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Des mois secs à prévoir: l’impact sur les fruits d’été se fera sentir

5 septembre 2022, 12:19

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Des mois secs à prévoir: l’impact sur les fruits d’été se fera sentir

Il y aura des risques que la pluie se fasse désirer au cours des prochains mois. En tout cas, Météo France prévoit que les trois prochains mois seront plus secs que la moyenne. Cela serait dû à la situation du dipôle de l’océan Indien – cousin du phénomène El Niño – et la persistance de la Niña dans l’océan Pacifique. Tout cela, pour dire que la zone de déficit pluviométrique s’étend vers le sud du bassin en longeant la côte est de Madagascar et passant sur les Mascareignes. À cause du changement climatique, les prochains mois risquent de voir les légumes comme les fruits être impactés. Même si le manque de pluie se fait déjà ressentir, avance le secrétaire de la Small Planters Association (SPA), Kreepalloo Sunghoon.

Déjà, l’on aperçoit de petites mangues qui pointent le bout de leur nez. «En principe, elles doivent déjà commencer à grossir à cette période. Mais il faut savoir que nous faisons face à une période de sécheresse. La pluie ne tombe pas depuis presque deux mois. En tout cas, nous n’obtenons pas la quantité habituelle. Nous sommes déjà déficitaires.» Ainsi, mangues, letchis et longanes risquent d’en pâtir. «Actuellement, ces arbres sont en fleur et ils ont besoin de beaucoup d’eau pour que les fruits grossissent. Si l’eau n’est pas suffisante, l’on aura des longanes toutes petites comme l’année dernière.» Et si la pluie n’est pas suffisante, il faudrait irriguer les plantations en utilisant l’eau des rivières et des bassins. «Des vergers ont leur propre système d’irrigation.»

Toutefois, le manque d’eau pénalisera aussi les légumes. «Depuis dix ans, nous demandons aux autorités concernées d’augmenter le stockage pour avoir suffisamment d’eau pour cette période. Un dépôt de boue se voit même au fond des bassins et des réservoirs. Ils ne peuvent contenir l’eau qui nous aidera dans notre secteur.»

Autre problème auquel les agriculteurs font face, c’est la priorité dans la distribution d’eau. «Il y a l’usage domestique, les hôtels, les smart cities et les personnes qui possèdent des piscines. L’eau pour l’irrigation est déviée pour d’autres usages. Peut-être qu’ils sont prioritaires…»

La SPA transmet un message : celui d’avoir des bassins comme le Midlands Dam qui serviront à l’irrigation. «On canalise l’eau de ce bassin vers La Nicolière. Lors des manifestes électoraux, tous parlent du système d’eau, mais une fois qu’ils sont au pouvoir, on ne voit rien arriver.»

Pour Kreepalloo Sunghoon, il serait aussi temps d’éduquer la population à la manière d’utiliser l’eau domestique. «Avant, une personne utilisait au moins 20 litres par jour, aujourd’hui, on est passé à 50 litres. Le consommateur se doit d’être éduqué sur la manière de s’en servir.»

Également d’actualité : le manque d’abeilles pour polliniser les fleurs des fruits et légumes. «La population d’abeilles n’augmente pas, bien au contraire. On diminue les espaces verts. Il faut savoir que toute la population est concernée, pas uniquement les planteurs.» Le secrétaire de la SPA avance qu’auparavant, certains planteurs avaient même des ruches dans leurs plantations à cet effet. «Les abeilles travaillaient gratuitement pour les planteurs. Mais même cette culture est désormais oubliée.» Cette rareté fait craindre un manque de fruits d’été dans les mois à venir, une baisse dans les récoltes pourrait même se faire sentir.