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Service 24/7 et travail 30 heures de suite: le tribunal ordonne à la santé de négocier avec les spécialistes
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Service 24/7 et travail 30 heures de suite: le tribunal ordonne à la santé de négocier avec les spécialistes
Ces deux dernières semaines ont été longues pour le personnel de santé. D’autant plus que certains pensaient que le ministère a joué à cache-cache avec eux, au sujet du service de 24/7. Surtout, du travail 30 heures d’affilée. Raison pour laquelle ils se sont tournés vers l’Employment Relations Tribunal (ERT) pour trouver une solution à ce litige. «Cette mesure bafoue les lois du travail. On nous a même menacés de transfert punitif si nous n’acceptons pas ces conditions», allèguent des professionnels.
Toutefois, certains ne se- raient pas contre l’idée d’être présents 24/7, mais pas de travailler 30 heures de suite. «Il y a un risque de burn-out, et cela n’est pas de bon augure ni pour le médecin ni pour le patient. On pensait que du fait que le ministre soit lui-même un médecin, il nous aurait compris dès le départ.»
Pour les membres de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA), le ministère devrait embaucher encore plus de spécialistes. «On doit également miser sur la formation. On ne veut pas revivre l’épisode du combat contre le Covid-19 de 2020 et 2021. Plusieurs médecins se sont sacrifiés pendant plus d’une semaine à travailler non-stop. Le tout, loin de leurs proches, sans pour autant oublier la quarantaine à faire loin d’eux également.» Les frontliners ont su répondre présent quand on avait besoin d’eux, et continueront à le faire. Mais tout a un prix. «On espère que le ministère va entamer au plus vite les négociations avec la GMDOA. Et qu’entre-temps, l’on pourrait arrêter cette initiative en attendant de trouver un accord. Ce serait l’idéal.»
L’un des spécialistes raconte comment ces deux semaines ont été un cal- vaire pour lui. «Nous ne fonctionnons selon un système de shift. Ce qui veut dire que nous commençons à travailler à partir de 9 heures jusqu’à 16 heures. Le night duty débute à 16 heures et se poursuit jusqu’à 9 heures. Et l’on doit reprendre le day duty à 9 heures et continuer jusqu’à 16 heures. Ce qui fait 30 heures. Mais c’est assez difficile car travailler le soir et enchaîner le matin, c’est dur.» D’autant plus qu’aucune structure n’a été mise en place pour faciliter la vie des spécialistes. «Il a fallu attendre plus d’une semaine avant d’avoir un petit lit pour se reposer. Et cela dans la chambre d’un consultant qui a été reconvertie. Les toilettes et la salle de bains sont communes, il faut faire la queue pour se rafraîchir.»
Il ajoute que quelquefois, ces lieux ne sont pas propres. «Je me suis retrouvé à me débarbouiller. Ce n’est qu’une fois rentré chez moi après les 30 heures que j’ai pu prendre une douche.» Aujourd’hui, il espère, comme plusieurs, qu’une ligne de communication sera établie entre les parties concernées pour entamer des négociations. «Cette mesure a été prise surtout pour diminuer les mortalités maternelles. Mais il n’y a pas eu beaucoup de césariennes après heure.» Notre source soutient qu’il est difficile pour lui de ne pas voir ses enfants. «La vie parentale en prend un sérieux coup.»
Toutefois, rien n’a été annoncé pour ce qui est des modalités de paiement. «On nous a juste dit que ce système prend effet à partir du 1er août et c’est tout.»
A savoir que cette mesure a été annoncée lors de la présentation du Budget 2022-2023. «En outre, pour assurer des services spécialisés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des spécialistes dans les domaines de l’obstétrique et de la gynécologie, de la pédiatrie et de l’anesthésie seront physiquement présents dans les hôpitaux à tout moment.»
Pour l’heure, le ministère de la Santé n’a pas encore fait de commentaire à ce sujet.
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