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Après avoir démantelé un réseau: un policier quitte le pays pour fuir des barons de drogue
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Après avoir démantelé un réseau: un policier quitte le pays pour fuir des barons de drogue
Il est âgé de 35 ans. Et a rejoint la force policière en 2010, après avoir travaillé pendant huit ans au sein de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). Mais dans le sillage du démantèlement d’un réseau dans le nord du pays en 2021, son nom est mentionné, on le désigne comme étant celui qui est responsable de la saisie d’une grosse cargaison de drogue... Dès lors, la même année, des caïds de ce groupe de mafieux se lancent à ses trousses. Les «parrains» veulent «l’éliminer», raison pour laquelle il a dû fuir le pays…
C’est en août 2021 que l’enquêteur apprend que sa tête est mise à prix… Craignant pour sa sécurité, en décembre, il demande son transfert vers une autre unité de la force régulière, afin de se protéger ainsi que sa famille. En route pour son travail, il remarque que des voitures inconnues le suivent mais il réussit à les semer. De là, il prend plusieurs congés maladie. La situation devient pesante, le stress et la peur le rongent. À tel point qu’il prend la décision de changer de pays, tout en prenant cette fois un congé sans solde…
«Si mo belser pa ti kriyé, pa koné ki ti pou arivé…»
En mars de cette année, avec tous ses papiers en règles, il prend l’avion seul, faute de moyens financiers, il ne peut payer des billets pour sa famille. Depuis, son épouse, que nous avons rencontrée hier, dit souffrir atrocement de son absence. «Nanyé nepli kouma avan… Akoz so travay, so lavi an danzé. Zordi nou retrouv nou san li. Mo’nn bizin retourn viv kot mo bann paran parski mo bann zanfan ankor tipti...» Depuis six mois, elle doit subvenir seule aux besoins de sa famille. Heureusement, elle a un petit business, mais s’en occuper prend tout son temps. «Mes enfants se sentent seuls, ils n’arrêtent pas de réclamer leur père. Nous voulons le rejoindre mais les démarches prennent du temps et il faut avoir les moyens.» Làbas, pour joindre les deux bouts, son époux vit de petits boulots… «Il fait de son mieux aussi pour que nous puissions aller le voir.»
En attendant, elle se sent menacée. Le 10 avril, confie-t-elle, l’échine parcourue de frissons glacés, la peur dans le regard, d e u x individus encagoulés l’on approchée et l’ont menacée. Elle a entré une «precautionary measure» au poste de police de Pamplemousses. «J’étais en compagnie de ma belle-sœur sur un arrêt d’autobus quand deux hommes portant des masques nous ont approchées. L’un d’eux avait un canif à la main. Zo’nn dir nou zot koné mo mari inn kit péi mé ki sa pa pou fini lamem… Si mo belser pa ti kriyé, pa koné ki ti pou arivé…»
Quid de la protection policière, justement ? «Sa mo pa koné…»
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