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Élections générales: l’opposition et la commission électorale pour le décompte des voix le même jour

21 septembre 2022, 15:00

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Élections générales: l’opposition et la commission électorale pour le décompte des voix le même jour

Les trois principaux partis de l’opposition, à savoir le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) sont tous en faveur du décompte des voix le jour même du scrutin des élections générales. Le commissaire électoral, Irfan Rahman, se dit également en faveur. Le Mouvement socialiste militant (MSM) n’a pas une position ferme sur la question. Par contre, l’opposition dit non au vote électronique. 

Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a relancé le souhait de son parti que le décompte des voix se tienne le jour même du scrutin. À Kewal Nagar, dimanche, il a fait ressortir qu’on ne pouvait continuer avec le transport des urnes dans toutes sortes de camions. 

Interrogé hier, le président du parti, Patrick Assirvaden, estime que le dépouillement, qui se fait le lendemain des élections, crée trop de méfiance. Surtout au niveau du transport des urnes. Cet exercice ne prendra-t-il pas trop de temps ? À cette question, le président du PTr répond que lors des dernières législatives, les résultats sont tombés à 3 heures – 4 heures du matin. «Au n°15, dans ma circonscription, les résultats ont été annoncés à 23 h 30. Donc je ne vois aucun problème là-dessus.» Par contre il a indiqué que le PTr est contre le vote électronique. 

Reza Uteem du MMM soutient que son parti a toujours souhaité que le décompte des voix se fasse le même jour. «Cela évitera des spéculations, surtout en ce qui concerne le transport des urnes. Certes, la commission électorale aura à revoir certaines modalités, surtout au niveau des fonctionnaires. Si besoin est, qu’il y ait deux équipes, une pour l’exercice des votes et une autre juste pour le counting». Il est d’avis que le décompte immédiat des voix évitera tout risque de falsification. Du côté de la sécurité, la police, surtout la Special Mobile Force (SMF), devra renforcer son équipe. Quand nous lui avons posé la question au sujet des incidents qui sont survenus dans la circonscription n°10, où Navin Ramgoolam était candidat, il a répondu que la faute est qu’on a laissé des partisans entrer dans la cour du centre de dépouillement avant que les résultats ne soient connus. Le leader adjoint du MMM dit aussi un non catégorique au vote électronique. «Nous nous élevons contre ce système, surtout avec ce gouvernement.» 

Khushal Lobine, député du PMSD, est aussi en faveur du décompte des voix le même jour. Il soutient que le transport des urnes soulève beaucoup d’interrogations et affirme qu’il y a eu beaucoup de critiques sur le transfert des bulletins de vote dernièrement. Il va plus loin en affirmant que la Representation of People Act doit être amendée pour améliorer l’exercice de l’inscription des électeurs, par exemple. 

Concernant le décompte des voix le même jour, Khushal Lobine est d’avis qu’il faut plus de personnel et que le travail pourrait être fait selon un système de rotation. Il estime qu’il n’y a aucun problème si les résultats tombent assez tard, soit le lendemain du scrutin. Dans plusieurs pays où le dépouillement se fait le même jour, les résultats sont connus le lendemain matin. Il ne croit pas non plus qu’il pourrait y avoir de la violence si le décompte se déroule la nuit. «Lors des dernières élections générales, le counting s’est déroulé jusqu’aux petites heures du matin.» Il est également contre le vote électronique. «Il y a trop de hackers pour faire confiance à un tel système.» 

Du côté du MSM, un parlementaire nous a laissé entendre que cette question n’a jamais été abordée. «Sans doute, quand les élections seront proches, le parti fera connaître son stand.» 

Interrogé, le commissaire électoral Irfan Rhaman maintient que la commission électorale a été toujours pour le décompte des voix le même jour. Cet exercice a été effectué aux dernières élections villageoises et aux élections régionales à Rodrigues. «Nous sommes prêts à le faire pour les élections générales. Maurice est le seul pays de la région où le décompte des voix pour les élections générales se déroule le lendemain du scrutin.» Concernant la possibilité qu’il y ait deux groupes de fonctionnaires, l’un pour le scrutin et l’autre pour le décompte des voix, il a émis des doutes quant à la possibilité d’obtenir autant de personnel. 

Par ailleurs, Irfan Rahman a tenu à préciser que depuis 2005, les observateurs, venant des pays de la Southern African Developement Community (SADC) et ceux de la Francophonie, sont présents à Maurice pour la tenue des élections générales. Il souligne que cette décision avait été prise quand Paul Bérenger assumait le poste du Premier ministre entre 2003 et 2005. Pour rappel, Navin Ramgoolam a affirmé dimanche qu’il ferait appel à des organisations internationales pour superviser les élections générales à Maurice.