Alors que les quatre policiers arrêtés – l’inspecteur Kailash Derochoonee, le sergent Badal Reedoye, les constables Keertiwansing Gookhool et Baboo Purgaus de la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge – ont été libérés sous caution, on ne sait où en est l’enquête sur les cas dans lesquels ils sont impliqués. Celle-ci, confiée à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), a-t-elle abouti ou est-elle restée au point mort ?

Nous avons contacté un membre de l’IPCC, Phalraj Servansingh, qui nous confie que l’investigation est toujours en cours. «L’enquête se poursuit. Il y a le cas de Krishna Seetul impliquant sept policiers, l’inspecteur Derochoonee, le sergent Reedoye, les agents Purgaus, Baptiste, Begue, Shibchurn et Gokhool. L’IPCC a recommandé que ces sept policiers soient poursuivis pour des faits aggravés. Le dossier a été transmis au Directeur des poursuites publiques.» Dans ces cas, la balle est donc dans le camp du DPP.

Il ajoute qu’il y a les cas de torture impliquant les policiers de l’Anti-Robbery Squad. «Cette enquête est presque terminée, on attend les conclusions.» Phalraj Servansingh explique que l’IPCC a reçu six autres dossiers de brutalité policière. «Nous avons des éléments manquants dans chacun d’entre eux, il faut rechercher les victimes dans quelquesuns car elles ne sont pas venus de l’avant pour dénoncer, tandis que dans d’autres, il nous faut rechercher les policiers impliqués. C’est pour cela que ces cas prennent plus de temps à élucider.»

Les principaux cas concernent Deepak Jeeool, un habitant de Plaine-Magnien âgé de 45 ans, qui a été identifié dans une vidéo où on aperçoit un policier de l’Anti-Robbery Squad du Sud en civil lui marcher sur le tibia. Cet homme avait été arrêté en 2019 pour vol. Sarvesh Sawock a, lui, porté plainte à l’IPCC contre deux unités de la police, la Division Sud de l’Anti-Roberry Squad pour une affaire remontant à 2019, et la CID de Mahébourg pour une fausse accusation datant de cette année.

Dans la vidéo où il est contraint d’imiter le son d’une moto, il a précisé que c’est pour ne s’être pas rendu à temps au poste de police pour marquer sa présence. Krishna Seetul, lui, avait été arrêté par la CID de Terre-Rouge il y a deux ans et avait été victime de tortures.

Quant à Christopher Pierre-Louis, il avait été torturé en 2019 par des hommes de la CID de Terre-Rouge après son arrestation dans une affaire de vol à Goodlands.