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Les PME se battent pour attirer et garder les clients

18 août 2022, 22:30

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Les PME se battent pour attirer et garder les clients

De janvier à juin 2022, les exportations ont augmenté de 18 % et ont atteint Rs 23,43 milliards. Dans l’ordre général, les Petites et moyennes entreprises (PME) comptent pour 10 % des exportations. Comment s’en sortent-elles en cette période de reprise ? Les acteurs de ce secteur s’expliquent.

Les exportations de certaines PME avaient été totalement réduites durant la pandémie. Si, pour certains produits, la demande est toujours nulle, pour d’autres, une amélioration est notable, malgré les obstacles.

Maya Sewnath, présidente de la SME Chamber, brosse un tableau de la situation. Elle observe qu’au niveau des PME, les entrepreneurs essayent toujours de trouver des moyens de survie. «Les PME exportent, oui, mais avec beaucoup de difficultés. Les PME sont endettées, font face à un manque de main-d’œuvre, à une hausse des matières premières et à des retards pour l’arrivée des produits, entre autres problèmes. La hausse du prix du fret a aussi fait obstacle. Certaines PME sont au seuil de la rentabilité. Elles sont obligées de baisser leurs prix afin qu’ils soient compétitifs, et avoir des clients.»

Parallèlement, elle affirme qu’une grande quantité de commandes pour le textile a été basculée sur Maurice. «La reprise telle quelle est appréciée, mais il ne faut pas oublier que la roupie s’est dépréciée», fait-elle ressortir

Au niveau de G. Y. Kamudu & Sons Co Ltd, Geershwin Kamudu, le directeur, explique que pendant ces deux dernières années, il n’y a eu que des négociations pour le sucre qu’il exporte. C’est en décembre 2021 que l’entreprise a reçu une première commande. À ce jour, elle en a reçu environ cinq.

Considérant la hausse du prix du produit due à une augmentation des coûts, il faut, selon Geershwin Kamudu, «savoir négocier avec le client. En outre, si, six mois de cela, un contrat a été signé avec un client et que les prix des intrants ont pris l’ascenseur entretemps, il faut travailler sur le prix initial. Je diminue, à ce moment-ci, ma marge juste pour ne pas perdre le client (…) Il nous faut bien travailler».

Au niveau de Gavik Company Ltd, entreprise dans la production de peluches, de sacs et de chapeaux entre autres produits, les exportations ont repris depuis environ cinq mois. Pour les produits comme les sacs en jute la demande est tombée. Mais au niveau de l’habillement, pour notamment des T-shirts, une reprise est notable, même si le volume reste minime, indique-t-on.

Vinay Kanhye, de V. Kanhye Health Foods Co Ltd, dans l’exportation des produits à base de moringa, observe aussi une reprise au niveau des exportations. Mais il souligne que le coût du fret a été tout dernièrement un élément dissuasif pour importer ces produits de Maurice et que les acheteurs étrangers attendent une stabilisation du fret pour importer davantage.

De plus, «beaucoup des pays qui avaient l’habitude d’acheter nos produits sont en récession économique. Les grands importateurs en France par exemple prennent des précautions comme le pouvoir d’achat a diminué», constate Vinay Kanhye. D’autre part, «les pays comme l’Allemagne ont les produits de l’Inde à un prix plus compétitif (…) Les négociations pour exporter en Allemagne sont toujours en cours»

Pour les exportations, ajoutet-il, il a été difficile de maintenir le prix comme pour le marché local. Car le coût est bien cher. Il cite en exemple, que l’emballage pour les exportations est «spécial» et donc plus coûteux. «Il y a un surplus de produits alors que le nombre d’acheteurs est moindre. Mais je pense que c’est une situation temporaire.»

Les PME font tout leur possible pour garder les clients étrangers le temps que la situation se rétablisse. Les entrepreneurs restent optimistes pour les mois à venir.