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Vague d’indignation: la police au banc des accusés
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Vague d’indignation: la police au banc des accusés
Les réactions ne se sont pas fait attendre après la diffusion de ces vidéos. Rama Valayden, l’un de ses avocats, est très en colère. Il ne manque pas de rappeler les photos intimes de l’épouse de Soopramanian Kistnen qui avaient fuité sur les réseaux sociaux en pleine enquête judiciaire. Tout comme dans le cas de Kistnen, Rama Valayden est convaincu que les vidéos diffusées depuis samedi concernant Akil Bissessur proviennent de la police. Pourquoi ? «Le téléphone portable était en la possession de la police. Ce ne sont que les agents de cette même police qui ont pu copier les images et ensuite les rendre publiques.» Il nous rappelle aussi que ce qui est encore plus grave dans l’affaire de Kistnen, c’est que le portable de ce dernier, qui contenait ses photos, était supposément perdu. «Donc, la diffusion de ces photos dans l’affaire Kistnen est une preuve que le portable était en possession de ces mêmes personnes, notamment la police.»
Pour revenir aux vidéos intimes de Bissessur, Rama Valayden est d’avis que la police, n’ayant pas de preuves accablantes contre l’homme de loi et sa compagne, a donné dans la bassesse. «La police veut abattre maintenant psychologiquement l’homme de loi, n’ayant pas pu le faire légalement.» Pour lui, c’est une preuve de plus que la police et ceux au sommet de l’État qui donnent les ordres ne reculeront devant rien pour nuire aux opposants.
Ehsan Juman, le député travailliste au n°3, a réagi lui aussi hier matin. Pour lui, la vie privée et l’intimité des citoyens mauriciens sont plus que jamais menacées. Il demande au nom de «nos mères, soeurs, épouses et filles» que ce grave délit soit puni. «Tout gouvernement responsable aurait immédiatement déjà suspendu les agents de police qui ont eu accès au téléphone portable de Monsieur Bissessur et de sa compagne.» Le député rappelle aussi, tout comme Rama Valayden, les photos intimes rendues publiques dans l’affaire Kistnen.
Quant à Bruneau Laurette, qui a le premier fait état de cette diffusion sur son compte Facebook, il est convaincu lui aussi que c’est la police qui a fuité ces vidéos. «Il est clair que c’est la police qui est responsable de cette diffusion. Je connais même l’identité de la policière qui a pris le portable de Bissessur pour en extraire ces éléments.» Bruneau Laurette se dit choqué de la bassesse dans laquelle est tombée notre police, pourtant supposée protéger le public. À la place, la police est en train maintenant de harceler un suspect et sa compagne. Bruneau Laurette rejoint Ehsan Juman pour demander : «Où sont les organisations féminines ? Où sont les organisations socioculturelles, qui se sont toujours montrées promptes à défendre certaines personnalités ?» S’adressant à la police : «Êtes-vous conscients de l’impact psychologique que la diffusion de cette vidéo a eu sur la compagne de Bissessur ?»
Comme les deux autres intervenants, l’activiste et politicien lance un appel au commissaire de police pour qu’il agisse au plus vite en suspendant les policiers qui avaient possession du portable et ouvrant une enquête.
Cours sur la discipline samedi: de la morale de Dip aux actes de ses flics…
<p>Entre ce qui se dit et ce qui se fait, y aurait-il un gouffre ? Le commissaire de police était intervenu lors de la <a href="https://www.lexpress.mu/photos/413291/1793-policiers-ont-recu-medailles-ce-samedi" target="_blank">remise des médailles à des policiers</a>, ayant servi pendant de longues années, samedi au stade Anjalay. Dans son discours, le commissaire Dip a souligné qu’il ne transigerait pas en matière de discipline et d’efficacité de sa police. Voyons quelques phrases citées : <em>«There is absolutely no scope for failure, and we are increasingly being held accountable for our actions and inactions.»</em> Plus loin, il a demandé à la police de travailler<em> «within legal parameters and adhere to international policing and human rights standards». </em>Anil Kumar Dip, décidément très en verve samedi, exhorte ces policiers :<em> «Don’t ever allow yourselves to succomb to pressures for results and indulge unethical and even unlawful activities…» «Unlawful use of law, abuse of authority should never be a crime-fighting strategy. There will be no compromise or unwarranted and undesirable behaviours.»</em> Pour finir, le commissaire prévient que <em>«departures from the established ethical standards and deviant behaviours will not be tolerated»</em>. Si le commissaire de police était bien sincère samedi au Stade Anjalay, on s’attend donc à ce que dès aujourd’hui le ou la ou les policiers responsables de cette diffusion de vidéos intimes soient suspendus. Mais pour cela, il faudrait enquêter ; et pour cela, il faudrait reconnaître être au courant de l’affaire…</p>
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