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Maurice s’offre une clientèle de taille avec le groupe bancaire TDB
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Maurice s’offre une clientèle de taille avec le groupe bancaire TDB
Mercredi dernier, la Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement (TDB), une initiative du COMESA, forte d’actifs d’une valeur de $ 6 Mds (Rs 267,6 Mds) et détentrice de plusieurs distinctions dont la «Meilleure banque pour le financement du commerce sur les marchés frontières» au niveau mondial, a fait d’Ébène le siège de son principal bureau dans le pays. Elle offre par la même occasion à Maurice l’opportunité de faire partie des pays où sont disponibles les services de cette institution de capital-investissement, comme c’est le cas dans d’autres États du continent.
C’est sans doute la plus grande marque de confiance dirigée vers Maurice en tant que centre financier depuis que le nom de la destination a été enlevé de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), gendarme de l’Union européenne en matière de respect des normes de bonne gouvernance dans le monde financier, et des listes noires et rouges de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne. Il s’agit du lancement officiel, mercredi 24 août, des activités du bureau principal dans le pays du groupe Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement (TDB), ex-banque de la ZEP, dans son quartier général situé dans le bâtiment appelé Africa FI Place, à Ébène. Bâtiment que le gouvernement mauricien met gratuitement à la disposition de cet acteur hors pair dans le secteur financier.
Pour cause. La Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement, c’est un client de grande envergure. Car TDB est une initiative des pays faisant partie du Marché commun de l’Afrique orientale et de l’Afrique australe (COMESA). C’est l’expression de la détermination des pays de la région à ne pas laisser le terrain du commerce et du développement économique aux autres acteurs habitués à détenir le contrôle de ces leviers de pouvoir dans ces deux domaines que sont le commerce mondial mais également régional et au niveau du développement économique. Maurice a, en plusieurs occasions, sollicité le financement de TDB pour la réalisation de projets dans les secteurs des services de la santé, de l’hôtellerie, de l’aquaculture, de l’agriculture et de l’énergie.
C’est aussi une institution qui s’est distinguée sur le plan international en remportant plusieurs distinctions, parmi lesquelles le prix Global Finance de la «Meilleure banque pour le financement du commerce sur les marchés frontières» au niveau mondial, le prix Global Trade Review Leaders in Trade de la «Meilleure banque de développement» toujours au niveau mondial, ou encore de la «Banque durable de l’année».
L’intérêt de TDB pour un éventuel positionnement sur le sol mauricien ne date pas d’hier. Depuis 2013, ce groupe a installé une succursale dans le pays avec pour objectif de se lancer dans le secteur de la gestion d’actifs. Le groupe compte quatre filiales à Maurice. Il s’agit du Trade Finance Fund, du gestionnaire du fonds ESATAL, de la Captive Insurance Company et du COMESA Infrastructure Fund.
La Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement est avant tout une institution de financement. Son principal objectif consiste notamment à «financer et à favoriser le commerce, l’intégration économique régionale et le développement durable par le financement du commerce, le financement de projets et d’infrastructures, la gestion des actifs et le service de conseil aux entreprises». Bref, une institution d’accompagnement tant des gouvernements que des acteurs du secteur privé de la région. Ses activités ne se limitent pas qu’aux pays faisant partie du COMESA mais s’étendent également à ceux de la Communauté économique de l’Afrique de l’Est de même qu’au niveau des pays membres de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC). La Communauté de l’Afrique de l’Est comprend le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la République du Burundi, l’Ouganda et la Tanzanie. La SADC est constituée de 16 pays parmi lesquels le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, la Namibie, la République démocratique du Congo, le Swaziland, le Zimbabwe.
«Objectif : favoriser le commerce, l’intégration économique régionale et le développement durable par le financement du commerce, le financement de projets et d’infrastructures, la gestion des actifs et le service de conseil aux entreprises.»
L’art de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Une des principales caractéristiques de la Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement est qu’elle dispose de tout un ensemble de sources de financement parmi lesquelles celles qui font suite à des accords avec des États aux termes de conditions qui ne vont pas changer avec les humeurs du secteur commercial de financement. Une formule qui lui permet de rapporter des résultats financiers probants lorsque la position économique du monde se trouve dans une situation des plus difficiles. À preuve, ceux de son rapport financier pour l’exercice qui s’est terminé au 31 décembre 2020. Un examen de ce document indique que ses profits ont fait un bond de 3,8 %, passant de $ 151,3 millions en 2019 à $ 157 millions en 2020. Le montant de son capital propre pour la même période a suivi la même tendance à la hausse bien que proportionnellement inférieure à celle enregistrée au niveau des bénéfices. Le montant de son capital propre est ainsi passé de $ 1,557 million en 2019 pour atteindre les $ 1,557,8 millions en 2020, soit une hausse de $ 755 716 (0,05 %). Le montant de la valeur de ses actifs est de $ 6 milliards. C’est ainsi que l’initiative de TDB permet à la destination de trouver sa place parmi les capitaux des pays faisant partie du COMESA, où il est possible de trouver sur place les services qu’elle offre en tant qu’institution de financement pour les projets dont la réalisation est projetée pour être effectuée sur le continent.
L’initiative actuelle vient en effet renforcer la présence de TDB dans le pays, où elle a installé une succursale qui a jeté les bases pour le lancement d’un segment des activités du groupe dans le domaine de la gestion des actifs. À la suite de cette initiative, plusieurs fonds ont vu le jour.
Il y a un autre élément susceptible d’inciter les éventuels investisseurs à se tourner vers Maurice en vue de disposer des fonds de financement de TDB. Il s’agit de la prise en charge par ses propres fonds des conséquences associées aux risques liés à sa mission d’institution de financement. Le groupe va instituer sa propre structure d’assurance ou de réassurance, plus connue comme l’assurance captive, voulant dire qu’il s’agit d’une activité qui n’est pas entreprise par une entité dont c’est le principal engagement.
Parallèlement au lancement des activités du bureau principal dans le pays du groupe Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe pour le Commerce et le Développement, il y a aussi eu le lancement officiel des activités de la Captive Insurance Company du groupe. La gestion de toutes les opérations liées à l’assurance captive a été confiée à Rogers Capital Captive Insurance Management Services Ltd de Rogers Capital.
Promesse mauricienne
Pour Renganaden Padayachy, ministre des Finances, il s’agit de la manifestation «de l’engagement renforcé de Maurice envers TDB mais aussi de la confiance mutuelle entre ses États membres». Ne retenant pas son enthousiasme : «Nous sommes fiers que Maurice soit l’un des éminents foyers du TDB Group.»
Pour le ministre, le pays a la faculté de prendre toute la mesure de l’initiative du groupe TDB. «À travers cette nouvelle étape franchie, je vous donne l’assurance de la volonté mauricienne de continuer à faire progresser la croissance, l’emploi, le développement et l’intégration économique de notre région», a-t-il déclaré.
Devant un parterre composé des têtes pensantes de l’avenir commercial et économique du continent africain, le ministre des Finances n’a pas manqué de faire état de la situation économique dans laquelle se trouve le pays. Un pays en plein essor, estimet-il, dynamique ayant parfaitement réussi sa sortie des crevasses dans lesquelles la soudaine émergence de la pandémie de Covid-19 l’a plongé notamment le secteur du tourisme. «Autre secteur clé de l’économie mauricienne, le tourisme se porte bien», a-t-il ainsi déclaré.
«Sur le premier semestre 2022, nous avons atteint les 500 000 touristes avec un excellent mois de juillet durant lequel Maurice a accueilli 94 000 touristes. L’objectif d’un million de touristes pour cette année est largement à notre portée. Ce faisant, l’économie mauricienne aura dès 2022 tourné la page de la pandémie et retrouvé son niveau pré-pandémique avec pour la première fois un Produit intérieur brut au-delà de 500 milliards de roupies. Les multiples chocs rencontrés au cours des deux dernières années, à savoir la pandémie, les listes du Groupe d’Action Financier et de l’Union européenne, et plus récemment le conflit en Ukraine, n’ont pas entravé la résilience de l’économie et de la société mauricienne. Grâce à la volonté sans faille de ce gouvernement et la confiance des Mauriciens, nous sommes aujourd’hui en phase d’expansion alors que de nombreux pays sont confrontés au ralentissement de l’activité économique, redoutant ou même entrant en récession.»
Pour Admassu Tadesse, président émérite et Managing Director du groupe TDB, le vœu de permettre à Maurice de jouer un rôle clé dans le déroulement des activités du groupe ne date pas d’hier et il se dit satisfait de sa réalisation. «Il y a sept ans, le COMESA Infrastructure Fund est mis sur pied. Ce fonds a été conçu par la COMESA. Nous avons d’ores et déjà décidé que le quartier général de ce fonds allait être à Maurice.»
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