Cela fait plus d’un an qu’elle souffre atrocement. Mais ce n’est que récemment que Marie Jessica Loraine Parmasse, âgée de 40 ans, a pu découvrir l’origine de ses douleurs. Lors de son accouchement, le médecin qui l’a opérée aurait oublié un «swab», soit un écouvillon * à l’intérieur de son utérus… Elle a porté plainte contre lui vendredi.

Jessica s’est tournée vers le personnel d’un dispensaire et s’est rendue plu- sieurs fois à l’hôpital pour essayer de comprendre ce dont elle souffrait. C’est finalement un médecin exerçant dans le privé qui a découvert le coupable. L’habitante de Résidence La Cure a dès lors dû se faire opérer pour enlever le corps étranger. La quadragénaire a porté plainte au poste de police des Casernes centrales vendredi après-midi. Elle explique qu’elle a attendu qu’elle se remette de son traumatisme avant de réclamer justice et réparations.

C’est en août 2021 que Jessica a accouché d’un nourrisson par césarienne après avoir suivi des traitements à l’hôpital Dr A. G.Jeetoo. Elle souligne qu’après l’accouchement son bébé et elle étaient tous deux en bonne santé. Cependant, trois mois après, Jessica a commencé à ressentir des douleurs au ventre tout en notant la présence d’un liquide «étrange» dans ses sous-vêtements. Elle se rend au dispensaire de sa localité où on lui prescrit des médicaments, mais constate que les douleurs persistent tout comme les pertes vaginales.

«Au dispensaire, ils m’ont même dit que c’était normal, parce que j’avais déjà subi quatre césariennes. Ils m’ont dit que c’était dû aux injections…» Elle prend son mal en patience, souffre en silence, ne sachant vers qui se tourner. N’y tenant plus, après d’autres complications utérines, en juin, elle retourne à l’hôpital et le médecin qui l’examine lui dit que son état est dû à des crises d’angoisse... Elle s’y rend une deuxième, une troisième fois. Rien n’y fait.

Le 9 août 2022, elle décide de se rendre chez un médecin du privé. Ce dernier l’examine et constate qu’un objet médical est resté coincé dans l’utérus de la quadragénaire. Elle subit une intervention en urgence. «Zonn anlev enn espes gaz dépi dan mo vant…» Après l’opération, l’habitante de Résidence La Cure a été admise à l’hôpital, suite à une demande du médecin privé. «Lopital lerla zo’nn fer enn lavman ek zo’nn trouvé ki ena enn ti fibrome, ek enn ti groser», confie Jessica, inquiète.

Après toutes ses péripéties, elle compte poursuivre le médecin et le ministère pour négligence. Nous avons sollicité la version de la Santé, justement, mais un préposé affirme ne pas être au courant de cette affaire. Il compte s’enquérir de la situation avant de nous donner la version des autorités.

*Longue tige en métal ou en bois munie à son extrémité d’un morceau de coton ou de gaze, utilisée pour réaliser des prélèvements diagnostiques ou bien pour appliquer des produits antiseptiques ou analgésiques dans les cavités naturelles.