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Casinos de Maurice: la SIC joue son va-tout
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Casinos de Maurice: la SIC joue son va-tout
Les voyants des Casinos de Maurice sont au rouge et la situation ne date pas d’hier. Promotions obtenues à la va-vite, mauvaise gestion, permis accordés à d’autres maisons de jeux à travers le pays, font que les dés sont pipés. Néanmoins, une dizaine de firmes locales et étrangères envisagent de reprendre la barre. Une décision pourrait être prise d’ici octobre.
Cette fois sera peut-être la bonne. Cela fait plusieurs années que la State Investment Corporation (SIC) tente de vendre les parts qu’elle détient au sein des Casinos de Maurice. Elle s’est donc appuyée sur la firme KPMG qui s’est chargée de cette transaction. On apprend qu’à la date butoir concernant l’exercice d’expression of interest, soit le 29 juillet, plus d’une dizaine de compagnies – mauriciennes mais surtout étrangères, confie un cadre de la SIC – ont fait acte de candidature.
Mais avant d’en arriver là, la firme KPMG a encore du pain sur la planche. «Elle doit effectuer un exercice de due diligence car il faut tout savoir sur ces compagnies, qui pourraient être ‘bidon’. On n’est jamais à l’abri de ce genre de mauvaise surprise. Donc, il est important d’effectuer des recherches sur leur crédibilité.» Comme le contrat liant la SIC et KPMG prend fin en octobre, cette dernière devra donc soumettre son rapport d’ici fin septembre. «Attendons voir…»
À savoir que la SIC détient 100 % des actions de Grand-Baie Casino Ltd et de Casino de Maurice Limited, 51 % et 62,4 % au sein de Caudan Waterfront Casino Limited et du Grand Casino du Domaine Les Pailles, respectivement. La SIC est aussi propriétaire à 100 % de Beach Casinos Limited et de Sun Casinos Limited, tous deux inactifs en ce moment.
«...Kasino pé fer bankrout?»
Par ailleurs, cette tentative de privatisation est devenue monnaie courante depuis quelques années, mais s’est toujours soldée par un échec. Surtout quand l’on voit le rapport financier des Casinos de Maurice. Comme celui soumis et approuvé au 9 juillet 2021. Si le chiffre d’affaires était de Rs 105, 2 millions, les pertes s’élevaient à Rs 57,7 millions. Les coûts administratifs étaient estimés à Rs 163,3 millions, donc supérieurs au chiffre d’affaires. On se souvient même de la déclaration de sir Anerood Jugnauth, le 7 novembre 2011, à ce sujet : «Dan ki péi ou’nn trouv kasino pé fer bankrout?»
Comment ? Pourquoi ? Des employés y vont de leurs explications. «Il y a eu trop d’agents politiques à qui on a ouvert les portes des casinos après 2010. Il y a eu un recrutement massif. Des postes dont personne n’a jamais compris l’utilité ont été créés.» Cet employé, lui, se souvient des revendications du syndicat à cette époque. «Il avait demandé à avoir plus de professionnels dans les secteurs clés. Mais on est resté sur notre faim…»
En 2014, alors que la menace de privatisation fait surface, le syndicat avait convenu qu’un steering committee, avec l’appui du secrétaire financier Dev Manraj, devait se pencher sur des solutions visant à réduire les pertes. «On avait dit que certains départements nécessitaient une réorganisation urgente, ceux de l’opération, du marketing, des ressources humaines, entre autres. Il y a eu trop de gaspillage alors que des postes fictifs ont vu le jour…»
Aujourd’hui, la donne est toujours la même, soutienton. «Mais avec les nouvelles lois imposées par la Mauritius Revenue Authority et la Gambling Regulatory Authority, les parieurs boudent les casinos. On leur demande trop de renseignements personnels et ils préfèrent aller vers les autres maisons de jeux où ces interrogatoires n’existent pas. Ainsi, eux travaillent à plein régime et nous, c’est le contraire.»
Au syndicat, la privatisation fait craindre le pire. «Nous en avons parlé avec les employés. Ils ont beaucoup de doutes et d’appréhension. Si on nous met à la porte, où ironsnous, d’autant que plusieurs ont déjà dépassé la quarantaine ? Est-ce qu’on touchera notre pension ? Les employés attendent que la direction leur donne une compensation de trois mois par année de service.»
Pour l’heure, aucune réponse n’a été apportée. Et l’angoisse continue à s’installer…
Les huit licenciés bientôt fixés sur leur sort
<p>D’ici une dizaine de jours, les huit licenciés du Grand Casino du Domaine Les Pailles sauront ce que l’avenir leur réserve. Leur négociateur Jack Bizlall a eu, au courant de la semaine écoulée, une réunion avec eux, mais aussi avec le ministère du Travail à ce sujet. <em>«Le dossier est entre les mains de la SIC. Je suppose que d’ici une dizaine de jours, on aura une réponse suivant les directives du ministre du Travail.»</em> Un cadre de la SIC soutient, pour sa part, que <em>«le ‘board’ a accepté qu’un comité d’appel puisse se réunir, dans l’intérêt de ces travailleurs. Toutefois, la décision a été la même et ils ont été trouvés coupable».</em> L’intégration des employés semble toujours en suspens mais la SIC ne serait pas contre leur requête de compensation.</p>
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