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Sonia Dosoruth: un regard réaliste sur la littérature francophone
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Sonia Dosoruth: un regard réaliste sur la littérature francophone
Maître de conférences, responsable du département de français à l’université de Maurice et pianiste, la Dr Sonia Dosoruth a plusieurs cordes à son arc. Elle a récemment publié à Paris un ouvrage qui est déjà en vente. Elle nous en parle…
Publié chez Hermann, à Paris, dans la collection Savoir Lettres, l’ouvrage Ambiguïtés et conflits dans la littérature francophone mauricienne est en vente en ligne depuis le 22 août. Cet ouvrage de la Dr Sonia Dosoruth, responsable du département de français à l’université de Maurice, est un travail de longue haleine. «Cet ouvrage est issu d’un grand travail de réécriture de ma thèse de doctorat soutenue en Sorbonne en 2010 et intitulée ‘La représentation de l’enfant dans la littérature francophone mauricienne : de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre à nos jours’. Les thèses étant souvent destinées à un public restreint, j’ai donc décidé d’en faire un livre qui serait plus à même de toucher un plus large public, en procédant, d’une part, à un grand travail de sélection suivi d’autre part, d’un travail de réécriture», explique-t-elle.
Avec sa charge de travail comme enseignante-chercheuse à l’université de Maurice, Sonia Dosoruth explique qu’en revenant de la Sorbonne, elle ne s’est pas tout de suite replongée dans le travail de recherche. «L’appel à l’écriture, entre mes articles publiés dans les revues internationales et ma participation à des conférences, a malgré tout repris le dessus après quelque temps.» En effet, la maître de conférences au département de français de la faculté des sciences sociales et humaines de l’université de Maurice assume aussi depuis quelques semaines les nouvelles fonctions de responsable de ce département.
«J’ai suivi ma scolarité à la Raoul Rivet Government School, avant de rejoindre le Mahatma Gandhi Institute. J’ai obtenu un BA (Hons) French à l’université de Maurice, puis j’ai décroché une bourse de 2e cycle du gouvernement français pour une maîtrise de Lettres modernes à l’Université Paris X-Nanterre. Un an plus tard, je décrochais un Diplôme d’études approfondies (DEA) de Littérature et civilisation françaises, de l’université Paris-Sorbonne et, quelques années plus tard, j’obtenais ma thèse de doctorat de Littérature et civilisation françaises, de la même université.» Également qualifiée comme maître de conférences par le Conseil National des Universités en France, Sonia Dosoruth a aussi été première à un examen de piano de l’Associated Board of the Royal School of Music de Londres. «Jouer du piano me permet de toujours maintenir un équilibre, avec le soutien indéfectible de ma famille.»
Son ouvrage, dit-elle, pose un regard réaliste sur la littérature francophone mauricienne de la période coloniale à la période contemporaine. Sonia Dosoruth explique que l’ouvrage «permet de comprendre les raisons pour lesquelles il y a une existence protéiforme d’ambiguïtés et de conflits qui l’habitent. Notre littérature, aussi riche qu’elle puisse être, a surtout été profondément marquée par les alternances historiques qui l’ont bercée. Nous retrouvons cela à travers l’ivresse créatrice de ces auteurs que j’ai choisis», Des auteurs comme Auguste Maingard, Robert-Edward Hart, Clément Charoux, Alix d’Unienville, Marcel Cabon, Marie-Thérèse Humbert, Alain Gordon-Gentil, Ananda Devi, Natacha Appanah et Shenaz Patel, entre autres.
Interrogée sur les difficultés rencontrées dans l’écriture de cet ouvrage, Sonia Dosoruth affirme avec modestie : «Les situations susceptibles de créer des difficultés nous aident à développer la résilience. Pour faire de la recherche, la patience est une qualité que l’on apprend à développer. Tout chercheur conçoit et construit souvent son projet à partir de rien. On jette les bases qui permettront d’élaborer des hypothèses et des analyses.» Elle ajoute que tout ouvrage qui demande plusieurs années de recherches implique parfois des difficultés mais que cela n’est jamais véritablement une fin en soi. «Il doit permettre de jeter un nouveau regard, de développer un nouvel ancrage et de donner une nouvelle orientation aux résultats auxquels on est parvenu.»
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