetée visent à donner à cette île des infrastructures modernes, l’aménagement d’une base militaire est évoqué même dans les médias indiens.

Autant il est difficile pour le gouvernement mauricien de vendre le dossier Agalega, cela ne dérange nullement l’opinion publique en Inde que leur gouvernement, poursuivant l’objectif de construire ce pays comme une superpuissance, consolide sa présence dans l’océan Indien pour y contrer le rival chinois qui est aussi l’allié le plus sûr du Pakistan.

Le fait que le gouvernement Jugnauth ait entrepris de grandes initiatives pour reprendre pos- session de l’archipel des Chagos y compris l’île de Diego Garcia où les Américains ont installé une immense base aéronavale met Port-Louis dans un grand embarras avec la perception qu’on a «vendu» Agalega aux Indiens.

Pour sortir de cet embarras, un spin doctor maladroit du gouvernement mauricien pourrait bien tenter de vendre l’idée, qu’une fois les Américains partis de Die- go Garcia, Port-Louis pourrait bien inviter les Chinois à s’y installer. Maurice retrouverait alors sa position de neutralité par rapport à l’Inde et la Chine. Puisque la Chine est de loin plus puis- sante que l’Inde, il serait tout à fait raisonnable que ce pays obtienne Diego qui est plus grande qu’Agalega. À tout seigneur, tout honneur.

Vendredi 29 juillet

L’omelette pond d’un œuf chinois

Événement politique, diplomatique et médiatique majeur qu’en ce vendredi 29 juillet, le ministre Bobby Hurreeram, auréolé de son omelette, a débarqué au studio de Top FM.

Au centre d’une grande controverse depuis la semaine dernière, le ministre Hurreeram fait partie, avec Maneesh Gobin aussi, des troupes d’élite du Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth. Mister Omelette a finalement trouvé la plateforme médiatique appropriée pour défendre son chef dans l’affaire de sniffing.

En mentionnant carrément le fournisseur Huawei comme source de problème, Bobby Hurreeram s’est aventuré dans l’arène diplomatique pour entraîner la Chine dans un débat marqué jusqu’ici par ce que certains appellent de l’India-bashing.

Enfin, la présence de Bobby Hurreeram – après 18 mois de boycott gouvernemental – dans l’enceinte de Top FM pourrait bien donner lieu à des spéculations sur le rôle des radios privées par rapport au pouvoir politique. En effet, le gouvernement du jour pourrait bien être tenté de manier la carotte – à travers le revenu publicitaire – et le bâton en brandissant des sanctions de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), l’instance régulatrice des radios qui a pour chairman non pas un professionnel ou un avocat mais un taxi-wallah, une «découverte» du ministre Deepak Balgobin et accueilli depuis dans la catégorie élite de ce qu’on appelle les chatwa.