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Sniffing: Les deux détectives du CCID n’iront finalement pas en Inde

3 août 2022, 15:03

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Sniffing: Les deux détectives du CCID n’iront finalement pas en Inde

Il était question que deux inspecteurs partent pour enquêter sur l’affaire sniffing. Mission annulée, cependant. Si nos deux «limiers» du Central Criminal Investigation Departement (CCID) étaient partis en Inde, était-ce bien pour rassembler des preuves contre Sherry Singh ? «Impossible ! nous dit un avocat, car les preuves rendues publiques jusqu’à présent soutiennent les allégations de l’ex-Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT).» Il nous rappelle que les trois accusations sont toutes basées sur l’argument de «fausses nouvelles» et que les preuves démontrent que ce ne sont pas de fausses nouvelles.

Selon nos informations, le départ avorté pour la Grande péninsule de nos deux «agents très spéciaux», dont un est d’ailleurs pointé du doigt par ses propres collègues, était bien lié à l’affaire sniffing mais pas à la déposition du Premier ministre contre Sherry Singh. C’est-à-dire ? «Il s’agissait de collecter des intelligence informations.» Un ancien haut gradé de la police nous rappelle qu’un policier d’un pays n’a pas le droit d’interroger un citoyen d’un autre pays. Il se rappelle que lorsque les limiers étrangers voulaient interroger un Mauricien, ils demandaient toujours aux enquêteurs locaux de le faire. «On n’a même pas le droit d’aller fouiner ailleurs. On aurait pu demander une mutual assistance policière ou légale. Et pourquoi ne pas passer par le Diplomacy Desk ou les Affaires étrangères ?» Pour lui, cette histoire d’aller en Inde pour interroger de surcroît des agents indiens était plutôt farfelue. «Mais vous savez, tout voyage est bon à prendre», conclut-il en guise de boutade.

Demande d’assistance

On apprend maintenant que l’interrogatoire des «sniffeurs» indiens se fera à travers une demande d’assistance. «C’est bien mieux», soupire notre interlocuteur policier.

Pour rappel, Sherry Singh a fait l’objet d’une déposition formelle de la part du Premier ministre à la police. L’ancien CEO de MT est accusé de diffusion de fausses nouvelles, diffamation criminelle et infraction à l’Information and Communication Technologies (ICT) Act. Bref, c’est l’accusateur qui est accusé. La police a été très prompte à convoquer Sherry Singh aux Casernes centrales, trois fois en l’espace de deux semaines.

Il semble que Pravind Jugnauth n’ait pas encore été interrogé par la police après les accusations lancées contre lui par l’ex-homme fort de MT sur Radio Plus, le 1er juillet. Cela, quoique la police aurait pu déjà démarrer une enquête d’elle-même, après les révélations qui ont ébranlé le gouvernement. D’ailleurs, Me Ashok Radhakissoon est d’avis qu’au moins l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA)aurait dû dès ce 1er juillet demander une enquête à la police. L’ICTA nous a dit d’attendre…

On ne peut pas espérer non plus qu’une enquête soit démarrée sur les chapeaux de roues à la suite de la plainte de Bruneau Laurette, le 28 juillet, contre le Premier ministre. Nos informations en provenance des Casernes centrales indiquent qu’il n’est pas question que Pravind Jugnauth soit interrogé bientôt. Ni même après.

Pendant ce temps, d’autres éléments de cette «Very Special Cell» du CCID veulent prélever des empreintes à la station de Baie-du-Jacotet et revoir les images CCTV pour confirmer celles diffusées par Télé- Plus. Un vrai travail de fourmi, quatre mois après la visite des techniciens indiens !