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Carburants: Les consommateurs mécontents des prix inchangés

18 septembre 2022, 08:44

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Carburants: Les consommateurs mécontents des prix inchangés

 

Annonce déconcertante pour les consommateurs qui réclamaient un soulagement. Le prix du diesel maintenu à Rs 54,55 le litre et celui de l’essence à Rs 74,10 malgré la baisse récente du prix du baril sur le marché international. Selon le communiqué officiel de la State Trading Corporation (STC) du 13 septembre, le ministre du Commerce a refusé de signer une augmentation du prix du diesel tout en maintenant les taxes et autres prélèvements. Alors que les consommateurs s’attendaient à une baisse des prix des carburants au vu de la tendance internationale. D’ailleurs, indique l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), 70 pays ont déjà procédé à une telle baisse des prix, notamment en France dans la semaine du 5 au 11 septembre malgré le contexte de forte inflation et de prix volatils. L’ACIM maintient le rallye de protestation pour lutter contre ces prix «injustes» le 24 septembre et lance un appel à la participation aux consommateurs pour se faire entendre.

«Pourquoi pas de baisse de prix du carburant à Maurice ?», se demandent les consommateurs qui souffrent et ne comprennent pas pourquoi les prix restent inchangés. «Même pas de réduction sur les taxes et les contributions», déplorent-ils. Automobilistes, motocyclistes et consommateurs, impactés par l’effet domino du prix des carburants sur celui d’autres commodités, sont mécontents. Certains disent ne plus pouvoir faire le plein ou se voient obligés de laisser leur véhicule au garage pour prendre les transports publics ou encore aussi de se priver de sorties. Des consommateurs témoignent de leurs difficultés.

Roddy Ducasse, chauffeur de van scolaire

«Une baisse du prix du carburant aurait apporté beaucoup de soulagement. Le peuple doit se faire entendre. Le prix exorbitant des carburants ne concerne pas que les propriétaires de véhicules mais tout le monde avec son effet domino sur le prix des commodités. Je ne comprends pas comment le gouvernement peut rester insensible à la souffrance des consommateurs. Surtout considérant la surtaxation. Avec mon van, le coût mensuel du diesel est de Rs 15 000. Il est déjà très difficile de s’en sortir avec le prix actuel. C’est aussi dur pour les parents car le prix des vans scolaires a été revu à la hausse.»

Rajesh, marchand de «roti»

«Il faut baisser l’essence pour soulager la population. L’essence est un outil de travail. Moi, je vends des roti à moto. Avant, je faisais le plein pour deux jours. Désormais, je ne peux plus remplir le réservoir. Alors qu’il faut qu’il soit toujours rempli car je bouge beaucoup. Mon indicateur d’essence ne marche plus depuis peu. Un jour j’ai cru que j’avais suffisamment de carburant mais ma moto est tombée en panne d’essence et j’ai dû la pousser jusqu’à mon domicile. Pour m’en sortir, j’ai dû augmenter le prix du roti à Rs 20. La vente est moindre en raison de la perte du pouvoir d’achat. Ce n’est pas facile.»

Anne-Marie, mère célibataire

«Ma situation s’est détériorée depuis la hausse du prix de l’essence. Je fais le lavage de voitures à domicile. Parfois je dois refuser un client car je n’ai pas d’argent pour me déplacer. Le prix du carburant est exorbitant. Il est difficile de joindre les deux bouts. Le coût de déplacement est beaucoup plus et les clients eux-mêmes préfèrent garder l’argent du lavage pour faire leur plein. Avec moins de revenus, pour le dîner, je me retrouve à manger du pain, du beurre et du lait depuis peu. Je ne sors la voiture que quand il le faut et quand c’est possible.»

Fawzi Jhummun, chauffeur de taxi

«Ti bizin bes pri lésans ek diesel. Bann dimounn pé réflési dé foi avan pran enn taxi. Pou nou travay sirtou, li bien difisil. Un trajet aujourd’hui peut coûter Rs 100 à Rs 200 plus cher. Le prix du carburant s’ajoute à la hausse du coût de l’entretien de la voiture. Le client trouve que les prix proposés sont trop chers. Une baisse du prix de l’essence serait un grand soulagement. Rs 74,10, c’est trop. Nous aurions peut-être un ou deux clients supplémentaires. Et les commodités auraient pu baisser. C’est très difficile.»