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Abus sexuels allégués à l’école des sourds: l’orthophoniste Sorefan relâché contre huit cautions
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Abus sexuels allégués à l’école des sourds: l’orthophoniste Sorefan relâché contre huit cautions
«Je prends bonne note que la preuve contre le requérant est basée sur les plaintes formulées par des élèves et un rapport informatique montrant qu’il avait accès à des sites web pornographiques pendant les heures de classe. Mais il convient de souligner qu’aucun lien n’a été établi entre lesdites plaintes et les conclusions du rapport informatique à ce jour; de plus, la police n’a pas encore déterminé les dates/heures auxquelles les infractions auraient été commises. Le suspect bénéficie donc de tout le poids de la présomption d’innocence.» La magistrate Deepti Bismohun du tribunal de district de Rose-Hill a accordé, le 24 août, la liberté à Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan, orthophoniste de l’École des sourds à Beau-Bassin. Le suspect est accusé d’avoir commis des abus sexuels sur des enfants de l’établissement et de les avoir forcés à visionner des vidéos pornographiques. Il doit s’acquitter de huit cautions de Rs 35 000 chacune, totalisant un montant de Rs 280 000.
L’ASP Ghoorah de la Major Crime Investigation Team (MCIT) avait objecté à la remise en liberté de l’homme de 24 ans, et il est dans la même foulée, revenu sur les faits. «Le 21 juin, un éducateur, en l’occurrence le suspect, travaillant à l’École des sourds a été montré du doigt par huit élèves pour abus sexuels et de les avoir fait visionner des films pornographiques», explique l’enquêteur. La sœur du suspect a même été arrêtée pour complot, et cela pour avoir, selon la police, tenté de s’entendre avec l’un des témoins qui est également prof au sein de l’établissement. «S’il est remis en liberté, il risque de prendre la fuite étant donné qu’une lourde peine d’emprisonnement l’attend, s’il est reconnu coupable sous la Children’s Act. Sa détention doit être prolongée pour sa propre sécurité», a poursuivi l’ASP Ghoorah qui confie que l’enquête n’est pas encore bouclée. «Le suspect a certes donné huit statements mais il doit en fournir d’autres sur ses relevés téléphoniques, le rapport informatique et participer à une reconstitution des faits.»
La magistrate Deepti Bismohun a toutefois tiré à boulets rouges sur la police qui, dit-elle, a échoué à récupérer une carte mémoire du portable du suspect. Elle va plus loin pour tirer ses conclusions sur le fait que la police attend les factures détaillées de Mauritius Telecom, Emtel et MTML. «Selon le témoignage de l’enquêteur principal, le requérant doit être détenu jusqu’à ce qu’il soit confronté aux factures détaillées car il pourrait interférer avec celles-ci. Comme l’a soutenu Me Raouf Gulbul de la défense, je trouve cette affirmation dérai- sonnable ou irréaliste en l’absence de toute preuve établissant la possibilité que le demandeur interfère avec les fournisseurs de services susmentionnés», a observé la magistrate.
Si la police souhaite maintenir Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan en détention pour sa propre sécurité, la magistrate est d’avis que même si la présente affaire implique potentiellement de mauvais traitements infligés à des enfants, il n’est pas déraisonnable de craindre, dit-elle, qu’elle ne suscite la colère du public envers le demandeur. «Cela dit, à l’exception du fait que le demandeur aurait rencontré une foule hostile à l’école le jour de son arrestation, il n’y a aucune autre preuve dans le dossier montrant qu’il existe une menace imminente au bien-être et à la sécurité du demandeur nécessitant ainsi sa détention pour sa propre protection», avance Deepti Bismohun.
Ne faisant face à aucune preuve d’ingérence ou de preuve directe démontrant que l’orthophoniste aurait ordonné à sa sœur de commettre une ingérence, la magistrate a imposé huit cautions sur le suspect qui doit aussi fournir une reconnaissance de dettes de Rs 250 000. L’affaire a éclaté lorsque l’orthophoniste est venu récupérer un élève pour sa séance de thérapie, et dès qu’il est parti, un autre élève s’est caché sous la table. Interpellée par cette réaction, son enseignante l’a questionné et l’enfant a tout déballé. Ce dernier a expliqué, en langue des signes, que l’orthophoniste l’aurait forcé à visionner des vidéos pornographiques et lui aurait aussi fait subir des attouchements. D’autres élèves se sont ensuite mis à le dénoncer.
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