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Presque un an sans toit, des sinistrés attendent
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Presque un an sans toit, des sinistrés attendent
Assis devant la porte du centre, Dana Malabar a le regard perdu. Son quotidien a été tout bonnement chamboulé. Elle se demande encore comment joindre les deux bouts. Le moment le plus heureux de sa vie est rapidement passé aux oubliettes : la naissance de son bébé. Aujourd’hui, elle s’interroge sur la durée de son passage dans ce centre. «Cela va faire un an, le 4 septembre prochain, que nous avons élu domicile dans le centre communautaire. Et l’on ne voit pas le bout du chemin.» Des démarches ont déjà été enclenchées auprès de la National Housing Development Co Ltd (NHDC) mais aucune réponse ne leur a été donnée à ce jour. «Ce n’est pas facile. Surtout pour mon bébé d’un mois.»
Comment a-t-elle atterri au centre ? Sa maison à Beau-Vallon, ainsi que celles des autres membres de sa famille, a pris feu. «Nous habitons dans la même cour. Deux maisons en tôle et une autre en béton. Mais tout a brûlé, en l’espace de quelques minutes. C’était des maisons de la Central Housing Authority. Nos affaires ont brûlé ou ont été sévèrement endommagées.» Le confinement, elle l’a vécu en compagnie de tous les membres de sa famille. «Certes, cela nous a tous rapprochés, mais nous voulons avoir un endroit pour vivre tranquillement aussi.»
Sentiment partagé par Jean Noël Catherine. Ce dernier veut pouvoir revivre sa vie comme bon lui semble, en compagnie de son épouse et de ses enfants. La promiscuité commence à peser lourd. «On a une seule cuisine, une seule toilette qui sert aussi de salle de bains pour tout le monde. Des conditions que nous ne pouvons plus subir…» Il confie que tout doit se faire selon un planning bien établi. «Chaque famille dispose pour quelques minutes de la cuisine pour préparer son repas, se baigner entre autres.» Il ajoute que les repas ne sont pas en commun. «La vie est déjà chère et donc chacun essaie de se débrouiller. Si jamais nous obtenons une donation, nous la partageons équitablement.»
Ce père de famille avance qu’il a eu à retenir ses enfants au centre, et les empêcher de se rendre à l’école, bien malgré lui. «Les uniformes ont brûlé, il faut payer pour le trajet, et parfois, ce n’est pas facile.» Il a un message qu’il veut formuler aux autorités. «On veut juste avoir un petit coin pour nous. Donnez-nous une mai- son de la NHDC. Certains veulent juste quelques feuilles de tôle pour reconstruire leurs maisons.»
Tous les soirs, dormir à même le sol sur un matelas de fortune, et surtout avec cet hiver frisquet, cela n’est pas une mince affaire. C’est le ressenti de Jeda Grenade. «On a l’impression que le gouvernement nous a oubliés. Et que ce centre fait office de maison pour nous. Mais personne ne comprend que l’on veut mener notre vie normalement…» Ils espèrent tous que leurs voix seront entendues et que cet épisode de leur vie prendra fin prochainement…
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