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100 ans de l’hôpital Victoria: diagnostic
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100 ans de l’hôpital Victoria: diagnostic
Il voit défiler plus de 50 000 visiteurs et patients chaque mois. Des critiques, des éloges, l’établissement et son personnel en ont connu également des milliers au fil des ans. Alors qu’il célèbre son centenaire, sortons le stéthoscope pour un état des lieux.
Pour certains c’est l’hôpital Candos. Pour d’autres, l’hôpital Victoria – c’est d’ailleurs son nom officiel. Cet établissement de santé fête, malgré des maladies infrastructurelles et des ennuis de santé au fil des ans, son centenaire. Mercredi, une plaque commémorative y a été dévoilée, en présence du Premier ministre. Remontons le temps.
Un siècle s’est écoulé depuis qu’il est apparu sous le ciel mauricien. L’hôpital a connu des moments forts, comme le lancement de nouveaux services, mais aussi des traits de faiblesse ; dans l’édition de l’express du 19 août 2019, par exemple, on faisait état des conditions «déplorables» dans lesquelles les femmes enceintes devaient patienter. Il y avait «des pigeons perchés sur des climatiseurs, des crottes sur les chaises, un sol glissant, des infirmières désagréables»...
Depuis, les pigeons sont toujours là, çà et là, mais leurs crottes sont nettoyées. Pour des patients et des proches que nous avons rencontrés sur place, jeudi, «l’établissement, dans l’ensemble, s’est amélioré». Mais il n’est pas complètement «guéri» pour autant. On nous fait aussi comprendre que «malgré les progrès, il y a toujours des manquements».
Marie-Noëlle, une habitante de Vacoas, est venue faire changer son pansement à l’hôpital. Elle y était admise quelques jours auparavant. «Le service était bon. Bann staff inn bien pran mwa kont. Je n’ai pas de reproche à faire au niveau de la propreté. Le nettoyage se faisait régulièrement.» Elle a accouché de ses enfants ici même… «Il y a une vingtaine d’années, il y avait un manque de personnel et l’établissement n’était pas aussi propre qu’aujourd’hui. (…) Il y a un changement notable au niveau de la propreté depuis le Covid-19», observe-t-elle.
Pour Sylvio Verrière, l’hôpital a été amélioré avec de nouveaux services. «Je constate des améliorations, par exemple, au niveau du casualty. Mais je pense qu’il ne faut pas généraliser sur la qualité. Le service dépend du personnel. Certains font bien leur travail et d’autres moins bien, par marque de patience et d’amour du métier. Des patients peuvent se retrouver par malchance avec ceux-là.» D’autre part, il soutient qu’il est important de trouver davantage de solutions afin d’éviter de perdre les dossiers des patients et d’offrir un meilleur service. Autre point relevé : le manque d’aires de stationnement, les parkings étant souvent saturés.
Guy, âgé de 63 ans, connaît Candos depuis qu’il est tout jeune. «L’hôpital a évolué d’une part mais d’autre part non. Le service médical est plutôt bon mais au niveau de l’hygiène et de l’entretien, je trouve qu’il y a encore des efforts à faire. Au niveau des repas, également. Ma copine est admise à l’hôpital et on lui a donné des gros pois qui n’étaient pas cuits. Tout n’est pas encore au top.»
Une autre personne, qui a souhaité garder l’anonymat, explique que sa fille est admise à l’hôpital et qu’elle est satisfaite des soins prodigués. «Il y a eu des améliorations mais il y a des manquements auxquels il faut remédier. Il faut investir davantage dans le service pour le bien-être du patient.»
Les développements à venir
La demande pour les soins de santé augmente. Garder les mêmes structures et le nombre de personnel ne permettra pas de répondre aux besoins des patients. Dans cette optique, un plan directeur s’agissant de la modernisation et de l’expansion de l’hôpital Victoria sera bientôt élaboré. Des services additionnels seront ainsi proposés, notamment pour l’alcoologie, l’addictologie, la dermatologie, les traitements ayurvédiques et ceux liés à l’autisme. Un bloc dédié au traitement des maladies infectieuses et un hôpital universitaire, entre autres nouveautés, sont aussi prévus, a annoncé le Premier ministre.
Les patients sont un tiers de la population
L’hôpital Victoria accueille quelque 56 000 visiteurs chaque mois, et compte 956 lits. L’hôpital répond aux besoins de santé de quelque 400 000 Mauriciens, soit un tiers de la population. Il compte 3 070 membres du personnel, 88 spécialistes, 264 médecins, 820 infirmiers, et 175 general workers.
Un peu d’histoire
L’hôpital est construit sur un site de 25 arpents, qui était jadis des casernes dédiées à l’armée. En 1922, le bâtiment a été converti en hôpital pouvant accommoder 240 lits (NdlR, il en compte 956 aujourd’hui). À cette époque, les maladies comme la malaria et le choléra étaient traitées dans cet établissement.
En 1956, la princesse Margaret inaugurait le centre pour les soins orthopédiques, sis dans la même enceinte que l’hôpital Victoria, d’où le nom: le Princess Margaret Orthopaedic Centre. Au fil des années, plusieurs nouveaux bâtiments sont venus s’ajouter aux autres bâtiments, notamment le Central Health Laboratory en 1958. En 1969, le département de radiothérapie a vu le jour et l’unité de cardiologie est apparue en 1981. Depuis, l’hôpital Victoria a commencé à se développer et à devenir le centre de référence en termes de traitement et diagnostic. Ce, grâce à l’ouverture des différentes unités. S’y sont greffées: la renal dialysis unit, la child- ren’s cancer unit, la plastic surgery unit, une control room pour le Service d’aide médicale d’urgence, l’ICU burns unit, entre autres.
Par ailleurs, font ressortir les autorités, certaines parties de l’hôpital sont en rénovation. Le coût: plus de Rs 65 millions. Désormais, depuis le 1er août plus précisément, les services de gynécologie et de pédiatrie, notamment, sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à l’hôpital Victoria comme dans tous les hôpitaux publics. En ce qui concerne les repas, le ministère de la Santé prévoit de revoir le système de distribution, soit offrir un food pack pour mieux correspondre aux attentes.
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