Publicité

Six mois de guerre: l’Ukrano-mauricienne Shybetska vit avec la même crainte

25 août 2022, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Six mois de guerre: l’Ukrano-mauricienne Shybetska vit avec la même crainte

Ce 24 août a marqué six mois de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cette date est aussi symbolique car elle marque les 31 ans d’indépendance de l’Ukraine. Sur le terrain, aucun répit entre les deux nations. À Maurice, les Ukrainiennes qui sont établies depuis plusieurs années continuent à suivre, minute par minute, ce conflit dans lequel nul ne sait qui en sortira vainqueur.

Shybetska Iryna Viktorivna prie pour qu’il n’arrive rien de grave à ses proches, restés au pays. «Ils sont exposés à de réels dangers au quotidien.» Elle nous apprend que d’autres ont dû quitter l’Ukraine, un mois après le début de la guerre. «Ils se sont réfugiés en Pologne. Il est impossible de vivre dans un pays où la situation est si incertaine. Cela vous glace le sang et c’est très dangereux.»

Six mois depuis que la guerre a débuté, les Ukrainiens regardent les équipements russes détruits dans les rues de Kyiv, devenu un musée à ciel ouvert.

Mais ce qu’elle craint le plus, c’est qu’il n’arrive quelque chose de fâcheux à son frère et à son neveu qui se sont engagés pour protéger leur pays. «Ils n’ont pas de formation militaire, mais ils feront tout pour défendre notre pays.» Cette guerre est absurde, martèle-t-elle. «C’est la plus agressive depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On ne peut plus appeler cela conflit car il y a tellement de pertes humaines. C’est un cauchemar que vivent les Ukrainiens qui sont encore dans le pays et même ceux qui vivent loin de leur terre.»

Shybetska Iryna Viktorivna décrit le stress qui ne cesse de ronger toutes ces familles dont les hommes sont allés batailler sur le front. «Notre vie n’est que souffrance, un stress qu’il est impossible d’exprimer en de simples mots.» Alors que les jours de guerre se rallongent, notre interlocutrice soutient que sa vie ne sera plus sereine. «Nous sommes presque dans l’incapacité de dormir et de nous nourrir.»

Toutefois, bien que des roquettes ne cessent de tomber sur les différentes villes ukrainiennes, nombreux sont ceux qui ont décidé de retourner sur leurs terres. «Ils aiment leur pays. Et ils savent qu’à n’importe quel moment, ils peuvent devenir des victimes de cette agression. Des missiles balistiques continuent à être propulsés sur la population civile. Ils savent au plus profond d’eux-mêmes que nous remporterons cette bataille, car la vérité réside de notre côté.»

Ce qui est sûr, c’est que jamais elle n’oubliera ce triste épisode. «Nous ne pardonnerons pas aux Russes ce qu’ils font.»