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Sort des travailleurs étrangers: «Un traitement que même les chiens ne subissent pas…»

7 septembre 2022, 15:00

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Sort des travailleurs étrangers: «Un traitement que même les chiens ne subissent pas…»

Le cas de cet ouvrier indien qui s’est donné la mort la semaine dernière suscite bien des questions sur le sort des travailleurs étrangers en général, dans les usines et entreprises, sur les chantiers. Il s’avère que certains vivent un enfer alors qu’on leur a promis le paradis…

Le syndicaliste est remonté. Pour Fayzal Ally Beegun, les conditions de vie de certains travailleurs étrangers sont déplorables, inhumaines. «Dans des dortoirs, il y a 40 lits dans un minuscule espace…» Il dénonce en outre la situation d’une quinzaine de travailleurs au sein d’une entreprise dans la région d’Arsenal. «Quelques-uns ont même pris la fuite, laissant derrière eux leurs passeports. Ils n’ont pas d’endroit pour manger et doivent s’asseoir sur le trottoir. Un traitement que même les chiens ne subissent pas…» Il les a accompagnés pour déposer auprès du ministère du Travail.

Fayzal Ally Beegun confie par ailleurs que des ouvriers sont constamment menacés ; par la direction de certaines usines ou pas des patrons, dans le secteur de la construction. «On leur fait croire qu’on va les déporter. Alors, ils préfèrent se sauver.» Selon le syndicaliste, les agents recruteurs sont aussi à blâmer. «Ils ne disent pas tout aux travailleurs étrangers. On les laisse croire qu’ils vont toucher le salaire minimum en entier, en omettant de leur dire qu’ils vont devoir payer Rs 2 800 mensuellement pour la nourriture et le logement. Et pour arrondir les fins de mois, il y en a qui doivent chercher de petits boulots à droite et à gauche.» Surtout que bien souvent, ils ont contracté des emprunts pour pouvoir venir à Maurice…

La pression constante exercée par certains employeurs pousse les travailleurs dans leurs derniers retranchements. «Quelques-uns sont à bout, les nerfs lâchent…» D’évoquer un incident qui s’est produit dans une boulangerie la semaine dernière à Quatre-Bornes. «J’ai eu une info qui disait qu’un travailleur bangladais comptait mettre fin à ses jours. Pour des raisons encore inconnues, il a même été séquestré et voulait en finir. Heureusement que la police est arrivée à temps pour lui venir en aide.» Il a par la suite compris que le travailleur a été berné par son employeur et son agent recruteur. «On lui avait promis une somme d’argent mais les conditions n’ont jamais été respectées.»

D’où sa requête au ministère du Travail pour que les ouvriers étrangers puissent bénéficier d’un suivi psychologique

Le chiffre

33 000 C’est le nombre de travailleurs étrangers à Maurice à ce jour, dont plus de 23 000 Bangladais.