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Patrimoine en péril: le Champ-de-Mars méconnaissable
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Patrimoine en péril: le Champ-de-Mars méconnaissable
Encore un trésor de notre patrimoine livré sans condition aux dévots du dieu argent. Le Champ-de-Mars, haut lieu historique qui a été témoin de l’accession de Maurice à l’Indépendance et d’autres événements marquants de notre histoire, est défiguré semaine après semaine depuis qu’une nouvelle compagnie organisatrice de courses hippiques a été autorisée à y mettre les pieds et agir comme si elle en était la propriétaire.
Il ne se passe pas une semaine sans que les critiques ne fusent autour de l’unique champ de courses. Nous n’évoquons pas ici les courses hippiques, mais bien le lieu qui est fréquenté par bon nombre de personnes. Ce qui est inquiétant, c’est que tout est fait pour favoriser People’s Turf PLC, compagnie qui s’est lancée dans l’organisation des courses hippiques depuis environ trois mois. Comme si cette compagnie voulait contrôler une partie du Champ-de-Mars, faisant même fi des directives de la Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC), entité nouvellement créée pour la gestion du champ de courses.
Ainsi, bien que la COIREC ait donné des directives pour que l’entrée au Champ-de-Mars située presque vis-à-vis du collège GMD Atchia soit ouverte, elle reste fermée le jour des courses et même durant les jours de semaine. Cette entrée aide beau- coup d’élèves de deux collèges situés non loin de l’hippodrome à avoir un raccourci quand ils se rendent ou reviennent de leurs établissements scolaires. Sinon, ils doivent emprunter des routes très fréquentées, avec des risques d’accident. Les turfistes qui se rendent aux courses et qui descendent à l’arrêt d’autobus se trouvant vis-à-vis du collège d’État, doivent maintenant effectuer un long trajet à pied pour pouvoir suivre les courses de près. Il en est de même pour les habitants de Tranquebar et de Vallée-Pitot.
Ce champ de courses est également défiguré. Avec la levée des restrictions sanitaires, les membres du public qui se rendent de nouveau aux courses ne reconnaissent plus ce lieu qui a un cachet historique. Des routes avec de longues crevasses et en période de pluie, c’est la pagaille. Les piétons ne savent où marcher.
Osman Mahomed, député de la circonscription de Port-Louis Sud-Port-Louis Central (n°2), déplore cet état de choses. Interrogé, il dit que son attention a été attirée par ses mandants concernant un accès historique au Tombeau Malartic qui est définitivement fermé et verrouillé. Il souligne que cela affecte les habitants de Tranquebar, de Vallée-Pitot, les sportifs et les usagers de l’arrêt d’autobus.
Il fait ressortir que la décision de fermeture fait suite à l’amendement apporté à l’article 69 du Finance Bill, voté le 29 juillet. Ainsi, il soutient que le gouvernement s’est autorisé à attribuer les baux fonciers de l’État à la COIREC, alors qu’autrefois, le Mauritius Turf Club et la Young Mauritian Football Association y avaient des droits acquis. Selon lui, la COIREC est une entité entièrement détenue et contrôlée par l’État et il trouve que la lettre adressée à People’s Turf PLC est «ironique».
Nous avons cherché des explications auprès de la COIREC, sans succès.
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