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Délit de fuite: plus de neuf mois après sa mésaventure, Dorine Maunick s’en souvient

27 août 2022, 14:00

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Délit de fuite: plus de neuf mois après sa mésaventure, Dorine Maunick s’en souvient

Le 22 août, elle faisait partie des huit personnes venues recevoir une compensation. Jusqu’ici, une somme de Rs 8,4 millions a été déboursée pour soulager un tant soit peu 64 victimes d’accident dont le conducteur du véhicule qui l’a provoqué ne s’est pas arrêté.

Nous sommes le 1er décembre 2021, une trentaine de jours avant que cette année ne cède la place à 2022. Après des courses à la succursale de la chaîne de supermarchés de l’enseigne Winners de Terre-Rouge, Dorine Maunick et son époux Mike enfourchent leur deux-roues pour regagner leur domicile. Au rond-point de Koyratty, une équipe de policiers effectuent des contrôles de routine et vérifient l’état des véhicules en circulation, aussi bien des voitures que des deux-roues, et l’identité des conducteurs. Il est 19h05. Ils font signe au couple de s’arrêter pour les vérifications d’usage.

C’est tout ce dont Dorine se souvient. Puis, c’est le vide total. Blessée au pied et au bras droits, Dorine ne sent plus ces parties de son corps lorsqu’elle revient à elle. Souffrant de douleurs persistantes et aiguës au bas-ventre, d’autres analyses révèlent une fêlure du bassin. Elle apprend qu’elle se trouve sur un lit d’hôpital après qu’un véhicule a embouti leur deux-roues par l’arrière. Elle est victime d’un délit de fuite car le conducteur du véhicule impliqué dans l’accident n’a pas jugé utile de s’arrêter.

Pendant trois mois, Dorine restera immobilisée sur un lit que Mike a aménagé pour elle avec des installations qui lui permettent d’effectuer un mouvement de bas en haut avec son pied droit. Son mari qui travaille à son propre compte comme soudeur, a dû cesser de travailler. Pendant tout ce temps, c’est son fils Yannick et son mari qui vont lui donner son bain à tour de rôle. «Mo ne pli c ki mo ti ete. Mo encore énan douleur coté mo bassin. Mo pa kapav reste les bras croisés divan c ki fine arrive mwa.»

Un peu plus de neuf mois après, elle est revenue sur les circonstances de cet accident. C’était le 22 août dans un contexte qui lui a permis d’atténuer l’impact de cette mauvaise aventure. C’était à Ebène, au siège social de la Financial Services Commission (FSC), l’organisme régulateur du secteur des services financiers, dans le cadre de la troisième édition de remise de chèques à des victimes de délits de fuite. Ils étaient huit à bénéficier d’une aide de l’État, en dédommagement, suite à l’accident dont ils ont été victimes. Une telle intervention a été rendue possible avec la mise en application des dispositions des éditions de 2015 et de 2018 de l’Insurance (Industry Compensation Fund) Regulations.

Entre le 1er janvier 2016 et le 22 août 2022, 74 demandes de compensation ont été reçues. Seulement 64 d’entre elles ont été confirmées comme répondant aux critères d’accident avec délit de fuite. Rs 8,4 millions ont été versés à ces 64 victimes. En 2018, le montant de la compensation a été doublée, et c’est à partir de cette année que bientôt  les responsables du fonds vont se rendre à Rodrigues pour remettre des chèques à des victimes de ce type de délits.

«Nous travaillons», a soutenu Me Kivisha Goodar, présidente de l’Insurance Industry Compensation Fund, «en étroite collaboration avec la police et les responsables des hôpitaux pour obtenir les documents indispensables pour examiner les demandes de compensation.»

Cette cérémonie à laquelle assistait le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, n’était pas une cérémonie comme les autres. La souffrance des victimes pesait lourdement sur l’atmosphère. On entendait un chapelet de remerciements, plein d’émotions, tant pour le gouvernement pour leur être venu en aide, que pour tout le personnel de l’Insurance Industry Compensation Fund, et tout particulièrement à l’égard de Me Kivisha Goodar et de Maneesha Gokool, secrétaire du fonds, pour leur sens de solidarité, leur accueil, leur patience et leur capacité d’écoute.