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Élections municipales: les citadins s’impatientent
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Élections municipales: les citadins s’impatientent
Les dernières élections municipales se sont tenues en 2015 et devaient avoir lieu après six ans, soit en 2021. Mais le Covid-19 a été utilisé comme motif par le gouvernement pour ne pas les tenir. A quand les prochaines élections ? Les citadins s’impatientent…
Pravind Jugnauth l’a dit lors d’une de ses sorties, le lundi 15 août dernier. Les élections municipales ont été renvoyées jusqu’à juin de l’année prochaine et le gouvernement se penchera sur le sujet en temps et lieu, sans donner plus de détails. Lors de la réunion du MSM, au Plaza, Rose-Hill, lundi, c’est Ivan Collendavelloo qui s’est prononcé sur le sujet notamment en critiquant le rapprochement entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam. «Aujourd’hui, Bérenger a l’audace d’amener Navin Ramgoolam à Rose-Hill pour les élections municipales. To pé pran dimounn pou kouyon. Baté bef tou pou gagné.» Mais le leader du Muvman Liberater n’a lui non plus pas donné plus de détails. A savoir que l’abolition de la taxe municipale est également l’une des mesures qui revient souvent sur le tapis, lors des meetings du MSM.
Se dirige-t-on vers les élections municipales au vu des rassemblements du parti orange qui se sont succédé même dans les villes dont Curepipe, Rose-Hill et même au N° 4 à Ste-Croix et Plaine-Verte ? Ou devrions-nous patienter jusqu’à juin 2023 ? Selon Rajen Narsinghen, constitutionnaliste, les élections municipales peuvent être renvoyées une nouvelle fois en juin prochain par un simple vote majoritaire au Parlement. Mais selon la Constitution (section 1), il est dit que Maurice est un pays démocratique et cela veut dire qu’il faut avoir des «free & fair & regular elections». «Donc on peut l’interpréter comme une violation de la Constitution où l’on bafoue la démocratie…» Avoir recours à la voie légale, est-ce une option ? Selon Rajen Narsinghen, non car notre cour de justice est conservatrice et a tendance à trancher en faveur du gouvernement en place.
Pour Jean-Claude Barbier, de Linion Pep Morisien, si la raison évoquée par le gouvernement pour le premier renvoi des élections municipales était le Covid-19, aujourd’hui, il est inacceptable et révoltant de continuer à repousser cette date. «Il n’y a aucune raison valable désormais surtout quand on sait que même à Rodrigues on a pu organiser les élections en pleine urgence sanitaire.» Pour l’ex-parlementaire, ce gouvernement a tout simplement peur de perdre ces élections municipales. Et plusieurs facteurs y contribueront. Notamment la cherté de la vie qui affecte les Mauriciens et la mauvaise gestion économique du pays. «Il y a déjà un malaise dans la population et les rassemblements du parti orange ne convainquent pas. Le MSM n’a aucune chance de gagner.» Selon ce dernier, ces élections doivent se tenir d’ici décembre de cette année.
Patrick Assirvaden, président du Parti travailliste (PTr), revient, lui, sur la déclaration d’Ivan Collendavelloo lundi. «Si le leader du ML est sûr que nous allons perdre, il n’y a qu’une façon de vérifier ses dires. Donn éleksion la ! Il est membre de ce gouvernement. A lui de convaincre son PM de fixer la date.» Pour le député rouge, il n’y a aucune raison pour que les élections municipales soient repoussées davantage. «La raison d’urgence sanitaire n’est plus d’actualité. Pravind Jugnauth a peur.» D’expliquer que les citadins ont le droit de décider de leur sort, surtout en ce moment où il y a du désordre et un chaos total dans la gestion des municipalités.
Rajesh Bhagwan, secrétaire général du MMM, abonde dans le même sens. «Au lieu de faire ses rassemblements tamtam, Pravind Jugnauth aurait dû donner ces élections que les habitants citadins et l’opposition attendent avec impatience. Cela démontre qu’il est coupé de la réalité du terrain. Et je suis sûr qu’il aura la correction de sa vie. Ce sera la première sanction de la population à ce gouvernement avant les élections générales. Pravind Jugnauth pou gagn la méday de la défaite.» Selon ce dernier, à travers son service de renseignement, le PM sait qu’il aura un «baté toufé» d’où son motif de retarder cette échéance.
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