Les départs de résidents mauriciens pour le premier trimestre de 2022 par rapport à celui de 2021 ont augmenté de 3 567 à 30 502. Au premier trimestre de cette année, les principales destinations finales ou de transit des résidents mauriciens étaient les Émirats arabes unis (29,4 %), la France (21,3 %), le Royaume-Uni (10,8 %), l’Afrique du Sud (8,7 %), La Réunion (8,0 %) et l’Inde (6,8 %), indiquent les chiffres de Statistics Mauritius publiés en mai.

Depuis la réouverture totale des frontières en octobre 2021, il est observé que l’engouement des Mauriciens pour le voyage a repris petit à petit. «Les Mauriciens ont recommencé à voyager progressivement. Mais la reprise des Mauriciens allant vers l’extérieur comparée aux arrivées touristiques, a été plus lente. Cependant, aujourd’hui la demande est intéressante. Les lignes aériennes n’ont pas besoin en ce moment de faire des promotions ou de réduire les prix pour attirer les voyageurs. Il y a eu une hausse drastique ces quelques derniers mois, particulièrement lors des vacances scolaires avec un calendrier plus stable», explique Ajmal Tincowree, directeur de l’agence Shamal Travels Ltd.

Tina Ramrooch, directrice de Comfort Travel Tours Ltd, remarque que ceux qui ont les moyens financiers et qui n’ont pas pu voyager pendant deux ans, ne pouvaient plus attendre. En raison d’un manque de loisirs pendant le Covid-19. «Je croyais que ça n’allait pas marcher. La tendance est meilleure que ce que je pensais. Je m’attendais à une reprise l’année prochaine mais nous la ressentons déjà. Les Mauriciens se sont adaptés et sont conscients qu’il faut apprendre à vivre avec le Covid-19.» C’est la même chose chez Real Travel and Tours Ltd qui a repris ses activités en novembre 2021. Pour cette petite agence, une vingtaine de demandes de cotation sont reçues par jour. L’on fait ressortir, néanmoins, que la hausse du prix des billets ne permet pas à certains de voyager. Les prix sont parfois considérés trop élevés où hors budget.

Le profil des voyageurs varie. Selon les agences de voyages, ce sont particulièrement des couples qui partent en lune de miel, des familles, des amis, des groupes d’école, de troisième âge ou encore des associations. Chez les personnes âgées, une grande disparité est relevée. Il y a, d’une part, ceux qui sont réticents. Même s’ils ont les moyens, ils sont inquiets par rapport au Covid-19 et d’autre part, il y a ceux qui sont excités de reprendre l’avion après plusieurs mois d’attente, étant libres et voulant profiter de leur argent.

Les destinations les plus demandées sont surtout les villes européennes, la Turquie, Dubaï et l’Afrique du Sud ; Rodrigues est pour les petits budgets mais la demande est beaucoup plus forte que les possibilités d’hébergement. La demande pour l’Inde pour le commerce est aussi notable.

Pour les mois à venir, une grosse demande se fait ressentir pour les destinations de l’Asie du Sud-Est, tout ce qui est Singapour, Bali, Bangkok, la Malaisie et Indonésie. D’ailleurs, au vu de la demande pour la Thaïlande et la Malaisie, Tina Ramrooch travaille actuellement sur des forfaits pour la période de fin d’année.

Toutefois, suite aux chamboulements causés par le Covid-19, les agences remarquent un changement drastique dans le comportement des voyageurs mauriciens. Les réservations ne se font plus deux à trois mois en avance. La tendance actuelle est à environ deux semaines et à la rigueur un mois en avance. Donc, pour tous les départs dans la période de fin d’année, la réservation viendra en temps et lieu, estime Ajmal Tincowree.

Pour les croisières, la demande a également connu une forte hausse. Cela tombe à pic pour Shamal Travels, qui est désormais un revendeur des croisières de Royal Caribbean, Azamara et Celebrity. «La demande était déjà là et le fait de pouvoir offrir ces forfaits aux Mauriciens, l’agence a enregistré une croissance dans la vente des croisières. Car c’est beaucoup plus facile. Avec un forfait croisière, l’on peut voir plus de pays, plusieurs villes sans vraiment être préoccupé par les restrictions», avance le directeur de l’agence.

Par ailleurs, selon les agences, il est peu probable que les tarifs reviennent dans un avenir proche à ce qu’ils étaient en 2019. Cela, quand on considère tous les aspects liés aux prix qui ont changé et aux lignes aériennes et prestataires de voyages qui viennent de sortir d’une crise sans précédent de deux ans et qui ont dû faire faire à une grave situation financière.