Publicité
School Certificate: écart entre les meilleures et les pires performances
Par
Partager cet article
School Certificate: écart entre les meilleures et les pires performances
Aujourd’hui, les examens du «School Certificate» débutent avec l’épreuve d’anglais «Syllabus B» pour les collèges privés. Les épreuves s’enchaîneront jusqu’en novembre. Ce qui frappe, c’est que dans certaines matières, les scores sont bien plus bas alors que dans d’autres, on note d’excellentes performances. Pourquoi ces différences? Explications.
Dès 8 heures ce matin, des centaines de collégiens prendront part aux premières épreuves du School Certificate (SC). Ces examens, pris par 14 554 candidats l’an dernier, et qui affichaient un taux de 86,3 % de réussite, se tiennent jusqu’à la mi-novembre. L’épreuve d’aujourd’hui, celui d’English Language Syllabus B, est une matière disponible seulement dans les collèges privés, indiquent des éducateurs. D’ailleurs, elle se démarque de l’épreuve English Language en difficulté. Pourquoi ? Selon Munsoo Kurrimbaccus, vice-président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), le questionnaire du Syllabus B est plus facile que celui d’English Language. «Le meilleur résultat est un crédit de cinq unités. L’examen inclut une composition et des questions à choix multiples», explique-t-il.
Bien que le niveau du Syllabus B soit plus abordable que le questionnaire régulier, on note une performance plus faible, selon les statistiques du Mauritius Examinations Syndicate (MES) pour 2021. Par exemple, sur les 759 candidats inscrits, 467 ont réussi l’examen d’anglais du Syllabus B, ce qui équivaut à 61,5 %. Par contre, pour English Language, 16 425 sur 17 363 candidats ont réussi, soit 94,6 %. Mais ce n’est pas un élément isolé. Les mathématiques offrent également deux catégories d’épreuves, Syllabus A ou D, avec une grosse variation en termes de performance des élèves.
Quelles sont les différences ? D’après Harish Reedoy, président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, il est plus facile de passer l’examen du Syllabus A dont le meilleur résultat se chiffre à cinq crédits. «Les grades de 1 à 4 n’existent pas. Ici, les élèves peuvent utiliser la calculatrice aux deux examens. Les chapitres sont limités, comparés au Syllabus D», explique-t-il. Côté performance, cela dit, le Syllabus A de mathématiques était de 54,2 % contre 82,4 % au Syllabus D, soit l’examen standard. Malgré le degré de facilité de ces examens, ils ne sont pris que par des lower-performing students. Ce sont d’ailleurs des matières non-enseignées dans les collèges d’État.
En sus de ces programmes spéciaux pour l’anglais et les mathématiques, d’autres matières affichent des performances plus faibles des candidats. À l’exemple de l’arabe avec 47,9 % de réussite pour 89 sur 186 candidats; et le sanscrit avec 53,3 % de réussite pour 24 des 45 participants. Pourquoi ? Munsoo Kurrimbaccus affirme que cela résulte d’un manque d’exposition à ces langues. De plus, peu d’élèves s’inscrivent à ces matières comparées aux autres langues orientales qui affichant de meilleures performances et sont plus prisées.
Le faible nombre d’inscriptions en arabe et sanscrit est aussi souligné par Harish Reedoy, ce qui impacte la performance. Vikash Ramdonee, recteur du collège Royal de Curepipe, abonde dans le même sens mais appelle aussi à considérer la qualité des résultats car un «pass » va d’un à huit crédits. «Pour le sanscrit, c’est une nouvelle matière offerte par Cambridge. Je pense que la correction devrait être effectuée à Maurice mais est-ce le cas ? En fait, entre 18 à 20 matières sont corrigées à Maurice, dont la plupart des langues orientales excluant l’arabe et peut-être le sanscrit», déclare-t-il. D’où la différence entre ces dernières et d’autres matières orientales affichant de meilleures performances. Mais «cela ne veut pas dire qu’à Maurice, nous sommes plus indulgents», rétorque-t-il. D’autant que les épreuves d’économie, de français, mathématiques, entre autres, sont corrigées localement depuis une vingtaine d’années.
Pour le français, la littérature anglaise et l’Additional Mathematics, le taux de réussite est moins élevé, comparé aux matières artistiques et scientifiques, qui figurent dans les meilleurs scores. Ainsi, la performance était de 87,6 % en français, 81,8 % en littérature anglaise et 77,2 % en Additional Mathematics. «Pour la littérature anglaise, cela dépend du degré de maturité et de raisonnement des élèves dans l’interprétation des textes. En français, la performance pourrait être meilleure, tout comme en anglais», ajoute le vice-président de l’UPSEE. En Art and Design ainsi qu’en Fashion and Textiles, les taux de réussite étaient de 99,8 % et de 94,4 % en 2021. Idem pour la biologie avec 90,5 %, la chimie 92,3 %, la physique 91,2 %, la science pour tous 100 % et la plupart des autres langues orientales, dont le Modern Chinese, qui affichent 100 % de réussite, l’hindi 96,7 % et le marathi 97,2 %...
Un signe que les élèves s’expriment mieux dans les domaines artistiques, constate Munsoo Kurrimbaccus. Pour Harish Reedoy, l’art repose d’abord sur un course work, qui dispose d’une année de préparation. De plus, la note pour ce travail en amont supervisé par l’enseignant est très élevée. Côté sciences, les élèves choisissent les matières spécifiques (biologie, chimie et physique) pour lesquelles ils sont doués. «C’est intéressant car cela démontre qu’on encourage les élèves à apprendre les sciences», observe Vikash Ramdonee.
Mathématiques : réadaptation des méthodes d’apprentissage
<p>Pour Vikash Ramdonee, les mathématiques demeurent la bête noire des candidats à Maurice comme ailleurs. Selon lui, presque toutes les écoles de l’île ont un problème avec cette matière, au primaire comme au secondaire. <em>«À mon avis, la méthode d’enseignement des mathématiques doit être revue. La façon de l’inculquer aux enfants au primaire nécessite une réadaptation au secondaire. Cela change drastiquement au collège»,</em> constate-t-il. Après l’analyse des résultats du dernier trimestre au collège de Royal de Curepipe, un programme de rattrapage a été élaboré de 14 h15 à 15 h 00. En fait, les élèves de Grade 10 ayant mal travaillé sont encadrés par leurs pairs de <em>Lower </em>et <em>Upper 6</em> qui ont d’excellentes performances en mathématiques, à raison de deux fois par semaine. <em>«Ces élèves se donnent à fond pour aider les plus jeunes. Après deux mois de travail, les retombées sont positives. Ils nous disent que ces apprenants connaissent bien les mathématiques mais que les méthodes initiales n’étaient pas appropriées. Si on le veut, cette matière peut être plus compréhensible pour les collégiens»</em>, affirme-t-il. Pour lui, la compréhension des mathématiques est essentielle dans toute carrière professionnelle mais aussi pour maîtriser et comprendre d’autres matières. D’où le besoin de maximiser l’assimilation d’ores et déjà. <em>«C’est trop facile d’occulter le sujet en Higher School Certificate car on n’aime pas ça. C’est trop simpliste. Il faut que l’enseignement soit pris en charge au plus tôt»,</em> ajoute-t-il.</p>
L’«English Syllabus B» bientôt «phased out»
<p>Le MES vient de l’annoncer : l’épreuve d<em>’English Language Syllabus B </em>sera <em>«phased out»</em> en 2024, confirme Harish Reedoy. Cette décision a été prise par le <em>«Cambridge Assessment International Education Programme» </em>selon une circulaire du MES en date du 8 septembre. Aussi, le dernier examen d’anglais pour ce syllabus est prévu en novembre 2023. Un nouveau syllabus – le <em>«Cambridge O Level English as Second Language»</em> est en préparation pour le remplacer, précise le document.</p>
Publicité
Les plus récents