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Liberté de la presse: les Mauriciens veulent plus d’investigations journalistiques sur le gouvernement
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Liberté de la presse: les Mauriciens veulent plus d’investigations journalistiques sur le gouvernement
La dernière étude effectuée auprès des Mauriciens par Afrobarometer et StraConsult Ltd révèle une soif de liberté pour la presse et un besoin de l’accès du public aux informations concernant le gouvernement. Cela, en attente du vote de la «Freedom of Information Act», promise depuis 2014…
Est-ce parce que le public n’est pas satisfait du travail de l’opposition ou plutôt de la mauvaise volonté affichée au Parlement par la majorité gouvernementale face aux questions de l’opposition ? Peut-être. En tout cas, 86 % des personnes interrogées par StraConsult Ltd s’attendent à ce que les médias fassent des reportages et des investigations sur les «erreurs» et pratiques de corruption au sein du gouvernement. Soit une augmentation de 13 % par rapport à 2020. Cette année coïncide, rappelons-le, avec l’arrivée de Sooroojdev Phokeer au perchoir du Parlement. Celui que l’on surnomme le Loudspeaker a tout fait et fait toujours de son mieux pour protéger le pouvoir lors des séances de questions au gouvernement. À noter que 64 % des personnes interrogées croient que la presse est libre, qu’il n’y a pas de censure ni d’ingérence du gouvernement. C’est à la presse et à ses journalistes donc, semble nous dire la population, de faire leur travail de chien de garde des affaires gouvernementales.
La presse plus estimée que la police et l’ICAC ?
Autre explication possible pour la demande de travail journalistique sur le gouvernement, beaucoup d’allégations contre des ministres, accompagnées parfois de dépositions à l’Independent Commission against Corrupion (ICAC) et à la police n’ont pas connu de suite. L’affaire Kistnen et ses autres éléments associés, de corruption et d’emploi fictif, en est un exemple. Et que dire de celle relative à Angus Road… Les dernières révélations de Sherry Singh sur Radio Plus et l’express sont d’autres exemples où les protagonistes préfèrent s’en remettre à la presse qu’à la police. Devant cet état de fait, la population, elle, ne veut pas attendre les «enquêtes en cours» et veut connaître la vérité.
«Ce sont principalement les jeunes, les économiquement faibles et ceux et celles qui ont complété des études secondaires et supérieures qui sont le plus pour cette liberté de la presse.»
Ras la casquette !
Autre observation du rapport d’Afrobarometer/StraConsult Ltd : 85 % des personnes interrogées soutiennent la liberté de la presse, une augmentation de 23 % par rapport à 2017, autre année indicative, où beaucoup de choses ont changé dans le pays. Et ce sont principalement les jeunes, les économiquement faibles et ceux et celles qui ont complété des études secondaires et supérieures qui sont le plus pour cette liberté de la presse.
La moitié des gens interrogés veulent avoir accès direct ou indirect via les médias à l’information relative aux affaires du gouvernement. Et 88 % des personnes interrogées réclament la transparence quant aux appels d’offres et contrats passés par le gouvernement au secteur privé. Les obscurs «deals» sous prétexte du Covid-19 en 2020 et 2021 ont manifestement marqué les esprits.
Le fait que les ministres refusent de plus en plus de répondre aux questions de l’opposition ou des journalistes quand il s’agit de compagnies d’État comme Air Mauritius ou la SBM, ou lorsque cela concerne des contrats par milliards de gouvernement à gouvernement comme pour le projet de stade de Côte-d’Or, eh bien, tout cela aura assurément causé un ras-le-bol parmi les contribuables.
La population semble aussi s’intéresser à ce qui l’affecte directement. Ainsi, ils sont 92 % à réclamer une plus grande visibilité sur les budgets des collectivités locales alors que 71 % le réclament aussi pour le montant des salaires des fonctionnaires de ces collectivités de même que… les instituteurs. Probablement en raison de l’obligation de beaucoup à payer des frais pour les leçons particulières.
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