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Darren Activiste: «Tou dimounn fer érer mé pa ‘jam’ mwa tou sa zour-la»
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Darren Activiste: «Tou dimounn fer érer mé pa ‘jam’ mwa tou sa zour-la»
Il a comparu en cour de district de Port-Louis, hier, dans le cadre de la motion entourant sa remise en liberté conditionnelle. Mais Dominique Seedeeal, alias Darren Activiste, a été reconduit en cellule, la magistrate Nitisha Seebaluck ayant fait savoir qu’elle rendrait son jugement vendredi.
Dominique Seedeeal est en détention depuis le samedi 20 août. Il avait été arrêté alors qu’il avait lancé un live Facebook devant les Casernes centrales, au son de Polico Crapo… Il y accusait la Special StrikingTeam, dirigée par l’assistant surintendant de police Ashik Jagai, d’avoir planté de la drogue pour piéger l’avocat Akil Bissessur, qui avait été arrêté dans la soirée du vendredi 19 août au domicile de sa compagne, Doomila Moheeputh, à Palma.
Deux charges provisoires ont été retenues contre Darren Activiste, à savoir diffusion de fausses nouvelles sur la page Facebook de Radio Mo Pep et infraction aux conditions de sa remise en liberté conditionnelle. Alors qu’il était dans le box des accusés hier, il a déclaré : «Mo prézant mo exkiz, sa pa pou répété a lavénir.» Il a également fait appel à la clémence de la cour en faisant ressortir qu’il avait deux enfants à charge.
L’enquêteur de la CID Metro South, le sergent Moheedinkhan, a, pour sa part, fait comprendre que la police objectait à la remise en liberté conditionnelle de Darren Activiste. Raison avancée : le risque de récidive. Il a par ailleurs décortiqué ce qui est reproché au suspect. En expliquant que vers 8 heures, samedi, le surintendant de police (SP) Gungadin a aperçu celui-ci devant les Casernes centrales, pendant le live de la discorde. Le SP a fait appel aux éléments de la Special Support Team pour y conduire Darren Activiste car «he was transmitting a false and fraudulent message in breach of ICTA. Same Seedeeal is on bail where it was ordered by the magistrate at Rose-Hill District Court to refrain from using his Facebook account Radio Mo Pep».
L’enquêteur a ajouté que ces «fausses informations» auraient pu déclencher des manifestations. Il est ainsi d’avis que Darren Activiste pourrait de nouveau commettre le même délit alors qu’il est en liberté conditionnelle, après avoir été arrêté pour avoir participé aux émeutes qui avaient éclaté à Camp-Levieux dans le sillage de la hausse des prix des carburants.
L’avocat de Darren Acvitiste, Mᵉ Sanjeev Teeluckdharry, a, quant à lui, mis l’accent sur le fait que le suspect, qui habite dans un lieu fixe avec sa concubine à Grand-Baie, a deux enfants de cinq et huit ans à sa charge. «Il est le seul qui travaille pour nourrir sa famille.» Il soutient que l’activiste travaille comme reporter à Radio Mo Pep et qu’il est ainsi tenu de rapporter des événements et des sujets qui intéressent le peuple via une page Facebook. «Il n’a pas organisé de protestation ou de manifestation, il n’y a pas eu de dérapages publics après la vidéo.»
Ce à quoi l’enquêteur de la police a rétorqué qu’il y avait eu des commentaires négatifs pendant le direct, alors qu’il avait affirmé que «Jagai inn plant ladrog kot Akil Bissessur». Il a lancé ensuite que la Special StrikingTeam, conduite par l’ASP Jagai, avait bel et bien retrouvé de la drogue chez Akil Bissessur et qu’il «y a bel et bien eu une saisie».
Mᵉ Sanjeev Teeluckdharry a réfuté l’argument : «The veracity of the words have to be answered upon trial of Akil Bissessur.» Pendant ce temps, la présomption d’innocence doit prévaloir. L’homme de loi a, de plus, mis en avant le fait que Darren Activiste a nié sa participation au rassemblement illégal à Camp-Levieux. «C’est une charge de sédition qui pèse sur lui et non breach of ICTA.» Il a aussi fait ressortir que la raison pour laquelle son client n’a pu se rendre au poste de police de Grand-Baie pour y faire acte de présence, c’est parce qu’il «était pris dans une enquête aux Casernes». Il n’y a donc, selon Me Teeluckdharry, aucune raison de croire que Darren pourrait récidiver. «There is no evidence of reoffending there only strongly belief and an apprehension of the police.»
Dominique Seedeeal avait été arrêté le 22 mai suivant la manifestation à Camp-Levieux, donc. La police avait retenu deux accusations provisoires contre lui : manifestation illégale et sédition. Il lui était reproché d’avoir rédigé des posts haineux contre les autorités et d’avoir invité le public à semer le trouble. Il avait ensuite été arrêté une nouvelle fois le 29 avril après s’être présenté au poste de police de Grand-Baie avec 45 minutes de retard. Il s’était acquitté d’une caution de Rs 3 000 après son accusation provisoire de «breach of conditional release».
Hier, plusieurs personnes étaient présentes en cour, dont Bruneau Laurette, pour soutenir le jeune homme. À sa sortie, Darren a déclaré : «Mo démann zot tou mo exkiz. Mo démann lapolis ek tou dimounn exkiz. Tou dimounn fer érer mé pa ‘jam’ mwa tou sa zour-la… Éna dimounn pé sorti lor 15 bail. Mo pann touy personn mwa…» Il a également laissé entendre que les policiers le traitaient correctement.
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