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Cherté de la vie: les touristes ont-ils des oursins dans les poches ?

4 septembre 2022, 20:00

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Cherté de la vie: les touristes ont-ils des oursins dans les poches ?

Il est un fait que l’inflation porte actuellement un coup dur au porte-monnaie des Mauriciens. Si on s’en plaint, qu’en est-il des touristes ? Car, n’oublions pas, qui dit vacances dit dépenses. Alors que Statistics Mauritius a publié des données de l’International Travel and Tourism le 1er septembre, jetons un coup d’œil dans le portemonnaie de nos visiteurs.

D’emblée un constat : des touristes sont plus regardants sur leurs déplacements. «Le touriste ne fait pas attendre le taxi. Il effectue un trajet et prend un autre taxi ou encore loue un véhicule. Par exemple, il loue une voiture à Rs 1 000 et fait le plein», explique Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme.

Ajay Jirjadhan, directeur de Taj Car Rental, confirme ces dires. Il note une augmentation dans la demande de location de voitures. Malgré sa flotte qui en comprend une soixantaine, il a dû en emprunter une quinzaine pour répondre à la demande. «Certains jours, nous n’avions plus de voitures disponibles pour la location. Nous remarquons aussi une demande accrue pour les voitures les plus économiques et aussi les voitures électriques. Avec le nombre de séjours qui a augmenté en moyenne à 13 jours, la demande pour la durée de la location a aussi grimpé. Il y a des demandes pour deux semaines, alors qu’avant la demande était pour six à sept jours.» Il s’attend à ce que la demande augmente davantage en octobre, novembre et décembre. Dans ce contexte, Ajay Jirjadhan envisage d’acheter d’autres véhicules.

Du côté des taxis, la situation est donc moins favorable. La demande est moindre, relève Nadeem Jaunbocus, assistant secrétaire de la General Taxi Owners Union. Ved Prakash Ramjheetun, président de la Federation of Hotels Taxi Associations, abonde dans le même sens, déplorant un manque de visibilité. «Il y a une demande pour nos services mais elle est moindre. Nous travaillons plus avec les clients qui sont de retour à Maurice et qui connaissent le chauffeur de taxi. Du côté des plus petits hôtels, comme ils sont moins remplis, la demande est encore moindre. Il faudrait qu’on ait plus de visibilité avec les hôtels pour avoir plus de clients.»

Bissoon Mungroo affirme qu’«un taxi de l’aéroport à Grand-Baie peut coûter aujourd’hui Rs 3 500 alors que c’était dans les Rs 1 800 dans le passé. Cet exemple nous dit tout». Il affirme en outre que les voyageurs achètent moins en termes de volume. «Aujourd’hui, au lieu d’acheter trois à quatre T-shirts, un touriste peut n’en prendre que deux.» Selon lui, les touristes sont plus conscients de leurs dépenses.

Quid de la situation des hôtels ? Ceux de moins de quatre-étoiles et les maisons d’hôtes sont moins remplis. «Les hôtels quatre-étoiles revoient leurs prix et cela revient presque au même que celui des hôtels trois-étoiles. Mais nous ne pouvons pas revoir le prix à la baisse. Car même si nous ne sommes pas au bord de la faillite, nous sommes à un point de saturation et à bout de souffle», fait ressortir le président de l’Association des hôtels de charme. «Nous travaillons à un prix communiqué aux tour-opérateurs depuis l’année dernière alors qu’il y a eu une augmentation de tous les frais de 30 % à 35 %. Nous attendons donc la haute saison. Car les plus petits hôtels ont leur part de marché.»

Malgré les changements d’habitudes et le coût de la vie qui affecte même les visiteurs, les opérateurs se montrent plus optimistes pour la prochaine saison, qui débutera en octobre. En termes de chiffres, comme indiqué par le ministre du Tourisme lors du bilan effectué en août, comparant la période de juillet 2018 à juin 2019 à la période de juillet 2021 à juin 2022, les revenus sont passés de 1,8 milliard USD à 913 millions USD. Les dépenses effectuées par chaque touriste ont augmenté de 1 273 USD à 1 650 USD.

Les dernières statistiques

Pour le premier semestre 2022, le nombre total d’arrivées de passagers est de 493 453. Parmi elles, les arrivées touristiques sont au nombre de 376 556, dont 375 246 par voie aérienne et 1 310 par voie maritime. Quant au nombre d’excursionnistes arrivant et partant le même jour, il est de 1 134. Quelque 53 % des passagers étaient dans la tranche d’âge 20-49 ans. C’est ce que démontrent les données de l’International Travel and Tourism de Statistics Mauritius publiées le 1er septembre.

Les arrivées des principaux marchés touristiques étaient comme suit : 93 446 de France, 55 717 du Royaume-Uni, 42 022 de l’Afrique du Sud, 39 834 d’Allemagne, 16 490 de La Réunion, 15 059 de l’Inde, 9 130 de la Suisse et 6 854 de l’Italie. À la fin de juin 2022, parmi les 113 hôtels sous licence, trois étaient temporairement fermés, trois autres étaient fermés en raison de travaux de rénovation et un nouvel hôtel n’était pas encore en service. La capacité totale était de 106 hôtels, dont 55 % étaient de grands hôtels. Sur un total de 13 649 chambres, 31 745 lits étaient en exploitation. Pour le premier semestre 2022, le taux d’occupation des chambres des hôtels en activité était en moyenne de 51 % et le taux d’occupation des lits était de 45 %.

Vols directs et port de transit

Au cours du premier semestre 2022, 71,2 % des touristes de France, 57,5 % du Royaume-Uni, 51,5 % d’Allemagne et 44,1 % de Suisse sont arrivés principalement par des vols directs de leur pays de résidence. Quant aux touristes de l’Italie, des Pays-Bas et de la Russie, ils ont voyagé principalement par les Émirats arabes unis, le port de transit le plus utilisé.