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Renouvellement des stocks de fin d’année: humeur morose des marchands
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Renouvellement des stocks de fin d’année: humeur morose des marchands
Les fêtes de fin d’année représentent une part importante du chiffre d’affaires annuel des commerçants, grâce à l’achat de nouveaux vêtements, accessoires, cadeaux ou encore de nouveautés pour la maison. Toutefois, le Covid-19 a changé la donne ces deux dernières années. Cette année, qui est censée marquer la grande reprise des activités, tire à sa fin. Si certains commerçants ont voyagé à cet effet ou d’autres attendent leur nouveau stock, l’humeur est loin d’être festive, surtout chez les plus petits. Selon des commerçants, il faudrait déjà avoir passé les commandes ou avoir voyagé pour que les marchandises pour novembre et décembre arrivent dans un mois. Au cas contraire, ils rateraient cette période.
Dépendant des lieux d’achat, les marchandises peuvent arriver au pays après 30 à 45 jours, indique-t-on. Ajmal Tincowree, directeur de l’agence de voyages Shamal Travels et aussi commerçant, s’est déjà préparé pour la période de fin d’année. La Chine, dit-il, est une destination prisée pour le commerce. Malheureusement, avec la crise sanitaire dans ce pays, ce n’est pas le cas cette année. Toutefois, depuis que le Covid-19 a envahi la planète, avec des restrictions sanitaires sur les déplacements, bon nombre de commerçants ont adopté les commandes en ligne et cela a bien fonc- tionné ces deux années.
Quand il s’agit d’autres destinations comme la Turquie ou la Thaïlande où les commer- çants peuvent se rendre, une progression du nombre de voyages commerciaux est notée par rapport à 2021. Surtout à travers des facilités de paiement. S’il y a des voyages pour rechercher des articles ou pour l’achat de marchandises, d’autres commerçants préfèrent garder le voyage pour le relationnel et passer leurs commandes en ligne. Il observe que la tendance chez les commerçants a changé avec le Covid-19. Si la situation en Chine s’était améliorée, il y aurait eu davantage de voyages à but commercial. La demande pour la Turquie, capable de mieux faire en produits manufacturiers que beaucoup d’entreprises chinoises, a pris de l’ampleur en vue des opportunités commerciales.
Si certains voyagent pour de nouveaux stocks pour les fêtes, d’autres ont des appréhensions. Mohamedally, commerçant, brosse un tableau de la situation. «À Maurice, en raison de la cherté de la vie, les consommateurs donnent la priorité au strict nécessaire, qui est déjà cher. Ils veillent à leurs dépenses. De notre côté, la vente est minime. Un billet de voyage et le séjour coûtent aujourd’hui plus cher. Il y a le fret qui n’est pas aussi abordable. Les consommateurs risquent de trouver les marchandises trop chères.» Si un commerçant vend les produits de son ancien stock, ce qui est le cas pour beaucoup, explique-t-il, cela signifie qu’il n’a pas fait suffisamment de ventes. «Dans les deux cas, on a des doutes pour les achats de fin d’année. Ceux qui voyagent ou qui passent leurs commandes en ligne prévoient de compenser le manque de stock. Mais la crainte est toujours là.»
Le président du Front commun des commerçants de Maurice (FCCM), Raj Appadu, observe que cette année les achats pour la période de fin d’année ne peuvent pas se faire en grand volume, encore moins comme avant le Covid-19. Les commerçants ne s’attendent pas à grand monde faisant du shopping comme avant 2020, dit-il. «Des plus petits aux grands commerces, ils sont tous en difficulté avec des stocks non-vendus car le pouvoir d’achat a connu une baisse. Les commerçants travailleront avec les moyens du bord pour répondre aux besoins des consommateurs, en apportant des nouveautés et d’autres vendront leurs anciens stocks. Les préparations ne sont donc pas aussi festives, particulièrement, pour les plus petits commerçants dont la clientèle souffre encore plus de la cherté de la vie.»
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