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Bureau politique: quelle nouvelle équipe pour les rouges ?

10 septembre 2022, 16:00

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Bureau politique: quelle nouvelle équipe pour les rouges ?

On connaîtra lundi l’équipe appelée à diriger le plus vieux parti de l’île, le Parti travailliste (PTr). En effet presque neuf ans après, il sera appelé à renouveler son bureau politique de 40 membres lors d’une réunion qui se tiendra à Val de Vie, Phoenix. Les quelques 400 membres de l’exécutif seront appelés à voter pour les titulaires des nouveaux postes. Le choix du secrétaire général reste le plus important. À hier après-midi, le nom du prochain titulaire restait secret, car seul le leader, Navin Ramgoolam, en sait quelque chose.

Une chose se précise. Daneshwar Damry s’éloigne de ce poste. Son éventuelle nomination, selon plusieurs membres du parti, causerait plus de tort que du bien au PTr. Le poste reviendrait, néanmoins, à un jeune. Le président, Patrick Assirvaden maintient que la nouvelle équipe sera appelée à changer la destinée du pays. «Cette nouvelle équipe retracera les grandes lignes de la direction du parti et elle prendra la décision du choix stratégique.» Pour lui, s’il ne fait aucun doute que le PTr restera la locomotive de toute alliance qui se concrétisera, l’équipe élue lundi aura un rôle immense à jouer pour la reconquête du pouvoir.

Par contre, certains ne sont pas du même avis que le président. Tout en affirmant que le PTr reste un parti démocratique et que le renouvellement de l’exécutif s’est déroulé en toute transparence et que ce sera le cas également pour l’élection du nouveau bureau politique, l’un d’eux estime cependant que le leader du parti a le dessus sur tout. «Nous ne devons pas nous voiler la face ; toute décision d’alliance ou d’aller seul aux élections ne dépend que du leader. C’est vrai qu’il nous permet de donner notre opinion, mais au final, sa décision devrait être acceptée.»

Frustrations attendues

Pour notre interlocuteur, l’idéal serait de suivre l’exemple de sir Seewoosagur Ramgoolam en 81-82. «Tout le monde savait que sir Seewoosagur Ramgoolam allait être présenté comme Premier ministre et qu’il n’y avait aucune contestation là-dessus, mais il était entouré d’un trio. Il y avait sir Satcam Boolell, sir Veerasamy Ringadoo et sir Rabindranath Ghurburrun qui étaient toujours à ses côtés et il y avait la photo de ce quatuor sur des posters en marge des élections du 11 juin1982. On ne donnait pas cette image d’une seule personne qui prend toute seule les décisions.»

Y aura-t-il de frustrations après la constitution du nouveau bureau politique ? Selon Arvin Boolell, qui intervenait à la conférence de presse hier, c’est tout à fait normal que quelqu’un se sente frustré quand il ne se retrouve pas dans l’exécutif. «Moi-même j’aurai eu cette réaction. Mais en même temps, certains devront savoir que quand il y a tant de prétendants, il est tout à fait normal qu’on ne peut faire de la place à tous.» Donc des mécontentements ne sont pas à écarter lundi.

Arvin Boolell : «Pas de mercantilisme avec les valeurs du PTr»

Le Parti travailliste (PTr), à travers son porte-parole Arvin Boolell, a dénoncé la culture «asté-vendé» du Mouvement socialiste militant (MSM). Lors d’une conférence de presse hier, il a soutenu qu’il n’y pas de mercantilisme avec les valeurs du PTr. Par contre, répondant à une question sur la démission de Kalyanee Juggoo, il a laissé entendre qu’elle a bien fait son travail de secrétaire générale pendant 13 ans et qu’elle devait «créer de l’espace pour d’autres». Selon lui, le MSM est en train de créer une psychose avec des annonces d’une série de démissions. Il a cité le cas d’un activiste du parti dans sa circonscription au no 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes) et il a démenti la rumeur que ce dernier avait démissionné du parti.

Parlant de la special striking team de la police, Arvin Boolell a fait allusion à l’opération menée pour arrêter l’avocat Akil Bissessur. Selon lui, «zot inn bril enn karo pou rod enn liev mé enn léra miské zot pas finn gagné». Dans le même souffle, il a dénoncé les propos de Pravind Jugnauth et il a fait ressortir que la police doit être indépendante et qu’elle ne devrait pas recevoir de directives de la part d’un Premier ministre. Il a rappelé pourquoi le PTr avait proposé la Police and Criminal Evidence Bill, qui n’a jamais connu de suite.

Arvind Boolell a exprimé sa tristesse de la mort du basketteur Krishen Valaydon avant de faire un appel à faire provision pour une équipe de premiers soins présente au stade et des équipements médicaux disponibles, quand il y a la pratique de sport de haut niveau. Le chef de file du PTr au Parlement a aussi présenté les sympathies du parti au peuple britannique après le décès de la Reine Elizabeth II.

Mahend Gunpersad a critiqué la Private Secondary Education Authority (PSEA) qui, dit-il, pratique une politique discriminatoire envers les enseignants des collèges privés. Aux membres du MSM qui s’en prennent matin et soir à Navin Ramgoolam, le député rouge a cité un extrait de l’éditorial de l’express de jeudi pour dire que le leader du PTr se relèvera plus fort. Cet extrait se lit comme suit : «Parmi les cinq Premiers ministres que nous avons eus, il (NdlR : Pravind Jugnauth) est sans doute le champion toutes catégories lorsqu’il s’agit de taper sous la ceinture pour faire mal ou tuer politiquement ou professionnellement une personne qui ne se courbe pas. Mais quand cela ne marche pas, il doit réaliser que celui qui était à terre, se relèvera plus fort et mieux aguerri qu’avant.»

Le Dr Farhad Aumeer s’est lui dit attristé de la décision pour que des médecins spécialistes restent dans les hôpitaux. «C’est une décision qui va dans la bonne direction, mais pour mettre en pratique une telle mesure, il faut qu’il y ait un consensus. C’est dommage qu’il n’y ait pas assez de dialogue entre le ministère et le syndicat des médecins.»