Publicité
Refus de rapatrier un mort par le dornier: «Mon père sera débarqué à Agalega comme du vulgaire bétail»
Par
Partager cet article
Refus de rapatrier un mort par le dornier: «Mon père sera débarqué à Agalega comme du vulgaire bétail»
Avant de mourir, Louis Aimé Edouard, 71 ans, avait émis le souhait d’être enterré sur sa terre natale, Agalega, aux côtés de son épouse et d’un de ses enfants. Et aussi là où habitent les autres membres de sa famille. Sauf que quatre jours après son décès, il se trouve toujours à la morgue de l’hôpital Jeetoo. Ce n’est que demain que sa dépouille sera embarquée à bord du Mauritius Trochetia.
C’est, du moins, la seule option indiquée par les autorités concernées à la famille du défunt. Une option qui met les proches dans tous leurs états. «C’est du jamais vu ! Comment cela se fait que mon père se trouve toujours à la morgue ? Ce n’est pas fini. Il faudra encore attendre qu’il fasse une traversée de trois jours en mer, avant d’arriver à Agalega où il sera débarqué comme du vulgaire bétail à l’aide d’une grue.Pou debark li kouma enn zanimo, kouma enn marsandiz. Kouma la fami nou kapav aksepte sa ? Mo papa ti enn travayer OIDC. O mwin montre impe konpasyon», s’indigne la benjamine du défunt, Ricofyne Edouard.
Celle qui se dit déçue de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC), affirme ne pouvoir rester les bras croisés. «Aucun appui, aucun soutien. Zot inn trouv mo soufrans pandan enn mwa. Zot inn depass born-la», renchérit Ricofyne Edouard. Ce qu’elle trouve également inacceptable, c’est que les officiels n’ont pu expliquer pourquoi le Dornier a refusé de transporter la dépouille. «Pourtant, le même avion a évacué mon père d’Agalega et on avait déjà informé l’OIDC qu’en cas de décès, il devra être rapatrié aux côtés des siens à Agalega», ajoute notre interlocutrice.
Soutenant que le jour même du décès de son père, elle a informé l’OIDC et a, depuis, obtenu les certificats nécessaires dont un du Dr Sudesh Gungadin, chef du département médico-légal de la police attestant que la dépouille n’est pas infectieuse. Néanmoins, mercredi, les proches ont dû faire face à un nouveau refus des officiels de transporter Louis Aimé Edouard à bord du Dornier.
Louis Aimé Edouard était père de six enfants, dont cinq filles, et a travaillé jusqu’à sa retraite pour l’OIDC. Cet Agaléen figure parmi la moitié de la population agaléenne qui avait attrapé le Covid-19 le mois dernier. En raison d’autres comorbidités, dont une attaque en 2011, Louis Aimé Edouard avait été placé en isolement à l’hôpital de l’Île du Sud pendant cinq jours.
Le 6 août, il a été évacué à Maurice à bord du Dornier pour être admis à l’hôpital ENT à Vacoas. Au bout de sept jours, soit le 13 août, avec un test de sortie négatif, il a été transféré à l’hôpital Jeetoo. «Nous avons le certificat médical attestant qu’il peut être évacué. Mo papa inn donn so lavi pou Agalega. Honore li enn bon fason», pleure sa benjamine.
Publicité
Les plus récents