C’est une histoire mal saucée, avec une bonne pincée d’incohérences. Alors qu’un marchand est accusé d’avoir lancé une pomme d’amour pourrie sur un homme, la magistrate Nivedita Patten, du tribunal de district de Savanne, a statué en sa faveur, jeudi dernier. Notamment parce que les dates et détails fournis par le plaignant sur cette «agression» au tribunal étaient discordants. «La présumée victime s’est procuré d’un Form 58 bien qu’elle dise avoir seulement été ‘agressée’ avec une tomate pourrie et qu’elle ne s’est pas laissé faire lorsque l’accusé aurait tenté de lui donner un coup de poing au visage», a-t-elle relevé, peu convaincue par la version des faits du plaignant. 

Ce dernier a expliqué qu’un vendredi de cette année, alors qu’il roulait en direction de La Croisée, à Chemin-Grenier, un marchand de pommes d’amour a lancé sur lui une tomate pourrie près d’une boutique démolie. Toujours selon les dires du plaignant, l’homme en question a même tenté de l’agresser mais il ne l’a pas permis. «Mes vêtements ont été salis et je me suis rendu le même jour au centre de santé de Chemin-Grenier, où j’ai obtenu un PF58», a-t-il poursuivi. 

Toutefois, l’avocat de la défense a soulevé que la plainte avait été enregistrée en 2018 et non pas en 2022 et Vinod Choyton, qui a plaidé non-coupable, a expliqué qu’il ne vendait que des vêtements et qu’il n’a d’ailleurs jamais vendu de légumes ou de pommes d’amour de sa vie. Il a soutenu que le jour de l’incident, il a simplement réprimandé l’accusateur qui jurait en présence de ses clients. «Au bout de 15 minutes, deux policiers se sont approchés de moi et m’ont dit que j’avais commis une agression», indique l’accusé. 

Après avoir écouté les deux versions, la magistrate a classé l’affaire.