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Tourisme: l'hôtellerie plaide pour plus de vols
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Tourisme: l'hôtellerie plaide pour plus de vols
Alors que l’objectif national fixé est d’atteindre 1,4 million de touristes d’ici juin 2023, des acteurs clés du secteur ne sont pas sur la même longueur d’onde. Pour le Chief Executive Officer (CEO) de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), Jocelyn Kwok , qui est soutenu dans ses propos par le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, une telle réalisation dépend de la connectivité aérienne. Plus précisément, davan- tage de sièges d’avion sur nos principaux marchés tout comme dans les aéroports les plus fréquentés par nos visiteurs.
Or, Airport Holdings Ltd (AHL), dirigée par Ken Arian, n’est pas du même avis. C’est en tout cas ce que le «management d’AHL» a indiqué sur Radio Plus, hier. Pour elle, le problème, ce n’est pas les sièges d’avion mais les chambres d’hôtels, plutôt. Ce que rejette Jocelyn Kwok, que nous avons sollicité hier.
«Le besoin de sièges d’avion supplémentaires est réel, par rapport à nos objectifs de croissance nationale, mais aussi, et surtout, pour l’ensemble du secteur, tous types d’hébergements, toutes catégories d’opérateurs hors hébergement, et tous segments de clientèle confondus», maintient le CEO de l’AHRIM.
Jocelyn Kwok s’appuie pour cela sur le taux d’occupation des hôtels tel que publié par Statistics Mauritius et l’enquête mensuelle de l’AHRIM sur le taux de réservation des chambres d’hôtel, auprès de ses membres hôteliers, qui représentent 85 % de la capacité hôtelière de l’île. Un baromètre clairement insuffisant, soutientil, car, au mois de mars 2022, le décompte était le suivant : 111 hôtels (membres et nonmembres de l’AHRIM compris) offrant 13 694 chambres en sus des 1 040 hébergements hors hôtels proposant un total de 8 248 chambres. Ajouté à cela, un certain nombre d’opérateurs informels dont le nombre exact est discutable.
«Le constat que les hôtels donc, avec seulement 63 % de l’offre d’hébergement touristique de l’île, qui retrouvent une certaine normalité precrise dès le mois d’octobre 2022, ne veut donc pas dire que la destination n’a pas besoin de sièges d’avion supplémentaires. Nous ne connaissons pas la situation précise des autres opérateurs non-membres de l’AHRIM ; ils sont très hétérogènes mais historiquement, les hors hôtels affichent des taux d’occupation plus faibles», affirme Jocelyn Kwok.
Concrètement, de combien de sièges d’avion supplémentaires parle-t-il ? S’il n’avance pas de chiffre «car trop d’hypothèses», Jocelyn Kwok souligne que «de tout ce qui est déjà sur place, plus les nouveaux déjà confirmés, il en manque encore pour atteindre les 1,4 million de touristes fixés par les autorités».
De l’autre côté, on maintient qu’en ce moment, il devient compliqué de trouver une chambre sur le court terme. «Les réservations des établissements quatre et cinq-étoiles sont quasiment totalement remplies. Certains n’ont pas de place jusqu’en mars ou avril», nous confie une source proche de la MTPA. Quant aux autres, les trois-étoiles et le circuit non-hôtelier, les réservations sont de l’ordre de 70 %. «Mais il y a des destinations populaires, comme La Réunion, qui ne décollent toujours pas. Les avions ne sont pas remplis. Donc, augmenter le nombre de sièges n’est pas la solution», avance notre interlocuteur.
De conclure : «Nous avons suffisamment de capacité d’atteindre les objectifs, soit un million de touristes pour l’année calendaire et 1,4 million pour l’année financière. Il suffit d’un léger réalignement dans la communication et le marketing sur mesure pour relancer les marchés qui stagnent.»
Expliquant, dans la foulée, que le mois de juillet a connu un pic à cause des vacances en Europe. Si le mois de septembre devrait être calme, les derniers mois de l’année, avec les fêtes, ne le seront pas.
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