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Double meurtre à Mare-La-Chaux: Veeraj Beeharry inculpé pour vol

24 août 2022, 13:00

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Double meurtre à Mare-La-Chaux: Veeraj Beeharry inculpé pour vol

Le double meurtre de Mare-La-Chaux a choqué aussi bien la famille, que le voisinage et sans doute le pays tout entier. Alors que la police tente de retrouver l’auteur de ces assassinats, nous découvrons, grâce à la famille et aux voisins, le mode de vie simple des victimes, les relations père-fille tissées de tendresse, avec en filigrane un autre drame, celui d’un fils perdu dans la drogue au point de voler de l’argent à son père. Alors que tout le désigne comme le principal suspect, la famille se refuse de croire à cette hypothèse. Il est tout simplement inculpé pour fraude électronique pour le moment.

24 heures après la découverte macabre à Mare-La-Chaux, les enquêteurs considèrent toutes les pistes possibles afin de faire la lumière sur le double meurtre qui y a eu lieu. Amrit Dayalsing Beeharry, ex-chauffeur de taxi de 66 ans, et sa fille Asha, 31 ans, qui souffre de problèmes de santé, ont été retrouvés à leur domicile avec des entailles au cou lundi matin. La thèse qu’Amrit Dayalsing Beeharry ait tué sa fille avant de mettre fin à ses jours a été balayée après l’autopsie pratiquée par le médecin légiste de la police, le Dr Prem Chamane, qui a attribué le décès d’Asha Beeharry à un stab wound et celui d’Amrit Dayalsing Beeharry à un slash wound. Le père et la fille vivaient seuls dans la même maison. Amrit Dayalsing Beeharry a perdu son épouse il y a un an suite à des problèmes de santé. Le sexagénaire a aussi deux autres fils âgés de 27 et 30 ans respectivement.

Le benjamin, Veeraj, qui a pris la relève du taxi après la retraite de son père, vit à une adresse différente à Flacq. Quant au trentenaire, employé de banque, il vit à Quatre-Bornes.

La police a placé Veeraj Beeharry en état d’arrestation après ce double drame. Il a déjà été arrêté dans le passé pour vol et possession d’héroïne. Un mandat d’arrêt avait été émis contre lui pour ne s’être pas présenté en cour intermédiaire. Il y a deux semaines, le père de Veeraj Beeharry avait porté plainte contre lui pour vol. Amrit Dayalsing Beeharry avait expliqué aux enquêteurs que son fils avait pris sa carte bancaire à son insu pour faire un retrait d’argent.

Tous ces éléments font de Veeraj Beeharry le suspect principal. Il a été soumis à un interrogatoire serré par la Criminal Investigation Division de Flacq dans le cadre du crime. Il a nié toute implication. La police l’a inculpé hier matin pour fraude électronique.

Les proches de Veeraj Beeharry, eux, disent ne pas croire que le jeune homme soit pour quelque chose dans cette affaire. «C’est difficile de croire que Veeraj ait pu faire cela. Il est tombé dans la drogue. Il a l’habitude de demander de l’argent à son père. Il se disputait avec lui lorsque son père refusait de lui donner de l’argent. C’est pour cette raison que la famille lui avait demandé d’aller habiter ailleurs. Il est parti vivre dans une autre maison familiale pour éviter des bagarres. Il ne venait pas souvent chez son père. Nous croyons cependant que ce n’est pas lui le meurtrier. Nous laissons la police enquêter», confie l’entourage des défunts.

«Lorsque la police nous avait dit qu’elle pensait qu’Amrit avait mis fin à ses jours après avoir tué sa fille, nous étions convaincus qu’il ne pouvait faire une chose pareille car il s’occupait tout le temps de sa fille. Nous souhaitons que cette affaire soit élucidée le plus vite possible et avoir des réponses», poursuit un membre de la famille.

Le voisinage, aussi choqué par cette sordide affaire, relate que père et fille vivaient paisiblement ensemble. «Ils étaient des gens bien. La fille allait au village hall du coin pour pratiquer le yoga ou même faire de la Zumba. Depuis, elle s’est bien développée. Quand nous la regardions, nous ne pouvions pas savoir qu’elle avait des troubles mentaux. Quant au père, c’était un homme très calme et un bon vivant. Il ne ferait jamais un tel acte avec sa fille. Li ti pé bien protez so tifi», confient des voisins.

Un commerçant raconte pour sa part que tous les jours le père emmenait sa fille à la boutique pour acheter des gâteaux. «Li kontan dimann so tifi swazir gato dan so swa, ek tou saki tifi oulé li asté.»

Plus loin, un autre voisin dit que le père n’a jamais mal agi avec sa fille. «Zamé zot inn lager ou nou’nn tan kitsoz. Zot ti pé viv trankil é nanié zot pa ti manké. Misié-la ti sofer taksi pou enn lotel é li ti pé bien gagn so lavi, aster so garson kinn répran sa.»

La police scientifique s’est rendue à nouveau sur les lieux du drame, hier matin, pour rechercher et prélever d’autres d’indices.