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Accord Terra-JNP: « HISTORIQUE ! »

23 septembre 2022, 19:20

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Accord Terra-JNP: « HISTORIQUE ! »

En 2014, les négociations entre le «Joint Negotiating Panel» (JNP), le syndicat de l’industrie sucrière, et la défunte Mauritius Sugar Producers Association étaient enflammées au point de passer par neuf jours de grève. Huit ans plus tard, la négociation directe entreprisesyndicat entre le groupe Terra et le JNP a abouti à un accord que les deux parties qualifient d’«historique». Comment, après le cauchemar de 2014, les champs de canne et les moulins de Terra peuvent-ils donner une leçon de gestion des ressources humaines à toutes les compagnies ?

<p>&nbsp;</p>

<ul>
	<li>Augmentations salariales annuelles indexées sur l&rsquo;inflation</li>
	<li>Parité homme-femme laboureur</li>
	<li>Sébastien Mamet (Terra) :&laquo;Un management moderne comprend qu&rsquo;une entreprise a besoin de paix sociale&raquo;</li>
	<li>&nbsp;Ashok Subron (JNP) : &laquo;Un accord approprié à un moment crucial de l&rsquo;histoire&raquo;</li>
</ul>

C’est un fait parfois oublié, souvent ignoré. La canne à sucre a façonné le pays; elle l’a dessiné, influé sur sa géographie et sa démographie. Après l’abolition de l’esclavage, les champs de canne ont vu naître les combats sociopolitiques dans les années 30 et 40 et même l’histoire moderne regorge d’événements devenus affaires d’État autour de cette industrie.

Dimanche dernier au Rabita Hall, les travailleurs de l’industrie sucrière ont voté pour l’accord qui allait être signé avec Terra et le déclenchement des procédures de grève avec les autres compagnies si elles ne suivaient pas.

Souvenez-vous, par exemple, des négociations aussi médiatisées que dures menées par Navin Ramgoolam lui-même pour obtenir 2 000 arpents de terre de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA) pour la réforme de l’industrie. Dans ce même registre, il y a évidemment eu la grève de 2014 à la quasi-veille des élections générales et un accord arraché à 4 h 20 du matin. Pour cause, même si l’économie s’est largement diversifiée, au sommet de la pyramide économique, ce sont les mêmes têtes : les grands groupes sucriers qui ont diversifié dans l’hôtellerie, le textile, les services et bien sûr, l’immobilier.

Mai-juin 2007: Arnaud Dalais et Vincent d'Arifat de la Mauritius Sugar Producers Association arrivent au PMO. Navin Ramgoolam leur fera céder 2000 arpents de terre à l'Etat.

Aussi étonnant que cela puisse paraître face à l’histoire, Terra, 27e plus grande compagnie de Maurice selon le Top 100 de Business Mag avec un chiffre d’affaires de Rs 4,7 milliards en 2020, vient de passer, sans grandes difficultés, un accord avec le syndicat. Connu pour sa virulence, sa main dure dans les négociations et son côté intraitable – ayant d’ailleurs conduit à la grève de 2014 – le Joint Negotiating Panel (JNP) est pourtant cette fois aux anges.

En effet, à l’ère de la récession mondiale et des prédictions les plus sombres pour l’économie, le JNP a obtenu une augmentation salariale annuelle indexée sur l’inflation annuelle, avec un plafond de 10 %. Cela veut dire tout simplement que les travailleurs du pôle sucre (moulins et champs) devraient obtenir 10 % d’augmentation salariale en janvier 2023 puisque l’inflation de 2022 devrait tourner autour de 11 %. Et bis repetita pour janvier 2024 ainsi que janvier 2025. Avant cela, dans l’immédiat, les travailleurs obtiennent une augmentation rétroactive de 3.75 % applicable à partir de janvier 2021 jusqu’à ce jour, payable dans 30 jours à compter d’hier.

En fait, les plus aînés se souviendront du fameux Cost of Living Allowance (COLA), obtenu dans les années 70, qui fut le fruit de la flambée ouvrière menée par la GWF et le MMM. La COLA fut aboli et remplacé par la compensation salariale. Aujourd’hui les travailleurs de Terra obtiennent mieux que la COLA car l’augmentation est appliquée sur le salaire de base – ce qui n’était pas le cas avec la COLA – avec tout ce que cela implique en termes de lump sum à la retraite ou encore, le calcul simple de la prochaine augmentation salariale.

Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.

 

Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.

 

Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.

 

Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.
Novembre 2014 est rythmé par une grève générale de 9 jours dans l'industrie sucrière. Port-Louis est le théâtre de manifestations tendues tandis que les usines ne tournent plus. La fourniture d'énergie s'en retrouve menacée. Un accord est trouvé à 4h20 au matin du 10e jour de grève.

L’autre avancée historique de cet accord concerne la parité hommefemme parmi les laboureurs. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les femmes laboureurs sont officiellement toujours discriminées en termes de salaire, et ce, même selon les Remuneration Orders de 2019. Terra et JNP ont rayé cet aspect archaïque dans leur accord signé hier.

Ce ne sont que deux des clauses considérées comme «historiques» par toutes les parties. Invité à commenter cette avancée, Ashok Subron, négociateur syndical, affirme que c’est «un accord approprié à ce moment de l’histoire de l’industrie sucrière, de la société mauricienne, et la situation internationale qui se développe».

Il se chuchote que cet accord «trop avantageux aux travailleurs» ne ferait pas l’unanimité dans le secteur. Il y aurait eu un certain lobbying pour le faire sauter. Mais toutes les parties au final ont tenu bon.

 Par ailleurs, au bout de 45 jours sans accord entre le JNP et Alteo, la Commission de Conciliation et Médiation a été notifiée. Le Président leur a imposé 15 nouveaux jours de négociation. Passés ces 15 jours, ce serait le deadlock avec une possibilité de déclenchement des procédures de grève.

 

Questions à… Sébastien Mamet, «General Manager» de Terragri et Terramilling

<p><img alt="" height="413" src="/sites/lexpress/files/images/carnet/image_-_2022-09-23t192722.027.jpg" width="385" /></p>

<p><strong>L&rsquo;histoire des champs de canne est tumultueuse. Mais Terra a plus ou moins facilement obtenu un accord que même les syndicats qualifient d&rsquo;historique. Qu&rsquo;est-ce qui a changé ?</strong><br />
	J&rsquo;ai une approche moderne au management. Je préconise un style de management moderne. L&rsquo;entente entre employés et management sont très importants afin d&rsquo;augmenter <em>&laquo;l&rsquo;engagement&raquo;</em> (angl.) de tout un chacun dans l&rsquo;entreprise. Cela implique une paix sociale à l&rsquo;intérieur de l&rsquo;entreprise où tout le monde se fait confiance. La confiance est très importante pour créer cette paix sociale. Une entreprise doit opérer dans la paix sociale.</p>

<p><strong>Laquelle de ces deux mesures est la plus historique : l&rsquo;indexation du salaire sur l&rsquo;inflation ou la fin de la discrimination envers les femmes laboureurs ?</strong><br />
	Le contenu est ce qu&rsquo;il est. C&rsquo;est ce que méritent les travailleurs. Ça n&rsquo;a rien d&rsquo;historique. Ce qui est historique par contre pour moi, c&rsquo;est que l&rsquo;accord a été obtenu sans conflits. C&rsquo;est la toute première négociation d&rsquo;entreprises à syndicats. Avant c&rsquo;était la MSPA qui négociait. Sans la MSPA, et sans disputes, c&rsquo;est ce qui est historique.</p>

<p><strong>&nbsp;Comment anticipez-vous justement la réaction de vos confrères des autres compagnies sucrières ? Ne devenez-vous pas le vilain petit canard avec un accord aussi avantageux aux travailleurs ?</strong><br />
	Je n&rsquo;aurais pas aimé répondre à ça. Chacun fait de son mieux pour son entreprise</p>