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Plainte de Kobita Jugnauth: le policier avoue avoir pris la déclaration de l’accusé avant celle de la plaignante

16 septembre 2022, 11:00

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Plainte de Kobita Jugnauth: le policier avoue avoir pris la déclaration de l’accusé avant celle de la plaignante

L’affaire qui oppose Rigg Needro à Kobita Jugnauth et où il est accusé d’avoir diffamé la plaignante sur Facebook, a été prise sur le fond hier en cour intermédiaire. La séance a été consacrée à l’interrogatoire des témoins par l’avocat de la défense, Mᵉ Akil Bissessur, qui réserve l’interrogatoire de Sherry Singh (témoin) et le contre-interrogatoire de la police pour la séance du 5 octobre.

Rigg Needroo est un internaute contre qui Kobita Jugnauth a porté plainte en 2018. Il est poursuivi sous l’Information and Communication Technologies Act pour «using information and communication service for the transmission of a message which is grossly offensive». L’affaire a été prise sur le fond hier en cour intermédiaire devant la magistrate Ida Dookhy Ramburun. 

Les témoins ont été interrogés par l’avocat de la défense, Mᵉ Akil Bissessur. Il a demandé si c’est une pratique normale de la police de se rendre au domicile d’un plaignant pour prendre sa déposition. L’inspecteur Robin Bundhoo, ancien cadre de la Cybercrime Unit, a confirmé au cours de son contre-interrogatoire que sous l’ordre du DCP Jugroo, il est allé prendre la déposition de la plaignante Kobita Jugnauth à son domicile à Angus Road, et que cet exercice s’est déroulé dans le salon du premier étage. Il a précisé que c’était la deuxième fois en 30 ans de carrière qu’une déposition est prise au domicile d’un plaignant. L’inspecteur Bundhoo a ajouté que c’est la première fois dans la carrière qu’il a pris la déposition de l’accusé avant que la plaignante (Kobita Jugnauth) n’ait consigné une déclaration contre le suspect (Rigg Needroo). 

Rigg Needroo est poursuivi pour diffamation par Kobita Jugnauth. © Kiranchand Sookrah

Par ailleurs, le policier Aukhez de l’IT Unit de la police avait reçu une requête du SP Manaram de faire une cyberpatrol parce qu’il y avait un post sur Facebook qui portait préjudice à la famille du Premier ministre Pravind Jugnauth. Il a ajouté qu’il a fait une recherche sur Facebook qui s’est avérée, et qu’il a dû faire un IT Report à ses supérieurs. 

Toutefois, Mᵉ Akil Bissessur a demandé pourquoi un Forensic IT Report du portable de l’accusé n’a pas été fait et, à plus forte raison, pourquoi le portable de son client n’a pas été pris par la police pour être examiné. L’avocat a conclu que ce n’était pas normal. Le sergent Bulladin, un ancien cadre de la Cybercrime unit, a expliqué avoir pris la déposition de Rigg Needroo mais que celui-ci avait fait prévaloir son droit au silence. «À chaque question lors de l’interrogatoire, l’accusé répondait ‘No comment’.» 

Avant de clore la séance d’hier, Mᵉ Akil Bissessur a expliqué à la cour qu’il comptait interroger un témoin de la défense le 5 octobre, en l’occurence Sherry Singh, et qu’il contre-interrogerait aussi les policiers. 

Rigg Needroo avait, en août 2018, partagé un article de l’express sur Facebook dans lequel Pravind Jugnauth disait : «Mo éna enn sel fam mwa.» Mais l’internaute avait commis l’impair d’écrire comme légende : «Mé to fam éna enn ta mari.» Se sentant diffamée, Kobita Jugnauth avait porté plainte.