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Incitation à la haine raciale: la Cour suprême empêche l’interrogatoire et l’arrestation d’Akil Bissessur

22 septembre 2022, 19:04

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Incitation à la haine raciale: la Cour suprême empêche l’interrogatoire et l’arrestation d’Akil Bissessur

«Étant convaincu que l’affaire est si urgente qu’elle nécessite l’intervention d’un juge, j’ordonne l’émission d’une ordonnance provisoire de la nature d’une injonction, restreignant et interdisant aux intimés d’interroger le demandeur jusqu’au 23 septembre.» Le juge Nicholas Oh San-Bellepeau, siégeant en référé, a accédé, hier, à la requête d’Akil Bissessur. Ce dernier a, dans un affidavit préparé par l’avouée Ayesha Jeewa et Me Sanjeev Teeluckdharry, réclamé qu’un ordre soit émis, interdisant au commissaire de police (CP), le DCP Heman Jangi, l’inspecteur Gunga, enquêteur principal à la Special Cell du Central Criminal Investigation Department (CCID) et l’ASP Ashik Jagai de procéder à son interrogatoire «under warning» ou à une arrestation, sans l’aval du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP).

En effet, l’ASP Jagai de la Striking Team a fait une déposition à la police contre Akil Bissessur pour incitation à la haine raciale. Arrêté pour trafic de drogue et remis en liberté sous caution, Me Akil Bissessur avait fait une déclaration à la presse le 7 septembre à la suite de la libération de sa compagne en cour de Bambous. «J’avais identifié un membre de la ‘Striking Team’ comme celui qui aurait planté de la drogue dans le tiroir de la commode d’une chambre chez ma compagne pendant que je me faisais agresser par un autre membre de l’équipe. Cet officier qui avait, je le réitère, ‘planté’ de la drogue avait insulté ma religion lorsqu’il devait faire une fouille dans une statue religieuse.»

Le principal concerné explique dans son document qu’il s’est rendu aux Casernes centrales le 20 septembre pour les besoins de l’enquête dans l’affaire de trafic de drogue allégué. «L’inspecteur Gunga, qui s’est présenté, m’a remis une lettre pour ma convocation ‘under caution’ dans le cadre de la déclaration avec OB 856/2022 – Stirring up racial hatred. C’est vrai que j’ai fait une déclaration à la presse et ai même évoqué que lors d’une fouille chez ma compagne à Palma, un officier de la Striking Team aurait vandalisé le lieu de prière. Cette scène a même été filmée par mon frère.»

Estimant que c’est ridicule, soutient le membre du barreau qui dit sentir une éventuelle poursuite sans précédent, il a demandé qu’un ordre intérimaire soit émis contre les défendeurs leur interdisant tout acte de poursuite ou d’interrogatoire ou de détention. «La police cherche à me mettre en garde et à m’inculper, à m’arrêter et à me garder en détention pour ce que j’ai mentionné dans ma déclaration de défense et pour la vérité que j’ai dite lors de ma déclaration à la presse par rapport à la véracité des événements entourant mon arrestation», plaide Me Akil Bissessur.

Ainsi, le juge a ordonné aux parties défenderesses de se présenter aujourd’hui devant la Cour pour expliquer la raison pour laquelle l’ordonnance provisoire ci-dessus ne devrait pas être rendue interlocutoire ou élargie. En attendant, l’ordonnance reste en vigueur.