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Vallée-Pitot: Nouseella et ses filles dorment sous une tente
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Vallée-Pitot: Nouseella et ses filles dorment sous une tente
Elles sont trois. Elles vivent sur le flanc d’une montagne à Vallée-Pitot. Leur ‘maison’ ? Une tente de fortune, posée à même le sol. Nouseella Binte Beegun et ses deux filles de 7 ans et 8 ans vivent au jour le jour tout en ne sachant pas de quoi demain sera fait. Leur mésaventure a démarré il y a un mois, après qu’elles ont été expulsées de la maison qu’elles occupaient, à Sainte-Croix…
Il est 11 h 30. À Vallée-Pitot, à l’angle de la rue menant vers la mosquée, nous avons rendez-vous avec Madame Nazlee, 63 ans, qui n’est autre que la maman de Nouseella Binte Beegun. Cette dernière nous invite à «visiter» la petite tente où dort sa fille. Sur un terrain abandonné, des singes agressifs nous accueillent. Au loin, dans une clairière, un minuscule abri bleu. C’est sous celui-ci que Nouseella et ses deux filles ont trouvé refuge.
«Si pa ti met dan zournal zamé mo tifi pa ti pou gagn ed. Pou al fer enn mwa li dormi la. Kan létan pa bon li vinn kot mwa. Ser-séré nou dormi. Déza éna 4 dimounn dan mo ti lakaz-la mo pa kapav met ankor dimounn ladan. Zot pou dormi anba», confie Nazlee, qui est veuve, entre les larmes. Nouseella et ses filles ont pour habitude de se doucher et manger chez Nazlee avant de retourner dormir dans la petite tente. Depuis l’apparition d’une vidéo dépeignant leur triste sort sur les réseaux sociaux, son téléphone ne cesse de sonner. Les propositions pour aider la famille pleuvent.
Depuis le décès de son mari Imran le 6 octobre 2016, Nouseella essaye tant bien que mal de subsister face à la cherté de la vie, mais les retards de paiement du loyer ne cessaient de s’accumuler. Résultat des courses : elle s’est retrouvée à la rue avec ses enfants. Chaque jour est un réel supplice pour elle, elle ne sait comment joindre les deux bouts. Sa priorité : faire en sorte que ses enfants puissent se rendre à l’école Idriss Goomany. La jeune maman, âgée de 29 ans ne travaille pas et dépend de sa pension de veuve.
Hier, Nouseella s’est rendue au bureau de la National Housing Development Co. (NHDC) pour enclencher des démarches afin d’obtenir sa maison. «Pa aster-la pou gagn lakaz mé mo dir mersi bann dimounn ki pé ed mwa la. Ena dimounn inn dir pou donn mwa matla, tol tousala. Si mo gagn tol ek dibwa mo kapav aranz enn ti lasam touzour mo resté ek mo zanfan ziska lakaz la monté», confie Nouseella qui, à hier après-midi, avait reçu la visite des officiers de la NHDC pour préparer son dossier.
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